Sainosu

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Le silence régnait dans la maison des Bakugou. Quelque chose d'anormal, la mère et le fils ne sachant communiquer qu'avec des cris. Mais quelque chose d'encore plus étrange se produisait ; ces deux personnes, calme, dans la même pièce. Bakugou chaussait ses baskets taiseux, bien trop prit dans ses pensées. Sa mère l'observait faire, également silencieuse. Elle avait été dans la même situation que lui, elle comprenait qu'aucun mot n'irait dans cette situation. La seule chose qu'elle pouvait réellement faire pour l'aider serait d'être présente, mais son fils ne le voudrait jamais. Celui-ci, ses pieds maintenant habillés, se releva afin de partir.

- Tu ne veux pas que j'aille te conduire ?

Bien qu'elle connaissait déjà la réponse, elle préférait quand même lui demander. Il lui répondit négativement. Il savait que chaque seconde comptait, pourtant il ressentait le besoin de marcher afin de se vider la tête. Sa mère se contenta de hocher la tête.

- J'y vais. Dit-il d'une voix basse avant de fermer la porte.

Il débuta sa marche, les mains dans les poches. La ville semblait endormie, bien qu'il y avait encore de l'agitation dans certaines rues. Il en traversa une remplie de bars et de restaurants, où dans certains la musique, les rires et les cris formaient malgré l'heure tardive. Une hôtesse* essaya de l'aborder mais il l'ignora royalement.

Guidé par la lumière des immeubles et des lampadaires, il quitta la rue et se dirigea lentement vers sa destination. Mais, rapidement, il pressa le pas, ses pensées divaguants. Jamais il n'aurait imaginé se retrouver dans cette situation aussi tôt, et encore moins avec cette personne. Et pourtant, il se trouvait là, à marcher dans les sombres rues de son quartier à une heure du matin, réfléchissant au pourquoi du comment. Ça ne lui ressemblait pas ! Il aurait aimé éviter cette situation, mais il ne le pouvait pas. 

Attendez... Le grand Katsuki Bakugou, voulant fuir une situation ? Il ne se reconnaissait plus ! Il pressa le pas, se sentant soudainement oppressé par toute ses réflexions. Il aurait dû prendre la voiture finalement ; il aurait eu moins de temps de laisser ses pensées l'envahir. Il finit par courir en direction de l'hôpital. Il y arriva tout transpirant.

Il détestait déjà cet endroit. La forte odeur de désinfectant et la lumière blanche omniprésente et éblouissante l'agaçèrent immédiatement. Il y allait souvent à une époque, lorsque son grand-père était mourant, et il n'en gardait pas un bon souvenir.

Il entendit une femme crier sur la réceptionniste comme une hystérique, répétant qu'elle devait voir son fils, même si elle n'avait pas été choisie. Ça lui fit serrer les dents. Décidément, il n'aimait pas cet endroit. 

Il ne lui porta pas plus attention et se dirigea vers une autre réceptionniste qui ne faisait pas agresser par la femme. Après s'être présenté à la dame, lui avoir montré sa carte d'identité et expliqué la raison de sa présence ici, elle lui montre une autre salle d'attente où il devait patienter. Celle qui redoutait tant ; la salle d'attente de Sainosu. Il s'assit et soupira. Il détestait attendre. 

Il observa les personnes pour passer le temps et arrêter les pensées le submergeant. Une fille pleurait toutes les larmes de son corps et était prise de violents sanglots, un couple se tenait dans les bras de l'autre, essayant sûrement de se rassurer, un homme se mordillait les doigts tout en tapant du pied, stressé, et une personne âgée réagissait plus calmement, restant assise avec un sourire serein. Et lui, il ne faisait rien. Honnêtement, il se demandait ce qu'il faisait avec ces personnes. Est-ce qu'il se sentait triste ? Non, juste perdu, peut-être agacé.

Il entendit soudainement son nom, le sortant de ses pensées. Il releva la tête et tomba sur un homme à la carrure squelettique. La peau sur les os, faisant flotter sa tenue d'infirmier, c'était à se demander comment il se tenait debout. Son visage exprimait tout de même un peu plus de vie. Ses yeux bleus étaient profonds et ses cheveux, encore bien blonds, possédaient deux mèches lui retombant dessus. Il lui fit un grand sourire rassurant et lui demanda de la suivre. Mais il n'avait pas besoin d'être rassuré ! Pourtant, en voyant le corps rempli de bandages, il ressentit un pincement au cœur. Il ne le reconnaissait même plus. La salle était sombre, il y avait un grand ordinateur et beaucoup de câble, au milieu il y avait deux lits dont un avec le corps. L'infirmier commença à lui expliquer comment ils allaient procéder, la manière dont ça fonctionnait et tout un bla bla dont Bakugou n'y porta pas attention. Il connaissait déjà la base et il se fichait complètement de la manière dont cela marchait. L'infirmier, remarquant que son homologue ne l'écoutait gère, décida de lui faire un abrégé.

Sainosu - TodobakuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant