Ndudi n'était pas ce qu'on appelle un beau garçon .
Bien qu' étant intelligent, il supportait mal le fait de ne pas susciter une admiration particulière auprès des jeunes dames.
Petit avec un buste droit au ventre ballonné, il se juxtaposait à celà un visage touffu au nez long et des oreilles tendues comparable celles d'un lutin.
Il supportait mal ce nom << Ndudi>> traduit littéralement par << amère>>.
Il résidait à <<chaud na chaud>> , un illustre quartier de NGALABAYE sa cité natale, située dans le sud du pays.A l'école ses camarades lui surnommaient<< ya Mfumu>> signifiant<< chef>> en kituba langue communément utilisée dans la société Ngalabaroise.
Ceci, à cause de son habilité à toujours être premier , s'appropriant ainsi du titre de délégué de classe.
Mais hélas! Cela ne suffisait pas pour attirer l'attention des << kindés>>, terme inventé par les jeunes ngalabarois désignant des jouvencelles dotées d'une incomparable beauté et d'un physique irrésistible.
Orphelin de père , il était fils unique, représentant le seule espoir de sa tendre mère.
Consciente du fait que NGALABAYE était une ville où le complexe et l'amour du matériel régnaient en maître au sein de la jeunesse, elle s'accentuait ardemment sur l'éducation de son fils afin d'éviter sa dérive.
À NGALABAYE précisément dans le fameux quartier <<chaud na chaud>> , la délinquance juvénile et la dépravation des mœurs prenaient une allure épidémique.
Là-bas , on ne pouvait distinguer les moins âgés des adultes puisque dès l'adolescence , les jeunes se livraient à des pratiques incultes au détriment de quelques billets d'argents.
Pour eux : manger, s'enivrer d'alcool et se prostituer, paraissaient normal.
Dans cette masse, on trouvait une minorité de jeunes qui se concentraient aux études .
Pour le reste l'école était un mal nécessaire car , il s'y rendait pour la grande satisfaction de leurs parents.
Ndudi appartenait à cette catégorie minoritaire. Non pas parce qu'il le souhaitait , mais plutôt grâce à l'influence positive de sa mère qui inhibait son désir ardent de vouloir faire comme les autres .
Celui-ci semblait perplexe à cause de son physique moins attirant. Il digérait mal le fait que ses amis avaient du succès auprès des filles et non lui, se faisant repousser à la moindre avance.Parmi cette multitude de fille , figurait Bénédicte , une fille robuste au charme inédit, faisant chavirer le cœur du jeune Ndudi qui dans l'incapacité d'agir , ne se contentait que de l'observer . Il n'osait rien dire, freiné par l'idée d'être laid, même son ingéniosité ne lui procurait aucune assurance.
Il se décida donc d'ignorer cette situation qui semblait être un véritable crève cœur pour ce dernier.
C'est pourquoi , les six années de scolarité passées dans cet établissement lui étaient restées dans la mémoire.
Sa mère pour apaiser chez l'enfant les effets de cruautés du cœur, ne cessait de l'hexorter au travail et lui rappelait tout le temps que ce qui comptait ce n'est pas ce qui pouvait être perçu de l'extérieur mais de l'intérieur. C'est ce qui expliquait le fait que Ndudi ne s'était jamais consolé de la disparition précoce de sa génitrice, celle qu'il considérait comme le meilleur guide qu'il n'eût jamais aucours de son parcours.
Son père avait un faible pour les avions. Fortuné , il ne savait qu'apprécier la gastronomie ngalabaroise ; pour le reste, il s'en remettait à sa femme. Le pauvre homme, mort avant son épouse, trépassa suite à un crash d'avion , léguant toute sa fortune à sa conjointe ainsi qu'à son fils.
Étant donné que sa génitrice, n'appartenait plus au monde des vivants, Ndudi hérita de la richesse de ses parents à l'âge de 18ans, juste après son admission au passage en classe de terminale.
En peu de temps son surnom, passa de<< ya Mfumu>> à Celui du << jeune héritier>> , mais sur les conseils de sa défunte mère, Ndudi demeura humble.
Bénéficiant déjà d'une aisance financière, il s'était décidé de travailler avec acharnement à l'école.
Ce , jusqu'à ce qu'il rencontre Raphaël et Rick , deux jeunes aussi brillant que lui mais ne disposant pas d'assez de temps à consacrer aux études.
En effet, ils semblaient plus s'interesser à faire le beau dans les rues de << Chaud na Chaud>>, poursuivant les jeunes dames dans l'unique but de les courtiser .
Cette rencontre se fit de façon accidentelle , quand le jeune héritier alla lui-même s'inscrire dans le Célèbre lycée diamond noir de NGALABAYE.
Établissement privé de renommé nationale ,marqué par les meilleurs conditions d'apprentissage et réservé à une certaine classe sociale.
Cela s'expliquant par prix exorbitant des frais d'écolages, dépassant largement le salaire d'un fonctionnaire ngalabarois.
Là , il trouva Raphaël et Rick deux élèves de ce prestigieux lycée qui s'y trouvaient pour se réinscrire.
Ils se montrèrent courtois et appréciable
a l'égard de Ndudi qui n'hésita pas de les ouvrir les portes de son cercle restreint d'amis .
Raphaël était plutôt robuste et grand . sportif , il était ancré dans l'alcool et la cigarette.
Rick quant à lui était le reflet de Raphaël, la différence figurait au niveau du physique puisqu'il était chétif.
Ceux-ci l'initièrent dans l'art du pointage, traduisant une pratique qui consiste à se déplacer dans les milieux les plus côtoyés par la classe féminine de NGALABAYE dans le but de les flatter.
Pour faire simple , c'était une véritable chasse aux dames.
Ndudi , résistait au début mais céda par la suite.
Il était désormais muni d'une véritable confiance en sois, lui qui autrefois n'en disposait pas.
Voilà donc qu'en la belle fortune laissée par ses parents , il voyait là l'occasion de prendre sa revanche sur le destin, comme qui dirait << l'argent rend beau>>.
Le jeune Ndudi , oublia progressivement les recommandations qui lui avaient été prodiguées par sa défunte mère, puisqu'il se décida de se lancer dans une aventure dont il ignorait les conséquences avec des amis qu'il considérait désormais comme ses frères , ne sachant pas que ceux-ci causeraient sa perte .
Ils décidèrent à l'unanimité de nommer leur groupe << le cercle des pointeurs>> faisant directement allusion à l'art du pointage qui était désormais leur véritable champ de bataille.
