Partie 2

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            Son cri réveilla en sursaut Fuku et il se fit sévèrement pincer la joue en guise de représailles, pour la seconde fois et eu même endroit. Il allait finir par avoir un bleu si cette chouette continuait comme ça ! Il se frotta à nouveau la joue en geignant pitoyablement tandis que le volatile se replaçait correctement sur son épaule pour finir par se rendormir immédiatement. Son ventre, quant à lui, se mit à bruyamment se manifester. Oui décidément, il aimerait bien pouvoir manger des dangos. Il reprit son chemin, la faim lui tiraillant le ventre, une main posée sur ce dernier. La route de terre allait toujours tout droit et ne déviait jamais de sa trajectoire ne serait-ce d'un minuscule millimètre. Cela en devenait lassant. Il aurait bien jouer au volley. Ça lui manquait même s'il y avait joué la veille. Peut-être que plus tard il pourrait e lancer dans une carrière professionnelle. Sinon il ne savait vraiment pas quoi faire. Mais il avait encore deux ans pour réfléchir, ça allait.

            Une délicieuse odeur, et non un pincement sur la joue, le sortit de sa transe. Devant lui se tenait un stand aux douces couleurs pastels d'où s'échappait un délicieux fumet qu'il pourrait reconnaître entre mille. Devant lui, à sa portée, se trouvait des assiettes remplies de douces victuailles qui lui donnaient toutes plus envies les unes que les autres. Des gaufres, des crêpes, des churros, des pains fourrés, des dangos... Un filet de bave coulait à la commissure de ses lèvres. Il ressemblait à quelqu'un qui n'avait pas mangé depuis plus d'un mois. Il s'approcha telle une bête affamée de cette nourriture si appétissante, des étoiles dans les yeux. Bokuto s'assit lentement en total désaccord avec son état intérieur qui ressemblait à un champ de bataille des plus violents. Le banc était dur, mais ce détail était largement passé au second plan. Il se jeta sur les dangos comme un fauve sur sa proie et dévora le tout sans en laisser une miette. Il se laissa aller contre le dossier, totalement repu par ces délicieuses sucreries. Son ventre avait à présent une petite rondeur et la chouette le regardait d'une bien étrange manière après avoir été un énième fois réveillé par le gris. Mai ce dernier n'avait pas l'air de remarquer qu'il dérangeait son nouveau compagnon. Ou alors il s'en fichait comme de son premier rot. Mais maintenant, après avoir vécu ce qu'il venait de vivre : soit souhaiter plus généralement de quoi manger puis les trouver au milieu d'une forêt, il se trouvait dans un endroit très particulier.

« Je dois rêver... C'est pas possible autrement, murmura-t-il, la tête levée vers le ciel couvert par les feuilles d'arbres. »

            Un énième bruit attira son attention. Il tourna la tête précipitamment, faisant craquer son coup au passage. Devant lui se tenait un magnifique cerf. Ses bois formaient de gracieuses arabesques et il avait une prestance indescriptible. Bokuto plongea ses prunelles dorées dans celles noires de l'animal désigné comme le roi de la forêt. Son regard transmettait une multitude d'émotions : une sérénité inébranlable, une curiosité certaine et une peur malgré tout qui le dévorait petit à petit. Sa truffe noire frémit, ses bois effleurant les branches basses des arbres. Le « Roi » s'approcha lentement, les oreilles dressées dans sa direction à l'affut du moindre mouvement qui pourrait le mettre en danger. Ils se retrouvèrent face à face, leurs visages très proches l'un de l'autre. Bokuto retenait sa respiration et sentait celle du cerf qui dégageait une agréable odeur d'herbe fraiche s'échouer sur son front. Ses yeux ressemblaient à de grandes abysses dont on ne pouvait pas voir le fond. Ou bien une nuit sans étoiles où aucune lumière quel quelle soit ne filtrait.

            Bokuto leva la main, avec comme pour les lièvres, la paume vers le ciel. Le cerf recula brusquement couchant ses oreilles en arrière, apeuré par le mouvement malgré la douceur qui y était mise. Le jeune homme ne bougea pas, gardant la main en l'air, laissant l'animal généralement d'une nature craintive venir à sa rencontre. Ce qu'il finit par faire avec beaucoup d'hésitation, amis sa paume toucha sa truffe humide. Sa main passa entre les bois de l'herbivore, caressa délicatement ses oreilles, avant de venir flatter son encolure. Son poil était soyeux, bien qu'un peu rêche à certains endroits. Son corps n'était que de muscles et il n'y avait aucune graisse qui soit indésirable. Les muscles se détendaient sous ses caresses. Sa petite queue touffue frémissait légèrement et par moment, sa peau était parcourue par des frissons sous les flatteries que lui donnait Bokuto. Ce dernier alla poser sa main sur les bois où s'étaient accrochées plusieurs branches qu'il enleva. Ils étaient doux, lisses mais surtout incroyablement durs.

Impression de déjà-vu [BOKUAKA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant