2 ~ Oeil d'acier.

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Je me redressai brusquement. Ma tête tournait et je voyais flou car je m'étais levée trop vite. Une silhouette aux contours indistincts se dressait devant moi.

Je me secouai et me frottai les yeux dans l'espoir de voir moins flou.

Relevant la tête, je tentai instinctivement de tirer vers le bas un T-shirt que je n'avais plus.

Un T-shirt que je n'avais plus.

Cette phrase fit trois fois le tour de mon cerveau embrumé avant que je n'arrive à la comprendre.

De plus, ma vision s'était éclaircie et le truc que j'avais vu s'avérait être un garçon. Torse nu, en jogging et baskets de sport. Il avait des cheveux courts et noirs, ébouriffés, des épaules carrées  et un torse plutôt musclé.

Mon visage devint immédiatement carmin et j'eus les joues en feux en un quart de seconde. Ce n'était pas mon genre de réagir au quart de tour, encore moins de rougir pour un simple torse nu, mais l'effet de surprise jouait beaucoup.

Je laissais vagabonder mes yeux vers son visage, détaillant rapidement sa bouche, son nez, ses...

Et merde.

Je les avais vu il n'y avait pas longtemps, ces yeux.

« Salut... Qu'est-ce que tu fais seule dans la forêt ?, dit-il avec un petit sourire en coin. »

Sous ses yeux ébahis, je me levais d'un bond et filais comme une flèche dans les sous-bois. Je courrais à perdre haleine, ayant reconnue l'homme à la moto que j'avais doublé il y a une heure.

Lorsque je fût sûre de m'être assez éloignée, je m'arrêtais, les larmes aux yeux.

J'étais incapable de m'expliquer l'impression que me laissait cet homme. Il me faisait peur.

Ses mots se voulaient charmeurs, alors que ses yeux exprimait une froideur sans nom.

Je croyais avoir surmonté une fois pour toute la peur qu'Aaron m'avait jadis poussée à éprouver en présence d'hommes, mais celui là me faisait trembler de tout mon corps.

Je ne savais même pas pourquoi.

Ou peut-être que je le savais parfaitement.

Il dégageait une puissance extrême, de par ses yeux et ses gestes controlés, comme si chacun de ses mouvements était calculé au millimètre près.

Je connaissais assez bien ce genre d'homme pour savoir les reconnaître.

Les larmes coulaient maintenant sur mes joues, sans bruit, pour la deuxième fois de la journée.

Je m'en voulais d'être aussi faible, aussi bête.

C'était un homme comme les autres, que je ne reverrais jamais. Il ne m'avait rien fait. Je n'avais aucune raison d'avoir peur. Aucune.

Alors pourquoi est-ce que je m'écroulais au pied d'un arbre en enfouissant ma tête entre mes mains ?

Il fallait que je retourne à la moto. Je devais rentrer chez moi ; il était bientôt treize heure et je n'avais plus aucune envie d'aller à la plage.

Il y avait juste un minuscule problème : j'étais sortie du sentier en fuyant l'homme aux cheveux rouges et j'avais couru un peu n'importe où...

En gros, j'étais paumée.

En soupirant, j'essuyais mes larmes et me relevais. J'observais les environ en tentant de me repérer. Mais dans la forêt, il n'y a que des arbres... Et les arbres se ressemblent tous.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 05, 2015 ⏰

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La Belle et AbelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant