STARSTRUCK : Savior of a Lifetime

PROLOGUE

"J'ai un ange gardien qui veille sur moi chaque seconde de chaque jour, je sais que je ne suis jamais seule."

(Normal : Français

Italique : Anglais

Gras : Coréen)

"Le vol numéro 25698 en direction de Séoul, Corée du Sud, est sur le point d'atterrir. Veuillez vous rasseoir et attacher vos ceintures, s'il vous plaît."

Quinze minutes après l'annonce de l'hôtesse de l'air, moi, Ariana, petite étrangère du Sud de la France, avais posé le pied sur le sol coréen. Il faisait beau pour ce premier jour de juillet, malgré les pluies qui étaient tombées sur la ville pendant plusieurs jours avant mon arrivée. Je me souviendrai toute ma vie de ce moment, où j'étais tiraillée entre excitation et angoisse, néanmoins apaisée par la présence de ma petite sœur, Lily, qui était également du voyage.

Un an était passé depuis lors. Nous étions en août 2020, il faisait toujours beau, les pluies d'été n'ayant pas encore fait leur apparition. La vie faisait bon train à Séoul : notre petit appartement était confortable, Lily travaillait dans une boutique du centre-ville et j'avais réussi à entrer il y a trois mois dans une petite agence d'idols en tant que back danseuse à plein temps. Je passais le plus clair de mes journées à m'entraîner et, de temps en temps, l'agence m'engageait pour danser avec quelques groupes de filles encore méconnus du grand public.

Bien sûr, il était clair que je ne passais pas inaperçue. Tu parles, une occidentale au milieu de toutes les danseuses asiatiques, ce n'est jamais très discret. A vrai dire, j'avais même l'impression que ça amusait un peu l'agence où j'étais, et je pensais secrètement qu'ils essayaient de se servir de moi pour se faire un peu de pub. L'ambiance était plutôt cool et les autres filles m'avaient bien accueillie, malgré le fait que j'étais étrangère et que je ne parlais pas très bien la langue. Je pensais sincèrement que ça pouvait être une barrière au fait de m'intégrer, mais toute l'équipe était au top et parlait un bon anglais.

Vous vous demandez sûrement pourquoi deux françaises ont quitté le bercail pour venir s'installer en Corée du Sud ? Toutes les raisons ne sont pas simples, mais la première est que j'ai, en premier lieu, suivi ma petite sœur, qui, elle, a toujours rêvé d'habiter à Séoul. Elle parle couramment le coréen maintenant et on pourrait vraiment croire qu'elle a toujours vécu ici tant elle s'est intégrée extraordinairement rapidement.

Pour ma part, une séparation douloureuse et un objectif bien précis m'ont poussée à partir avec elle. La distance avec la France n'est pas toujours facile à supporter, moi qui ait toujours été très proche de ma famille, mais ce changement était plus que nécessaire. Pour être honnête, j'ai été malade pendant de nombreuses années. La danseuse et fêtarde que j'étais fut alors complètement terrassée... Je ne sortais presque plus de chez moi et je souffrais d'anxiété sociale aggravée. La moindre sortie était devenue une torture et je me suis beaucoup renfermée sur moi-même, m'occupant plus des autres, pour pouvoir oublier, que de ma propre santé. J'avais vraiment touché le fond et, pourtant, je continuais de creuser, m'enfonçant encore plus dans ma maladie.

Mais, vous savez, quelques fois, il suffit de pas grand chose pour que le coup de pied soit donné dans la fourmilière et que les choses commencent enfin à bouger. Pour ma part, il a suffit de quelqu'un. Quelqu'un qui m'a redonné peu à peu goût à la vie, à l'envie de danser et de vivre, tout simplement. A l'expliquer comme ça, on pourrait penser que j'ai trouvé l'amour, mais ce n'est pas vraiment le cas, puisque la personne en question n'a même pas conscience de mon existence. Pourtant, grâce à elle, au bout d'un an d'efforts, d'angoisses et de lutte acharnée, j'ai gagné mon combat contre l'agoraphobie. Et c'est surtout pour trouver cette personne et la remercier que je suis venue à Séoul, tant pis si je dois attendre des années avant de l'avoir en face de moi pour ça.

Aujourd'hui, c'est avec une grande fierté que je peux dire que Yoo Kihyun m'a sauvée la vie.