Je m'appelle Quentin.
Je suis un jeune homme qui vient d'entrer au lycée. Je suis brun, d'un mètre quatre-vingt et un poids plume. J'habite chez me parents, que j'aime de tout mon cœur. J'ai un ami... Un grand ami. Sylvain.
Nous avons toujours eut une relation fusionnelle, dès la primaire. Deux garçons assez calmes et posés, toujours fourrés ensemble. Nous allons souvent dans les bois et les champs observer les animaux ou marcher et discuter pendant des heures. Nous étions inséparables.
Tout à commencé au collège. Nous avons peu à peu fait l'objet de moquerie. Ils traitaient Sylvain d'efféminé. Des regards et des rires narquois quand nous nous changions tous dans les vestiaires. Quelques mots insultant dans les casier. Moi, je m'en fichais, mais pas Sylvain. Lui qui était si calme, commença à faire du sport. Lui qui était si bien habillé se mit à mettre des survêtements.
Cependant, grâce à ce comportement, les moqueries avait cessés.
Nous nous retrouvions souvent dans les bois, marchant ensemble. Parfois nous nous arrêtions et observons la nature. Une fois, il s'est endormi contre moi. Un étrange sentiment m'a alors serré le coeur, mais je n'ai rien dit.Le collège passé, nous nous sommes dit que le plus dur était derrière nous. Nous avions eut tellement tort. Le lycée était pire.
Nous étions dans des classes séparées, nous nous voyions moins souvent. Mais j'ignorai tout de l'enfer que vivait Sylvain.
Je me suis fait une amie dans ma classe, Lisa. Peu après, elle me vit avec Sylvain, et se mit à dire que nous étions gay. Moi, ça me faisait rire amèrement, alors que Sylvain se braquait tout de suite.
Plus tard, il m'avoua qu'il n'aimait pas Lisa.
L'année se passa ainsi. Rythmée par les remarques de Lisa de mon côté, par les moqueries et les coups pour Sylvain. Il ne m'a jamais rien dit. Il s'éloignait tout simplement un peu plus chaque jour.
Cela m'attristais, mais je le connaissais. Je le connaissais mieux que quiconque. Il allait mal, et voulait se retrouver seul pour ne pas le dévoiler.Lisa avait remarqué ce comportement, et me pressait d'organiser une fête pour resserrer nos liens. J'ai fini par accepter à contre cœur, invitant quelques amis. Et Sylvain.
Le jour de la fête arriva. Mais pas les invités. Seul Sylvain fit son apparition. Au bout d'une heure de discussion gênée, il comprit que personne n'allait venir. Moi, j'étais perdu. Lui, il se sentait comme piégé. Il a commencé à s'énerver, à vouloir partir. Le ton est monté, et nous nous sommes disputés, pour la première fois. Avant de claquer la porte et de fuir dans la nuit, il cracha tout ce qu'il subissait au quotidien. Ces mots acérés mêlés aux larmes de douleur me laissèrent sonné, alors qu'il disparut dans l'obscurité.
J'appris plus tard que Lisa avait appelé tous les autres membres de la fête leur demandant de ne pas venir, disant que c'était un stratagème pour que nous nous mettions en couple, à tous ces gens. Les violences verbales, psychologiques et physiques se multiplièrent pour Sylvain. Il cessa de venir me parler. Il ne m'adressait plus un regard. Moi, je faisais comme je pouvais. J'ai cessé de parler à Lisa, et je m'enfonçais de plus en plus dans ma solitude.
J'ai eut le droit à une sévère remontrance de la part de mes parents. J'avais distribué chez les voisins un petit tract leur signalant qu'une fête allait avoir lieu chez moi. Pour eux, puisqu'un seul garçon est venu, tous les voisins pensait que j'étais un de ces ... Homosexuel.
Ils avaient dit ce mot comme si cela était une insulte. Un mot si sale qu'il ne fallait pas le prononcer, ou juste du bout des lèvres, dans un murmure.
Moi je m'en fichais, mais pas mes parents.Homosexuel. Tout le monde semblait croire que je l'étais. Était-ce vrai ?
Je n'ai jamais été attiré par les femmes. On me disait que cela allait venir. Je n'ai jamais pensé à être attiré par les hommes. On me disait que c'était contre nature.Un soir, un souvenir me revint. Lisa m'avait parlé d'un site de rencontre pour homosexuel. À l'époque j'avais rit nerveusement, comme d'habitude, mais aujourd'hui cela me semblait comme une petite porte de sortie, une chance de comprendre qui je suis.
Je m'y suis donc inscrit, sur ce site de rencontre. Bien vite, j'eus beaucoup de demandes d'amis. On me disait souvent que j'étais beau garçon, mais j'avais bien spécifié dans ma description que je ne voulais que parler.
Je reçu alors un message de Paul. Celui sortait du lot par sa clarté. Il me disait qu'il avait vécu cette épreuve, et qu'il avait toujours ce harcèlement au lycée, mais qu'il avait trouvé une solution : la communication. Il me proposa de le retrouver dans un bar à la périphérie de la ville, un soir.
Après quelques messages échangés, j'ai fini par accepter, me sentant plus léger.
J'ai donc pris le bus à 20 heures, et je suis rapidement arrivé à ce fameux bar, brillant comme un phare au millieu de la nuit.Paul... Paul n'étais pas un lycéen. Ni un étudiant. Il semblait avoir la quarantaine, et m'attendais dans une tenue assez moulante. J'ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, et ai commencé à faire demi-tour. Mais il m'avait déjà vu, et me rattrapa en quelques foulées. Il était rapide, et trapu. Il m'attrapa l'épaule dans une ruelle avoisinante et peu fréquentée alors que j'essayais de le semer.
" - Pourquoi tu te barre ?! Je te plais pas !?
- Je... Je crois qu'il y a erreur sur la personne..."
Je bafouillais, cherchant désespérément à me sortir de cette situation. Mon cœur battait à toute allure alors que les relents d'alcool qui émanait de l'individu me faisait tourner la tête. Il passa sa main calleuse au niveau de mon entre-jambe, s'approchant encore plus.
Je me mis à me débattre sans trop de succès, alors que mon agresseur me collait au mur.Soudain un cri animal retentit, suivit de rire gras et de verre brisé. Paul disparu presque instantanément, me libérant de son emprise. Je repris ma respiration, les larmes aux yeux, ayant encore du mal à réaliser ce qui m'arrivait. Cependant, je n'ai pas eut le temps d'y réfléchir.
Bien que Paul était partit, l'odeur d'alcool était toujours là, encore plus pesante. Je leva les yeux et découvrit un groupe de jeune homme, saouls, et armées de battes, de pieds de biches et de bouteille brisés."- Alors petite pédale qu'es ce que tu fais tout seul dehors ?! "
Je n'eut pas le temps de répondre avant qu'une batte me heurte de plein fouet, me faisant me plier en deux terrassé par la douleur. Ils continuèrent de me frapper de longues minutes, avant de voir que j'avais cessé de bouger.
Après les coups, les crachats et les injures, le groupe prit la fuite, me laissant au sol. En effet, l'une des battes m'avait brisé le crâne, et avait trop endommagé mon cerveau. Couplé aux autres blessures, cela m'avait ravit ma vie, qui s'était échappé silencieusement, dans un dernier souffle.
Ce dernier souffle était accompagné du visage de Sylvain.Dans la brume qui envahissait mon esprit, je me demandais si cela aurait pu se passer autrement... Avant de m'abandonner aux ténèbres apaisantes.
~
" L'époque où on torturait les homosexuels n'est pas si lointaine. Elle est à 3 heures d'avion "
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L.O.V.E. {O.S.}
Conto« Je déteste le mot homophobie. Ce n'est pas une phobie. Tu n'as pas peur. Tu es un connard. » (Morgan Freeman)