Chapitre 1

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 L'air frais de la nuit automnale enivrait toute la ville... Le ciel assombri par la disparition du soleil rendait l'atmosphère légère. Une petite brise venait chatouiller le visage des promeneurs, ils se sentaient bien, n'avaient pas envie de rentrer. Devant l'entrée des bars, restaurants et boites de nuit, les clients grouillaient, les serveurs s'activaient.

Toute seule, dans son petit appartement, Happy Allen fumait à sa terrasse, regardant intensément cette ville qui l'avait vue naître, il y vingt-cinq ans de ça, dans un petit hôpital maintenant fermé, donnant l'impression que cet instant, où pour la première fois elle avait vue le jour, où pour la première fois elle avait respirer l'air de ce monde par ses propres poumons..., n'était qu'un rêve bien monté.

Elle revint bien vite à la réalité, balayant ses pensées maussades d'un seul geste de la tête. Elle écrasa son mégot sur la bordure de sa palissade et rentra. L'air chaud de l'intérieur vint lui réchauffer le bout des oreilles et du nez... La jeune femme se servit un verre d'eau, le but d'une traite et le reposa maladroitement sur le plan de travail. Elle bouscula son sac à dos qui tomba. Quand il rencontra le sol, une carte d'identité en sortit. Elle la ramassa et lit : « Jane Jefferson », elle souffla, exaspérée, et s'exprima de nouveau : « Que de mensonge ! » , avant de jeter l'objet en question au fin fond de la poubelle.

Elle éteignit les lumières de la cuisine et se dirigea vers son lit, une pièce plus loin. Passant devant un fauteuil, son regard dériva sur l'arme de pointe déposée dessus. Elle fit une petite moue. Elle ne pouvait pas se laisser aller ainsi, si négligente... Elle prit l'arme pour la ranger. Elle s'arrêta, arme en main, devant une petite bibliothèque dans le salon, et la scruta. De nombreux livres y reposaient, de toutes les époques... Et rien quand relisant leur titre, elle pouvait se rappeler précisément ce que chacune ses histoires racontait, et comment chaque auteur avait fait pour la raconter. Certains recueils de poésie se mêlaient au roman, en partant des poésies les plus connues jusqu'au texte les plus tierces... Elle arrêta son regard sur un exemplaire de « La divine comédie », un exemplaire du moyen-âge, en vieil italien, fait de cuir abîmé par les années. Enfin, ce n'est qu'un détail... Elle tira le manuscrit juste à gauche du poème, et un autre tout en bas. L'étagère pivota pour laisser place à une « pièce » sans la moindre fenêtre ou porte à par celle par laquelle la jeune femme était passée. L'endroit ne figurait pas non plus sur les plans du bâtiment. Elle avait choisi ce type de cachette s'étant dit que cela était tellement cliché qu'on n'y penserait pas...

Éclairci par des Leds blanches automatique, la pièce était aveuglante, elle n'avait pas d'âme. Sur les murs était géométriquement disposaient étagères et petits meubles à tiroirs, sur et dans lesquels étaient rangés ; fusils, armes de point semi ou entièrement automatique, armes longues, mitrailleuse, fusils de précision... Couteau spécial en nombre, des légers, des lourds, des en aciers, d'autres en aluminium... Pour la plupart des couteaux, elle possédait chaque exemplaire huit fois environ. Enfin bref, l'appartement était charmant, mais cette pièce donnait froid dans le dos... La jeune femme déposa l'arme sur une étagère et repartit, en prenant grand soin de bien refermer la porte derrière elle et alla se coucher.

Le lendemain, Happy se leva un peu tard, soit onze heures et quart, environ. Le soleil de la grande baie vitré n'avait en rien affecté son sommeil, elle avait dormi comme un bébé. Mais, à la vue de l'heure tardive, elle sauta de son lit, et s'habilla en vitesse. Enfin, « en vitesse » est un bien grand mot, disons plutôt qu'elle s'est habillé le plus vite possible sans négliger ni sa tenue, ni sa coiffure, ni son maquillage, bien que léger ; seulement un très d'eye-liner et un peu de mascara, appuyant sur la couleur sombre de ses yeux. Quant à sa tenue, un simple jean noir, un t-shirt près du corps et par-dessus une vieille chemise trop grande. Elle attacha sa montre à son poignet. Elle était faite d'argent, le bracelet fesait environs deux centimètre de large, en genre de maille et n'était vraiment pas épais, le cadran était blanc, et les premières notes de la mélodie « Lettre à Elise » y était inscrit. Elle y tenait beaucoup, un cadeau. Les cheveux brossés et ensuite détachés, elle était fin prête à sortir, ne lui manquait plus que ses chaussures, elle en avait une collection époustouflante. N'étant pas bien grande, pas plus de 5 pieds et demi. Pour cette raison, trois quarts de ses chaussures étaient à talons ou compensé, c'est celle qu'elle m'était tout le temps d'ailleurs. Bref, elle opta pour une paire de Dc. Marteens compensé, noir, basique. Les chaussures aux pieds, elle prit le sac qu'elle avit fait tomber hier et y glissa son téléphone, un ordinateur portable, un cahier de croquis, un peu de matériel comme des stylos ou des crayons de papier et un livre.

Elle sortit de l'appartement et prit les escaliers pour descendre. Elle pesta intérieurement ; s'il y avait bien une chose qu'elle détestait à Paris, c'était que la plus par des toits des immeubles ne sont pas accessible depuis leur intérieur . Drôle de réflexion tout de même...

Elle sortit et marcha jusqu'à un petit café qui lui sembla sympathique. Elle s'y installa et commanda un thé glacé. Elle sortit son cahier de dessin, quelques crayons et s'amusa à esquisser le visage des passants et des clients du café. Elle joua à ce petit jeu une heure environ. Puis, elle se leva. N'ayant pas faim, elle se rendit au parc, s'assit contre un arbre et lu un peu.

Plongé dans ses pensées, son téléphone dut sonner quatre fois avant qu'elle ne put s'en rendre compte. Le temps qu'elle le sorte de son sac, l'appareil affichait déjà : « Appel manqué ». C'était son frère. Elle le rappela aussitôt et tomba sur répondeur, « qu'elle affreuse manie il a celui là, à déposer son téléphone dans un coin quand il est contrarié ». La jeune femme savait qu'il ne lui servirait à rien de rappeler, personne ne décrocherait. Elle partit donc le trouver.

Elle avait pris un taxi. Elle se fit arrêter devant un vieux garage dans un quartier pauvre de Paris. Elle jeta un coup d'œil à sa montre ; « 15:07 ». Elle était devant une grande porte de garage rouge, elle la tapa fortement du point. Aucune réponse, alors elle réessaya en tapant plus fort, tout en criant le nom de : « Georges » à plein poumon. Aucune réponse. Elle enleva alors son sac de ses épaules et farfouilla dans la poche avant. Elle en sortit une épingle à cheveux... Non-non, trop cliché ... Elle la jeta au sol et chercha encore... Cette fois, elle en sortit une clef et la glissa dans la serrure. La porte s'ouvrit accompagnée d'un grand grincement. Elle entra et referma la porte, mais pas à clef.

"Le dieu de la mort"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant