Les Enfants Perdus d'Itlit

Chapitre VII

Robe à froufrous. Talons aiguilles. Maquillage de diva.

Quand les domestiques furent partie, j'eu envie de vomir devant ce savant mélange de demoiselle en détresse et de Cendrillon d'un autre temps. J'eu vite fait d'enlever les talons pour les troquer contre une paire de basket, bien plus confortable. Je défis quelques boucles de ma coiffure à la Fallon Carrington et desserrait un peu l'affreux entre laçage de rubans et de lacets qui parcouraient mon dos, menaçant de me faire avoir une crise cardiaque.

Adonis vint me chercher à peine dix minutes plus tard; arborant le même habit militaire que je lui connaissais, quoique un peu plus sec, il me conduisit à la salle de réception, sans manquer de me rappeler le rôle que j'avais à jouer. Duchesse perdue, heureuse de retrouver sa terre natale : bla bla bla.

Dans un coin de la pièce, un orchestre jouait un rythme entrainant, tandis que des nobles en tenues toutes plus extravagantes les unes que les autres entraient dans la pièce; j'avais était placé juste à coté de la table royale, près d'un duc qui n'arrêtait pas de se goinfrer d'entre mets. Je précise qu'il mangeait comme un porc.

Le seul moment où il détourna son regard de la nourriture fut lors de l'entrée de celle que j'appelle désormais la princesse cauchemar. Grande, sure d'elle, un sourire insupportable accroché au visage.

-"C'est la comtesse Erina." me fit part un des invités; élégant, rasé de près, plutôt jeune, blond. Pas d'un blond jaunâtre mais d'un vrai blond tirant vers l'or. Me rendant compte que je le dévisageai, je détournai le regard, confuse " La fille la plus égocentrique que je connaisse" continua t'il, pensif.

" Pas étonnant, lui répondis-je, ça se voit à la hauteur de ses talons"

-"De ses talons ? Voilà un bien étrange raisonnement. Qu'est ce qui vous fait dire ça ?

Je me tournai face à lui, sourcils froncés. " Ils sont haut; beaucoup trop haut; ce qui veut dire que cette fille a un besoin irréprécible de dominer les autres.

-"Contrairement à vous j'imagine? me répondit-il avec un sourire amusée. "Jolis baskets"

Je le dévisageai d'un air offusquée et m'apprêtai à lui servir une de mes répliques les plus sanglantes mais fut interrompu par un soudain bruit de trompette.

Un homme entra. On le présenta comme le Régent; son entrée fut suivie d'une multitude de révérence. Je me penchai vers mon voisin et lui murmurai " Je ne pensai pas que le Régent était un si petit homme déguisé en vieux monarque"

" C'est mon père"

Et merde. Bravo. Vraiment toutes mes félicitations. Je lui adressai un sourire crispé et me tournai vivement pour attraper une coupe de champagne que je vidai d'un trait, tentant de reprendre un minimum de contenance. Un long silence remplit de gene s'installa, uniquement troublé par les airs de valse qui avaient reprit. Je commençait à penser à m'évanouir, ou quelque chose dans le genre, tout plutôt que de rester immobile à coté de cet homme- ce prince ? -dont je venais d'insulter le père, jusqu'au moment où, à ma grande surprise, celui-ci me tendit la main et m'invita à danser.

Je lui répondit un oui quelque peu balbutiant et me laissait entrainer sur la piste de danse.

Bien entendu, je ne sais pas danser.

Le grand blond, appelons le ainsi, posa alors sa main sur ma taille, et commença à bouger en cadence. Quant à moi, et bien, je tentais de suivre le rythme, tentant de me rappeler les quelques pas que nous avions danser avec Eric un jour.

Sans m'en rendre compte, des larmes commencèrent à me monter aux yeux. Que m'arrive t'il bon sang ! Hier je n'étais qu'une orpheline dinant avec ses amis comme tous les soirs, et aujourd'hui, à la meme heure, me voilà dansant avec un prince dont je ne connais meme pas le nom ! Je poussais un soupir. Cette aventure ne ressemblait décidément à aucune de celles que j'avais pu imaginer.

-"Aie ! Je vous en pris, faites attention, c'est la troisième fois que vous me marchez sur les pieds ! s'écria soudain le grand blond, un sourire quelques peu crispé sur le visage.

Je secouais la tête, confuse. Ce n'était décidément pas le moment de se perdre dans des élucubrations inutiles.

-Navré, mais je ne sais pas danser, avouai-je avec un sourire sarcastique

-Vraiment ? Pourquoi avoir accepter mon invitation dans ce cas ? surenchérit le prince, un léger sourire aux lèvres

Oui, pourquoi ? Parce que tu le trouves mignon ? Parce qu'il a de beaux cheveux et des yeux verts absolument magnifiques ? C'est incroyable, on dirait des émeraudes

Tout à ma contemplation, je ne me rendis pas compte que le sourire de l'intéressé c'était agrandit et que dans ses yeux se reflétaient à présent une lueur amusé. Je me forçais à sourire, tout en sachant pertinemment que le rouge commençait à me monter aux joues. Je décidais de changer de sujet.

-Quel est votre nom ? demandais je, curieuse de connaitre quel pouvait être le nom du futur souverain.

- Stavros, mais vous pouvez m'appelez Stav, ou votre majesté, à votre guise, me répondit il, taquin. Et vous ? Il est vrai que je vous ai invité à danser sans me soucier de la politesse la plus banale. Comment dois-je vous appeler ?

- Essayez Eva, m'entendis-je lui répondre, alors que l'orchestre achevait de jouer.

-Et bien j'ai été ravi de danser avec vous, chère Eva, murmura mon cavalier. Il me prit la main et y déposa un baiser. Au plaisir de vous revoir, Mademoiselle.

Et il s'éloigna. Je me rendis soudain compte que tous les regards étaient tournés vers moi. Et en à peine quelques minutes, voilà que ces memes personnes, qui ne semblaient pas avoir remarquer ma présence jusqu'à lors, se pressèrent pour me parler.

A croire que l'histoire de Cendrillon n'était pas complètement dénuée de vérité. Une simple danse peut suffire à vous rendre célèbre

Et bien, je ne pense pas que ce soit tolérer de refuser l'invitation d'un prince. Et puis, Cendrillon ne l'a pas fait et voyais où ça l'a menée.

Qui ça ?

Je le scrutait un instant avant de pousser un soupir résigné. "Laissez tomber, de toute manière ce film est sexiste"

Je ne comprend strictement rien de ce que vous dites

Et bien vous avez de la chance !

Vous êtes arrivée récemment, n'est ce pas ? Je ne vous avez jamais vu auparavant