Chapitre 1 : When you sleep.

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La nuit tombait doucement sur la capitale Séoulienne, les reflets du soleil illuminant les vitres des immeubles infinies. Malgré le début de soirée, il faisait encore chaud et une foule s'activait dans la rue principale. Il y avait des familles, se baladant tranquillement sous les cris et rires de leurs progénitures. Il y avait des couples, se donnant la main, affrontant tous les jugements du monde pour une simple baisé sincère. Il y avait les groupes d'amis, peut-être un peu euphoriques à cause du début du Week-end, ou bien de l'alcool coulant déjà dans leurs veines. Cela donnait l'illusion d'une accumulation de vie qui ne pouvait s'arrêter un seul moment, ne pouvant même pas souffler. Et malheureusement, c'était aussi le lourd tribut pour vivre à Séoul. Ici, ce n'était pas vraiment bien vu de se reposer, de simplement s'assoir pour regarder le monde tourner. Pourtant, ce simple petit moment d'observation, aurait permis de voir les personnes abandonnés de tous. Les âmes déchirées qui ne préféraient pas se fondre dans la masse, ceux emplies de cicatrices, ceux qui n'avaient plus la force de rire à gorge d'éployée.

Il y en avait sûrement des centaines uniquement dans cette simple rue.

C'était un triste constat de ce nouveau monde, de ce siècle qui débutait à peine et qui avait pourtant l'air de déjà être à bout de souffle. On pouvait si nettement l'apercevoir, dans ces fausses lumières joyeuses qui cachaient une vitrine vieillit, dans ces fleurs qui ne suivaient même plus le cours deS saisons et dans cette folie toujours constante dans tous les supports possibles. Une musique se faisait d'ailleurs entendre, provenant d'un petit bar un peu isolé du quartier populaire. La brasserie était pleine de monde, certain oubliant leurs peines dans leurs danses ridicules, d'autre effaçant leurs angoisses dans des boissons par dizaines. Tout le monde avait son propre moyen pour s'évader de cette vie continuelle, cet afflux de sentiment, ce trop-plein d'émotion. Il fallait à tout prix évacuer, d'un moyen ou d'un autre, pour ne pas exploser, pour que personne ne sache jamais. Car le regard des autres faisait à présent partit intégrante de notre bien-être. Un bien être sans doute illusoire, qui s'évanouissait au fil des heures.

Une unique ombre faisait contraste avec tout son entourage survolté, se détachant considérablement de cette joie abusée. Simplement assis à une table accoudée à une fenêtre, la silhouette analysait ce petit monde d'un œil noir. Il voyait les mains indiscrètes se faire, se faufilant malgré le frisson d'horreur. Il entendait les jugements se faire, sous de fausse moquerie. Il sentait ce besoin vital de sa génération de fuir, de s'échapper de sois à tout prix. Un nécessité, que lui aussi avait pitoyablement expérimenté, encore ce soir.

Encore une fois, il se retrouvait au même endroit, devant la même bière, avec le cœur lourd. Le jeune homme ne comptait même plus les heures, n'osant plus ouvrir son téléphone portable. D'une main lasse, il remit en place ses mèches brunes qui commençaient doucement à pousser autour de son visage. Sa main effleura ses nombreux piercings qui cliquetèrent prés de son oreille. Nonchalamment, il posa sa tête en arrière, contre le dossier la banquette où il était assis. Il pouvait facilement entendre les gloussements se faire entendre près de lui, de raillerie ou bien de désir. Car lui-même savait, qu'il dégageait une certaine aura, un quelque chose d'étrange pour ce monde si parfait. Avec son mètre quatre-vingt, il dominait si facilement le monde l'entourant, sans en voir l'infinité qui s'y cachait. Son ossature était puissante, dessinant soigneusement chacun de ses muscles aux yeux envieux ou jaloux. Ses cheveux aussi noirs que les ailes d'un corbeau, étaient un peu en bataille, faisant davantage ressortir sa peau caramel. Ses yeux plus noirs que les ténèbres, pouvaient déstabiliser et séduire n'importe qui. Sa bouche ne s'ouvrait que rarement sur un sourire lumineux, que chacun aurait voulu avoir la chance d'apercevoir. Il ne portait sur lui qu'un simple tee-shirt large, qui laissait voir ses tatouages au regard de tous. Un magnifique dessin qui s'étendait le long de son bras droit et sur la moitié de son torse. Et qui faisait de lui, dans la belle vision rangée coréen, un garçon mal famé. Pourtant, personne ne pouvait savoir comment chacun de ses traits n'étaient qu'une image de plus de sa vie. Un pantalon noir mettait en avant les muscles de ses cuisses, intensifiant la longueur de ses jambes qui disparaissaient sous des bottes hautes à lassées. Il était l'image du mauvais garçon, la vision fantasmée des filles, l'illusion crainte par les hommes. Pourtant, il n'avait rien de plus. Il ne voulait rien avoir de plus.

To Be HumanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant