Chapitre 8 : You became my shadow.

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Jimin aimait la danse...

Depuis son plus jeune âge, il adorait la façon dont son corps pouvait vibrer au rythme des notes, au son des aigus et des graves. Il frémissait à chaque intonation, qu'elles soient tristes ou joyeuses. C'était la seule chose, qui ne l'avait jamais quitté, qu'il n'avait jamais tenu en horreur au fil des années.

Car Jimin avait détesté grandir. Il n'avait pas accepté de devoir rentrer dans le monde des grands, de devoir quitter la tendresse de ses parents et de devenir faussement autonome. La solitude avait construit une bonne partie de son existence, devenant une amie affreusement fidèle. Et puis il y avait son nouveau pire ennemi, l'antagoniste principale de son histoire, l'horrible reflet dans son miroir. Cette image distordue, qui lui avait fait haïr sa joyeuse gourmandise enfantine. Ce n'était même pas la moquerie de ses camarades qui avait fini par le rendre affamé de plaisir. Mais lui-même. Il avait lui-même décidé cette horrible punition, pour être meilleur, pour être parfait. Ses parents n'avaient pas compris son changement soudain, ni même son frère. Dissimulant au mieux son mal être, il remplissait le vide de sa vie, en occupant ses pensées au vide de son ventre. Et la sensation d'avoir faim était presque devenue une drogue. Il avait passé des heures à admirer son ignoble image dans le miroir, ses clavicules saillantes, les os ressortant de ses genoux, ses côtes qui auraient pu déchirer sa peau fragile.

Malheureusement ce besoin n'était pas suffisant. Et après d'affreuse année de lycée, ou seulement quelque personne semblait certifier de son existence. Jimin avait fait ses premiers pas dans une école de danse réputée. Pourtant, bien qu'il soit affreusement doué pour ça, son niveau scolaire était rapidement devenu médiocre. Et la pression sociale du pays, avait fini par faire de lui le bouc émissaire de toute sa classe. Le jeune homme avait donc préféré abandonner, voyant qu'il ne pourrait jamais passer la deuxième année, et ne surtout pas revivre le même calvaire. Quitter son rêve avait été le coup dur de sa vie, l'achèvement d'un possible bonheur.

Et c'était à ce moment-là, que l'amour avait décidé pour poindre son nez et venir foutre le bordel dans sa vie déjà bien chaotique. Oh non, Jimin ne s'attarderait pas encore sur ses sombres pensées. Il avait aimé, aimé au-delà du possible, aimé à ne plus vouloir vivre sans l'autre. Et non, on ne pouvait pas se relever de ça. On y demeurait, on s'y accrochait, on y survivait.

« Tout va bien ? »

Jimin n'avait jamais fait un bon aussi haut de toute sa vie. Il aurait presque pu s'accrocher au lustre de la pièce, les poils irisés sur le dos, à l'image d'un pauvre chat apeuré. Il resta plusieurs secondes complètement décontenancé, se reculant de plusieurs mètres de l'inconnu. Une personne que le danseur n'était pas vraiment sûr d'avoir déjà aperçu, du moins pas de façon aussi proche. En vérité cet étranger était brusquement bien trop proche de lui, venant même s'agenouiller pour l'aider à reprendre ses esprits. Et le petit blond l'observait silencieusement.

« Oh ! Je ne voulais pas te faire peur. »

Cet homme était beau, personne n'aurait pu dire le contraire. Mais Jimin le trouvait même trop beau, semblant sortir des romans de romance mal écrit. Avec son air de mauvais garçon, il était juste la métaphore du mec viril que toutes les filles voulaient avoir un jour dans leur lit. De sa peau caramel, à ses muscles marqués sous son tee-shirt blanc, on pouvait nettement sentir toute sa force. Sans parler de ses cheveux noirs, un peu en pagaille qui voilaient son regard si mystérieux. Jimin n'arrivait pas assimiler l'apparition de ce fantasme sur patte. Personne n'était présent à cette heure. Et dans tous les cas, chacun savait qu'il était formellement interdit de la déranger. De toute façon, ce n'était pas comme si quelqu'un pouvait vraiment remarquer sa présence. Bien souvent, il s'épuisait dans ses pas de danse, avant de rester immobile devant le miroir à analyser tous ses pires défauts. Sauf que pour une fois, ce n'était pas avec sa propre image qu'il conversait. Ayant perdu tout capacités nerveuse, le plus petit laissa échapper une question dans un bégaiement un peu idiot.

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