Chapitre 1

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La lassitude. 

Voilà bien l'une des seules choses dont je suis sûre de ressentir sur le moment. J'avais un sac sur le dos, des vêtements chauds dont je n'arrivait pas à ressentir le poids ou la chaleur sur mon corps tant j'avais l'habitude de les porter. Pourtant, je ressentais bien le carnet que je tenait fermement dans mes mains. Mon carnet à dessin. Mon seul plaisir. 

Plus je marchais devant moi, dépassant les autres élèves autour de moi, plus ce que je suis en train de faire me parvenait enfin, tel des souvenirs qui me revenaient petits à petits pour constituer ma personnalité.  Aussi,je savais que je marchais car je sortais d'un cours et que le prochain allait démarrer. Je savais que j'étais plutôt introvertis que je ne comptait que sur mes dessin pour supporter cette lassitude que la vie m'apportait. Cette lassitude qui était si fatigante. 

Fatigante au point qu'elle me faisait presque penser que ce temps orangée d'après midi était là pour correspondre à mon humeur. Que si le temps était comme cela, c'est par ce que j'étais si las. Sans doute était-ce le cas. 

Je savais aussi que si je marchais, c'étais certes pour passer à un autre cours, mais surtout pour trouver un endroit proche où me reposer car il ne commencerais pas tout de suite. Je continuais donc à marcher, décidant d'ignorer cette ombre qui me suivait. 

Cela faisait un moment que je l'ai remarquer. Cette personne qui me suivait d'assez près pour qu'elle soit toujours dans mon point de vue , telle une ombre qui passe rapidement et que l'on cherche à comprendre plus exactement la forme; et assez loin pour que je ne puisse l'identifier. J'ai vite fait d'abandonner l'envie inexistante de chercher à savoir qui était cette personne qui me suivait et continuais ma route jusqu'à une place sous les escalier du bâtiment aux trois étages. Il y avait une table et des chaises. De plus, la lumière semblait s'y infiltrer tranquillement, comme de petits jets de cascades qui se déferlaient par rayons sur la table et le sol par endroits, touffu de mauvaises herbes et quelques fleurs.

Je m'assis à la table et déposais mon sac avant de sortir ma trousse et me mettre à dessiner. Je dessinais un moment, sans me soucier de rien.Mes pensées perdues sur la feuille, quand la présence d'une personne se fit chaude à mes cotés. L'air semblait un peu plus lourd, un peu plus...vrai. Mon regard quitta la feuille de papier pour me porter vers mon invité mystère. La personne que je ne pouvait voir que du coin de l'œil. 

Il avait des os noirs qui glitchaient. Peut-être que dire que ses os étaient noirs était erroné vu les deux couleurs au bout de ses doigts . Jaune et rouge. C'était inspirant. Je levais ensuite la tête pour le fixer dans les yeux. Des yeux tricolores. Un fond rouge pour des pupilles différentes. Je trouvais cela aussi beau qu'intriguant. 

- Heya sweety. Tu dessine quoi ? 

- Je...je ne sais pas. 

Murmurais je, légèrement intrigué par sa voix calme et sombre. Pourtant, elle semblait vouloir faire ressortir une intention que je n'arrivais pas à capter. Je l'entendis parler un moment mais aussi vite que les mots entraient dans mes oreilles inexistantes, aussi vite je les oubliaient. Il semblait pour moi que je contemplait un souvenir. Une chose ou un être que je ne pouvait toucher. Je me sentais sans la moindre émotions. Mes pensées toutes concentrées sur cette scène. Celle de cette personne qui parlait en continue, me faisant perdre petit à petit mes émotions. 

Je ne sortis de cet état que lorsqu'il pris mon carnet. Immédiatement, comme par réflexe, je tentais de le récupérer alors qu'une exclamation de colère s'échappa de mon être. Malheureusement, la personne m'évita et se leva pour feuilleter mon carnet. Je quittais alors également mon siège, bien déterminer à récupérer mon bien, mais il était plus grand que moi et me le fit bien comprendre à plusieurs reprises, semblant s'amuser de mes échecs cuisant. 

CauchemarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant