La discipline à laquelle il s'astreint tous les jours lui semble naturelle et ne lui demande pas d'efforts particuliers.
Le soleil lui sert de réveille-matin.
Dès les premiers rayons, à l'aube, il s'ébroue et éprouve ensuite le besoin irrépressible de lancer un cri pour clamer sa joie de commencer une nouvelle journée.
Un grand « ZZZiiiiiiiiPPP; ZZZiiiiiiiiPPP ; ZZZiiiiiiiiPPP », aigu et puissant retentit alors. On pourrait l'entendre à des kilomètres à la ronde si le nid n'était pas coincé entre des parois minérales.
Ses matinées et ses après-midis se passent principalement à gober des mouches et autres insectes qui passent à sa portée.
Par temps de pluie, de brume ou de brouillard, il reste pendant des heures le bec grand ouvert pour capter des gouttes d'eau et les faire descendre dans son gosier.
Il ne vole pas, mais ressent le besoin de déployer ses grandes ailes régulièrement et de les secouer avec des petits mouvements de rotation. Il étire ensuite ses pattes l'une après l'autre.
Ce qu'il aime par-dessus tout, c'est observer le ciel par le petit carré de ciel bleu qu'il aperçoit lorsqu'il penche sa tête vers l'arrière et qu'il lève bien les yeux. Il s'amuse alors à deviner des objets ou des animaux dans la forme des nuages.
Chaque soir à la tombée de la nuit, il éprouve une sensation légèrement désagréable teintée de mélancolie de tristesse et d'angoisse. C'est alors qu'un grand cri très puissant sort de son gosier, toujours le même cri : « KAÏÏÏ KAÏÏÏ KAÏÏÏ » qui se termine par un « SCHRONK » guttural.
Apaisé par ce cri, il s'endort ensuite après avoir placé sur ses yeux un bandeau opaque qu'il rangera le lendemain matin dans sa boîte numéro 1.
Si malgré le cri, le sommeil ne vient pas, il observe alors les étoiles en écoutant « Fly me to the Moon » interprété par Franck Sinatra. C'est sa chanson préférée.
A l'approche de ses dix ans, il a ressenti le besoin d'apposer à l'extérieur de son nid un petit écriteau sur lequel il a écrit en grosses lettres son prénom « ARCHIBULLE ». Il ne savait pas pourquoi il devait faire ça. Il ne connaissait pas le sens du mot atavisme, personne ne lui avait expliqué.
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SUR UN ARBRE PERCHE
Teen FictionVivre tout en haut d'un arbre n'est pas si difficile si l'on est rêveur et organisé. Si l'aventure vous tente, je vous invite à entrer dans cette petite histoire courte farfelue et amusante. Vous ne regarderez plus les arbres de la même façon.