Deux êtres que tout oppose.
Rosalie, 24 ans, qui devrait profiter de la vie avec ses amis comme toutes jeunes femmes de son âge, est coincée dans une vie rythmée de violences et de peur. Son compagnon, un dangereux dealer, lui mène la vie dure.
A l'...
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... Mardi 02 Septembre 2020 ...
Six heures. Mon réveil sonne, pas très fort, mais suffisamment pour me tirer de mon léger sommeil. Je me redresse sur mon coude et me dépêche de l'éteindre, avant de réveiller la masse dormant sous les draps à côté de moi. Un léger soupir s'échappe mes lèvres alors que je repousse la couverture pour me lever. Aujourd'hui, c'est la rentrée. La dernière rentrée scolaire de ma vie, si tout se passe bien. En effet, j'entame ma dernière année dans mon école de commerce. Et heureusement, car je ne supporte plus vraiment le cadre scolaire. Je préfère travailler, être dans la vie active, gagner mon propre argent. Et, comme toutes mes rentrées précédentes depuis le collège, j'ai stressé toute la nuit. L'angoisse m'a envahie plusieurs fois, ne me laissant pas profiter d'un sommeil réparateur. Plusieurs inquiétudes ont fait surface, comme la peur de ne pas être avec ma meilleure amie, Inès. J'espère de tout cœur être toujours dans son groupe, comme depuis la première année. J'ai commencé l'école avec elle et je compte bien la finir en sa compagnie.
Je referme la porte derrière moi et me rends dans la cuisine. Là, je prépare mon petit-déjeuner. Il est assez simple, un café léger et un bout de brioche. Ce n'est pas très équilibré ni très nourrissant, mais c'est tout ce qui me fait envie le matin. En plus, je ne mange pas beaucoup en ce moment, j'essaye de faire attention à ma ligne. Je déjeune rapidement tout en regardant mon fil Instagram. Je like quelques photos et finis mon café puis je file me doucher. Une fois propre, j'enfile les vêtements que j'avais soigneusement préparés la veille pour ne pas perdre de temps et ne pas faire de bruit en retournant dans la chambre. Je boutonne mon jean, réajuste mon pull à col roulé noir et retourne dans le salon. Mon sac à bandoulière m'attend sagement dans l'entrée, je vérifie que toutes mes affaires soient bien à l'intérieur : ordinateur, trousse, feuilles, pochette... Tout y est. Je mets, enfin, mes bottines noires et termine de m'habiller avec mon long trenchcoat rouge à carreaux.
Je vérifie l'heure sur ma montre. Sept heures. Je suis pile à l'heure, comme d'habitude. Depuis le temps que je fais cette routine le matin... Avant de partir, je me rappelle qu'il faut que je laisse un mot à mon homme. Je sors un post-it de mon sac, accompagné d'un stylo et je m'appuie sur le mur pour écrire : « Je ne mange pas à la maison ce midi, je serai avec Inès. Bisous ! ». Je l'entends d'ici râler que je ne l'ai pas prévenu avant, que j'exagère, que j'aurais pu manger avec lui... Mais ça fait si longtemps que je n'ai pas vu Inès que je veux passer la journée entière avec elle. En plus, je lui ai préparé son repas, qui est au frigo. Je colle le post-it sur le mur de l'entrée avant de sortir. Je verrouille la porte d'entrée derrière moi et dévale rapidement les escaliers, mes talons claquant sur le sol. J'ai de la chance de ne jamais avoir eu de plainte des voisins à cause de mes talons. En même temps, vu la réputation de mon compagnon, ils n'oseraient pas me faire de commentaires.
Une fois sortie de mon bâtiment je prends le chemin menant à la gare du RER B. Tout en marchant, je réfléchis à cette future journée, aux prochains mois... J'espère que tout va bien se passer pour mes études. Je sens le vent frais fouetter mon corps et se glisser sous mon pull. Je déteste le vent. Malgré toutes les couches de vêtements que je peux mettre, il trouvera toujours un moyen de les traverser et de toucher mon corps. Vraiment je déteste cette période de l'année, l'automne / hiver. Je resserre les pans de mon manteau contre moi dans une vaine tentative de protection et presse le pas. Je quitte mon quartier et longe la cité des Beaudottes. Je n'aime pas spécialement ce coin, ni l'ambiance qui y règne. Les hautes tours grises semblent sans vie, contenant sûrement des familles vivant sous le seuil de pauvreté et faisant tout pour essayer d'avoir un semblant d'avenir.