Mauvaise chambre (Edelgard x FByleth)

C'est sans retenue et en toute nonchalance que je m'écroulai sur mon lit. La journée d'aujourd'hui avait été bien rude : le professeur n'avait cessé de nous faire passer des tests et de nous appeler au tableau. Grâce à mes sans fautes dont j'avais été fière, elle m'avait même adressée une petite tape sur la tête qui m'avait motivée davantage. Je ne savais pourquoi j'adorais ces moments où elle me félicitait en souriant, mais je faisais tout pour y avoir droit.

C'était en vue d'autres tests pour le lendemain que j'avais travaillé toute la soirée dans ma chambre et que j'étais autant épuisée. Ma tête était remplie d'informations en désordre mais je savais qu'une bonne nuit de sommeil les remettrait en place. Sans plus tarder, je soufflai alors la bougie sur ma table de chevet et saisis la petite peluche qui m'attendait sous les draps. C'était le professeur qui m'avait offert cet ourson. J'aimais le serrer contre moi la nuit car sa présence me rassurait... et semblait conjurer les mauvais rêves qui m'assaillaient souvent. Le sourire aux lèvres, je respirai l'odeur de la peluche qui se mêlait encore un peu à celle du professeur. Apaisée par son parfum, je fermai les yeux et ne tardai pas à sombrer dans un profond sommeil.

Je dormais bien, incroyablement bien. Mais soudain quelque chose vint troubler mon repos. Je ne saurais dire à quelle heure (sans doute tard dans la nuit), j'entendis des pas dans le couloir. La démarche semblait incertaine et hésitante... Sans doute un élève. Rendors-toi, El. Poussant quelques gémissements, je tirai la couette un peu plus vers moi et resserrai mon étreinte sur la peluche.

ー Ah... Je suis si fatiguée...

J'ouvris brusquement les yeux. Cette voix était celle du professeur et je l'avais entendue étrangement près de ma porte.

Mon cœur se serra lorsque j'entendis ma poignée s'abaisser. Quoi ? Même si je tournais le dos à l'entrée de ma chambre, il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que le professeur s'était introduit à l'intérieur.

ー Manuela m'a un peu trop fait boire... dit-elle d'une voix décontractée.

Qu'est-ce que... J'étais incapable de bouger et de prononcer le moindre mot. S'était-elle... trompée de chambre ? Elle avait l'air complètement ivre. Extrêmement gênée à cette idée, je retins ma respiration pour faire comme si je n'étais pas là. J'espérais qu'elle se rendrait compte de son erreur sans me voir...

ー Pyjama, murmura le professeur.

Je l'entendis ôter sa cape et je commençai à sentir des rougeurs monter à mes joues. Allait-elle... ? Le professeur lâcha un soupir agacé.

ー Ugh, peu importe...

L'instant d'après, elle venait de se glisser dans mes draps. Mon cœur se mit à s'emballer et je me sentis devenir plus rouge encore. Mais... Ce n'était pas possible. Ne se rendait-elle pas compte qu'elle n'était pas dans le bon lit ? Devais-je... le lui dire ? Ou la laisser dormir ici ? Je m'imaginai soudain devoir la réveiller le lendemain et je secouai frénétiquement la tête. Non, non, non, non. Il fallait qu'elle parte maintenant ! Mais je n'osais pas provoquer une situation... extrêmement gênante... Rassemblant tout mon courage, j'entrouvris les lèvres et dis d'une voix étranglée :

ー Professeur... ?

Aucune réponse. J'entendis de faibles ronflements et je crus halluciner. Elle venait de s'endormir ? Mais combien de verres avait-elle pris... ? Et cette histoire, avec le professeur Manuela... Ah ! C'est malin ! Qu'est-ce que je fais, maintenant ?

Le silence qui s'était installé me mit affreusement mal à l'aise. Qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais ? Je sentis soudain sa main frôler mon dos et je retins un cri de surprise. Je me mis à avancer lentement vers le bord du lit pour lui échapper mais elle se rapprochait toujours. Abandonnant l'affaire, je me mordis les lèvres en sentant son corps contre le mien.