Chapitre 1.

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Peter Pettigrew n'était pas un enfant comme les autres. Déjà à onze ans il se retrouvait souvent en pleurs dans les toilettes de son dortoir qu'il partageait avec des garçons qui n'étaient pas comme lui. James Potter, Sirius Black et Remus Lupin étaient des sortes d'extraterrestres à ses yeux. Ou alors il était lui-même l'extraterrestre dans cette affaire. Toujours étant que le garçon rondouillet de première année qu'il était arrivait sans mal à se trouver multiples différences avec les trois garçons. Ceux qui marchaient rapidement, qui rigolaient avec tout le monde mais qui, derrière ces sourires très convaincants, se permettaient de cacher certaines choses. Peter Pettigrew était, quant à lui, un simple enfant presque inutile. Une sorte de personnage tertiaire dans un des nombreux livres qu'il adorait lire. Et ce n'était pas faute d'avoir essayé, pendant plusieurs mois, à faire disparaître ses défauts pour se faire une place sur le devant de la scène.

Bien avant d'arriver à Poudlard, il lui arrivait déjà de se prendre des moqueries. Bien placées. Celles sur son poids en particulier. Parce que vous voyez, c'était toujours plus intéressant de s'en prendre au physique de la personne, quelque chose que l'on voit, que tout le monde voit, plutôt qu'à quelque chose qu'on ne voit pas. La vie de famille par exemple. Personne n'aurait jamais pu s'en prendre à Peter sur ce point là. Parce que sa famille était parfaite en tout points. Sa grande sœur était magnifique, une jeune femme aux grands yeux bleus et aux cheveux si blonds qu'on aurait presque dit du gris ou du blanc. Elle était formée comme une belle bouteille, d'une taille parfaite, ni trop grande ni trop petite. Même ses pieds, Peter les trouvait beaux. Et Merlin sait que Peter Pettigrew a une aversion certaine pour les pieds. Sa mère et son père étaient des personnalités reconnues dans le monde entier, autant chez les sorciers que chez les moldus et il n'était pas rare pour le couple de voyager, laissant leurs enfants à la merci des nourrices qui logeaient dans leur grande maison pour garder un œil sur eux. La seule chose qui faisait de Peter Pettigrew, le petit gros du quartier, quelqu'un d'important, c'était son sang-pur. Le sang-pur qui coulait dans ses veines faisait tout.

C'est en entrant à Poudlard qu'il commencera à prendre confiance en lui, en rencontrant ceux qui avancent sans se soucier de l'avis des gens. Ceux qui, pour une fois, lui tendront la main. Pourtant, au fond de lui il reste cette partie de lui-même qui le lui montre, son lui qu'il déteste tant. Tous les soirs, il s'endort, ferme les yeux, bien emmitouflé dans sa couverture. Quand d'autres ne voient que le néant en fermant les yeux pour se laisser aller dans les bras de Morphée, Peter voit la pire partie de lui-même. Celle qui le rabaisse, celle qui est d'accord avec ses harceleurs. Avec ceux qui, inconsciemment, lui brisent le cœur, petit à petit.

" James et Sirius auront beau le défendre, ils auront beau dire ce qu'ils souhaitent à ces petits rats... On ne change pas le petit gros du quartier. "

Cette nuit-là, Peter n'avait pas réussi à dormir. Il s'était réveillé à maintes reprises, non pas à cause de cauchemars quelconques, mais bien à cause de cette partie de lui-même qui s'amusait à lui montrer tous ses défauts. Celle qui prenait malin plaisir à voir le garçon se faire du mal, quand ses amis ne le regardaient pas. À voir les larmes couler le long des joues potelées de cet enfant qui les détestait, ces joues. Mais qui ne pouvait pas y faire grand chose. Après tout qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ? Il avait beau se mettre au sport comme le lui avaient suggéré James et Sirius, il se remettrait à manger aussitôt sa séance terminée. Et ils savaient très bien que ce n'était pas dans cet état d'esprit qu'il allait changer quoi que ce soit. L'envie y était. Celle de maigrir, de devenir plus " beau " plus " regardable " aux yeux de la société. Mais celle de continuer à se faire plaisir et de vivre comme il l'entendait également.

Il avait enfilé sa robe de sorcier, pour cacher ses cicatrices, celles qu'il n'ose pas montrer. Il avait également piqué la cape d'invisibilité de James dans la malle au pied de son lit, et la carte du maraudeurs sur la table de chevet de Remus et s'était éclipsé de la chambre. Il était peut-être imposant, mais il avait la particularité d'être assez discret. C'est comme ça qu'il berna Miss Teigne et Rusard et se retrouva sans problèmes dans la grande étendue d'herbe qui leur servait de cour lorsque le soleil était haut dans le ciel. C'est arrivé à cet endroit, qu'il pensait jusqu'à ce moment-là inconnu dans autres élèves, qu'il rencontra cette fille. Celle que l'on fuit de par sa bizarrerie.

When Amalia Was ThereOù les histoires vivent. Découvrez maintenant