"Ça ira maman"

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Magnus balança ses clés dans le panier à fourre-tout, avant de se diriger dans sa cuisine pour déguster son petit-déjeuner. Il se laissa lourdement tomber sur la chaise, en soupirant. Y aura-t-il toujours cette gêne en rencontrant Alexander dans la rue ? Son cœur battrait-il autant la chamade en le croisant dans les couloirs du lycée ? Sa raison le torturerait toujours autant en lui imposant de renoncer au brun ? Si c'était le cas, l'année ne sera pas de tout repos.

Il enclencha sa chaîne hi-fi qui laissa enivrer la pièce d'un son Groovy. Fermant les yeux, Magnus se relaxa tout en dégustant son repas du matin. L'indonésien réfléchit à son planning de la journée : revoir ses affaires de cours, préparer son sac pour la rentrée, aller dîner chez sa mère. Penser à sa mère le fit sourire de bonheur. Elle lui manquait terriblement. Il remercierait jamais assez l'inventeur du téléphone portable, grâce auquel il a pu converser avec sa mère le plus souvent possible. Mais quelques appels et sms ne pourront jamais remplacer une véritable discussion en face à face, et encore moins les câlins tendres maternels. Cependant, ça lui permettait de cacher certaines choses à celle-ci. Il redoutait que son visage le trahisse car peu de personnes pourraient comprendre ses pensées en lisant ses traits du visage : Delilah, sa mère, et Alexander, son ex. L'asiatique soupira une nouvelle fois, car le brun revint faire son apparition dans son esprit. Ça ne lui lâcherait décidément jamais. Que devait-il comprendre de cela ? Il n'en savait fichtrement rien.

De bonnes heures plus tard, l'indonésien se présenta à l'appartement de sa mère, son ancien chez soi. Delilah et son fils avaient aménagé après le divorce des parents. La mère ne s'était jamais remariée, et avait accepté sa vie comme elle venait, donnant tout son temps, son énergie et son amour à son unique fils. Le père faisait parti d'un gang réputé à Chicago, depuis leur déménagement il fut enfermé à perpétuité dans une prison les plus strictes de l'état. La femme n'a jamais caché la vie du paternel à son fils, qui a de lui-même rejeté toute envie de le connaître, de le voir et de lui parler. Certains diront que c'était pour cela qu'il était aussi "efféminé" car le manque de repère masculin avait engendré cette pensée malsaine dans son esprit. Delilah avait toujours rembarré ces gens pauvres d'esprit là où ils méritaient d'y être : dans une contrée lointaine entourés d'idiots semblables laissant ainsi les ouverts d'esprit libres d'exister. Elle aimait son fils plus que tout, et le soutiendrait quoiqu'il fasse. Magnus n'échangerait pour rien au monde sa mère. Il s'en voulait de la laisser seule ici, sans donner suffisamment de nouvelles. Maintenant qu'il allait sûrement rester dans cette ville encore longtemps, il ferait tout pour rattraper ce temps perdu.

La porte s'ouvrit sur une magnifique femme aux cheveux raides cuivrés. Une touche légère de mascara sublimait les yeux amandes de celle-ci. Inutile de se demander, d'où Magnus tenait la technique du trait d'eye-liner parfait : Delilah. Elle prit son fils dans ses bras, en lui embrassant la joue. Son petit garçon avait bien grandi. L'excentrique serra contre lui sa mère, avant de lui embrasser le front.

- Tu m'as manquée maman murmura-t-il en souriant légèrement en coin.

- Tu aurais pu m'inviter dans ta demeure hollywoodienne taquina-t-elle en lui caressant la joue.

Le duo se réunit dans le salon, devant les petits plats asiatiques préparés par la mère. L'indonésien écarquilla les yeux ravi de constater la présence des fameuses crevettes que personne ne peut égaler. Sa mère lui sourit connaissant parfaitement ses préférences culinaires.

- Merci maman dit-il avec un grand sourire, je n'ai jamais réussi à trouver meilleur que tes crevettes.

- Parce que les miennes sont faites avec amour mon chéri affirma la belle femme en lui faisant un clin d'oeil. Alors raconte-moi !

Always come back to each otherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant