Chapitre II

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Je marche vers le bout du couloir, arrivée à un mur, je vois un écriteau :"Bâtiment des cours tout droit, puis à droite." Alors je me mets à suivre cette direction, d'un pas lourd. Il y a tellement de vitres propres et de portes sculptées dans du bois qui m'a l'air d'être du chêne noir. Regardant mon emploi du temps, j'entends une voix qui m'est familière. Ca y est je m'en rappelle. Je lève la tête et aperçoit cette fille, Nathalie. Je prends mon courage à deux mains et l'appelle :

-"Nathalie !

-Oui ? Me répond-elle en se retournant fièrement.

-Euh... Hier... Tu es partie sans écouter mon nom.

-Ah c'est vrai ? Je suis désolée, quand c'est une histoire de garçons, je laisse tout tomber. Réplique-t-elle en riant.

-D'accord. C'est compréhensible. Je suppose... Je lui dis gênée.

-Voyons ne fais pas cette tête Louise ! Tu fais partie du groupe maintenant.

-Oh ! Comment tu connais mon prénom ?

-Je me suis renseignée.

-D'accord et merci. Je lui répond, en souriant.

-Bon, on doit y aller. Ta salle est par là.

-OK ! Bye.

A la fin de notre petite conversation, je me dirige dans la direction que m'a donné ma nouvelle "copine". Ce qui est étrange, c'est que plus j'avance, plus le couloir devient sombre et étroit. Soudain, je vois une espèce de toile peint qui pend. J'ai envie de toucher sa surface. Lorsque je tâte l'œuvre, je remarque qu'il n'y a pas de mur. Impossible de calmer ma curiosité, je pousse la toile d'un geste simple, et aperçois un espèce de sol. Cette pièce est similaire à un portail de l'Ender dans Minecraft. La sonnerie retentit. Je sais que je dois y aller mais une petite voix me dis de ne pas le faire. En me penchant pour voir ces étoiles, je sens une puissance étrangère dans mon dos. Tandis que j'essaie de résister, le portail scintille de plus en plus. Alors que j'essaie de me relever, mon corps est attiré comme un aimant et je sombre dans ce vortex...


Péniblement, j'ouvre les yeux, éblouie par la lumière du soleil qui traverse les arbres. Ma vision s'habitue, et j'arrive à distinguer ce qui m'entoure ; je suis dans une sorte de clairière entourée d'arbres et de rochers. Derrière moi s'écoule un petit ruisseau d'eau. A quelques mètres d'où je suis, je suis surprise de voir deux grandes silhouettes masculines. Ayant la boule au ventre, je fais mine d'être endormie. Pendant qu'ils s'approchent, je les entends dialoguer :

-"Eh ! Regarde ici.

- Bon sang ! Comment Est-ce possible ?"

Les deux garçons avaient l'air inquiets dès les premiers mots qu'ils ont échangés.

-"Tu penses que c'est elle ? Regarde son collier.

-C'est possible oui. Amenons-là à la grotte.

-Compris !"

Sans plus attendre, l'un des inconnus me prend dans ses bras et commence à courir. Que voulait-il dire par "elle" ? Et...Mon collier est normal. Pourquoi s'est-il attardé dessus ? Peu importe l'endroit où ils m'emmènent, je dois trouve des réponses. Perdue dans mes pensées, je sens que l'air devient frais. La vitesse et les à-coups se font plus rares et plus lents. Soudain, plus rien. Plus de mouvements, plus de bruits. Après quelques secondes, je commence à entendre des voix :

-"Mère ! Mère !

-Oui ? Que se passe-t-il ? Oh c'est pas vrai...

-Si. C'est elle n'est-ce pas ?

-Je pense. Pose-là ici.

-Oui."

Quand il me pose, j'ouvre immédiatement les yeux, malgré l'angoisse. Je suis dans une grotte sombre et fraîche. Mais le pire, c'est que je suis entourée d'une dizaine de personnes, toutes le regard posé sur moi. Je vois sept hommes, dont les deux qui m'ont amené ici, et trois femmes, dont une plus vieille que tous. Cette dernière s'avance vers moi lentement, comme si j'étais une proie :

-"Bonjour, je suis Lila, la mère de tous ceux que tu vois. Et toi, qui es-tu ?

-Je... Je suis louise. Pourriez-vous me dire où je suis ?

-Bien sûr. Tu es sur Licante, ou la planète sombre.

-Mais... C'est impossible... Aucune planète ne se nomme comme ça... Et...

-Mère ! Pouvons-nous la manger maintenant ? J'ai faim. L'un des garçons s'approche de moi soudainement.

-Elle a l'air délicieuse... Viens là.

-Ah ! Je hurle quand je vois ses dents...ou plutôt... ses crocs.

-Non ! Zac arrête ! Sa mère lui attrape le bras en vitesse.

-Pourquoi ? On veut tous la goûter.

-Regarde son collier ! C'est elle. C'est celle qui rompra la malédiction.

-Tu as raison... Mais est-elle au courant au moins ?

-Je ne pense pas. Montrons-lui."

Je ne comprends rien à leur discussion. Me montrer quoi ? Je fixe Lila, et remarque que ses yeux se mettent à briller. D'ailleurs, leurs yeux à tous se mettent à briller. Je sens l'adrénaline monter lorsque leurs membres se recouvrent peu à peu d'un épais duvet. Cela ressemble à... une transformation. Zac et Lila se mettent sur leurs quatre jambes, suivis des autres.

-"Bon sang... Vous êtes des ..."

Quand j'essaie de finir ma phrase, ils sont déjà tous à quatre pattes. Je n'en crois pas mes yeux. Ce sont des loups. Non. Des loups-garous. Je les vois tous sous la forme de loups des mythes anciens. Sans plus réfléchir, je me mets à courir dans le sens inverse de la grotte. Pris par la peur, mon instinct de survie prend le dessus et me propulse dans la forêt. Affaiblis, mes pieds se prennent dans une racine et je m'écroule sur un sol couvert de terre. Inconsciente pendant quelques minutes, mes yeux s'ouvrent et je mets mes sens en alerte. Quelque chose ne va pas. Des bruits de chair et d'os qu'on brise me passent par les tympans. Je me lève et m'approche discrètement des sons. Ce que je vois glace mon sang dans mes veines. C'est...un homme qui se fait déchiqueter par... une bête semblable à la famille de Lila. Ce loup est énorme, il a un pelage blanc comme la neige fraîche et... je crois qu'il a senti ma présence. Tout en arrachant un morceau de tendon du corps, il tourne lentement sa tête vers moi. Ses yeux sont aussi bleus qu'un lagon, en un regard, mon pouls se met dangereusement à accélérer. Du sang coule de sa gueule en formant une flaque sous son corps musclé. Fuir ne servirait à rien. Je décide de m'abaisser à son niveau. Je ne suis pas sorcière, mais quand je plonge mon regard dans le sien, j'arrive à lire en lui. De la peine et de la douleur le submergent. C'est comme si nous étions liés. Je ne peux pas avoir de peine pour un être féroce et cruel, mais je dois avouer que celui-ci me touche...




C'est la fin du deuxième chapitre. J'espère que cela vous a intéressé.


Mis à l'épreuveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant