Chapitre 6 ⊙

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À peine fûmes-nous arrivés qu'une sensation de nausée prit place dans mon ventre. Je déteste vraiment les voyages spatio-temporels, ne pus-je m'empêcher de penser. Lorsque j'osai enfin ouvrir les yeux, je vis que nous étions dans un jardin d'une sorte de domaine gigantesque. Mais bien sûr, les deux êtres - apparemment plus intelligents que moi - ne m'avaient pas attendu! Je repris rapidement mes esprits et les rejoins, tout ça pour au final, écouter femme conter les louanges de Cinq. Et qu' "Il est extraordinaire" par ci, et qu' " Il est le meilleur par là... T'inquiètes pas, il se valorise bien assez comme ça!

Nous entrâmes dans le bâtiment principal, et tandis qu'ils continuaient de discuter, je vis la folle enlever son manteau qu'un garçon vint directement chercher. Il me vit et me sourit. M'ayant l'air sympathique, je décidai de lui rendre son sourire tout en montant les escaliers.
-Quelle détermination, c'est rafraîchissant, je dois l'avouer! Ne soyez pas trop pressé Cinq, tout arrivera au moment venu.
J'aurai aimé me concentrer sur la visite, sur l'histoire de ce magnifiiiique endroit - veuillez noter l'ironie, mais impossible de me concentrer sur autre chose que les grattements, les sueurs froides et autres... J'avoue que je ne savais pas combien de temps je pouvais tenir. Je faisais donc mine d'écouter, mes mains derrière le dos, me grattant jusqu'au sang.

On passa par plusieurs salle, je crois qu'il y avait des gens qui tapaient sur des machines à écrire dans la première. Puis, dans la seconde, une femme envoyait d'étranges tubes dans de longs tuyaux qui partaient dans tous les sens. Cinq se tourna vers moi plusieurs fois durant notre marche, parfois fronçant les sourcils, parfois neutre. Mais il continuait de discuter avec la mégère jusqu'à ce qu'on arrive a une dernière salle: la pièce où il travaillerait à partir de maintenant.
Elle lui donna un dossier apparemment corsé, et lui dit:
-Si vous avez des questions, vous me trouverez juste à côté.
Ravale ton sourire connasse, il est à moi. Elle me fit signe de la suivre, mais Cinq m'attrapa le poignet. Il le tourna et vit les marques. Je tira mon bras vers moi, avant de le cacher contre mon torse. J'avais honte...

Il me regarda, l'air de dire : "On en parlera plus tard", et je me tournai le plus rapidement possible vers la femme qui m'attendait à la porte. Elle m'emmena dans son bureau et s'assied sur son siège. Elle me fit signe de faire de même en face d'elle, ce que je fis.
-Alors, maintenant que nous sommes entre fille, nous pouvons discuter! Me sourit-elle.
-Discuter de quoi? Mon ton était sec et tranchant, comme une lame de rasoir.
-Mais voyons, ne sois pas tant sur la défensive! Je veux juste t'aider!
-M'aider pour quoi?
Elle sortit de son bureau une trousse de secours, et vint s'asseoir juste à côté de moi. Elle prit mon bras couvert de plaies ouvertes et enleva le sang qu'il y avait dessus.
-Je sais ce que c'est que d'avoir une addiction. La cigarette est exactement comme la drogue! Mais il faut savoir arrêter ces addictions... surtout si tu veux qu'une certaine personne t'apprécie plus que maintenant.
-Je... je ne vois pas de quoi vous parler, dis-je d'une voix peu sûre.
-Oh la la! Dit-elle en riant. Tu crois que je ne suis pas au courant pour Cinq et toi?
-Qu'est-ce que vous vouliez dire par arrêter les addictions? Dis-je en changeant de sujet.
-Ici, nous avons une machine qui enlève de ton cerveau toute trace d'addictions: les souvenirs, les sentations de manque... elle finit de me bander les bras.
Ça veut dire que j'oublierai la plupart des souvenirs que j'ai de Klaus? Non, je ne peux pas faire ça...

Voyant que j'allais refuser, elle continua:
-Tu sais, je pense que Cinq t'aimerais plus si tu n'étais plus addicte! Dit-elle en fermant la petite boîte, après avoir tout rangé dedans.
-Voyez-vous, j'ai pour philosophie de ne jamais changer pour les autres, et encore moins pour un garçon. Soit il m'aimera pour ce que je suis, soit il pourra se la mettre dans le cul!
-Magnifique! Exactement la réponse que j'attendais!
-Quoi? Comment ça?
-Je suis sûre que tu feras un très bon agent de terrain! Tu commençeras cet après-midi ! Applaudit-elle, un air de fierté ancré sur son visage.
-Mais...
-Je sais reconnaître d'excellents assassins quand j'en vois. Je suis même persuadé que tu as déjà tué quelqu'un. N'est-ce pas?
-Heu... oui, mais c'est...
-Tu vois, je le savais!
En temps normal, je me serai mise en rogne parce qu'elle n'arrêtait pas de me couper la parole, mais j'étais tellement choquée que je n'arrivais pas à dire ou faire quoi que ce soit.

You Are My Destiny  ( Cinq Hargreeves )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant