~ Chapitre 1 ~

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- Mesdames et messieurs, bonsoir. L'avion va effectuer son atterrissage. Veuillez attacher vos ceintures de sécurité. La compagnie *** vous souhaite un bon séjour dans la belle ville de San Francisco.

Je tourne ma tête à droite et voir Charlie endormi. Le pauvre, je sais que ces 4h30 d'avion l'a beaucoup fatigué. En lui attachant sa ceinture, je lui parle pour qu'il se réveille :

- Mon cœur, il faut ouvrir les yeux...
- Mmhh pourquoi ?
Sa petite bouille avec sa petite voix me fait fondre.
- On commence à descendre. Tu vas bientôt pouvoir voir Mamie Mia.

À l'annonce de Mia, mon petit ange ouvre ses yeux bleus translucides si semblable aux miens. Il me regarde alors que je m'approche de lui. Puis surprise, je lui fais une attaque de bisous. Son éclat de rire résonne sur plusieurs rangés mais je n'y prête pas plus d'attention. Le bonheur de mon fils vaut tout l'or du monde. Une fois qu'il est bien réveillé, il me demande avec les yeux qui pétillent :

- Mamie pourra me faire son gâteau au chocolat ?
- Tu lui demanderas toi-même mon coeur. Tu sais, maintenant on va la voir beaucoup plus souvent comme on est très très proche de sa maison.

Charlie hoche la tête en m'écoutant attentivement. Ces temps-ci, il est beaucoup dans l'écoute des autres. Étant un petit garçon curieux, la moindre chose qu'on lui dit a de l'importance. Il s'intéresse à absolument tout. Pas que ça me dérange, au contraire, j'aime lui expliquer les choses.

Charlie est l'homme de ma vie. À l'instant où je l'ai pris dans mes bras à la maternité, j'ai su que j'avais fait le bon choix. Quand je parle de choix, je veux parler du choix que mes parents m'ont imposé. Ma grossesse a été totalement inattendue, pour moi, comme pour tout mon entourage. La tête de mes parents à cette annonce m'aurait presque fait rire si la situation n'était pas si importante. Après que l'information soit remontée à leurs cerveaux, ils m'ont tout de suite dit qu'ils prenaient rendez-vous le lendemain pour que je me fasse avorter. J'étais tellement scandalisée de leur comportement que j'ai immédiatement criée que je voulais garder l'enfant qui grandissait en moi.
Ils se sont concertés du regard et mon père m'a dit mot pour mot « Si tu gardes ce bâtard, on te renie de la famille. Sois tu réagis de manière responsable et tu avortes, sois tu n'es plus notre fille. La porte est juste là. » Sans réfléchir, je me suis dirigé vers ma chambre, j'ai fait ma valise et j'ai quitté le domicile familial sans un regard derrière moi. À seulement 16 ans j'étais enceinte et à la rue.
Quand je me suis retrouvée suffisamment loin de mon ancienne maison j'ai appelé ma marraine Mia pour lui demander conseil. Elle m'a aussitôt guidé. Même à l'heure d'aujourd'hui, Mia est celle qui compte le plus pour Charlie et moi.
Elle m'a envoyé de l'argent, j'ai d'abord logé dans un hôtel pas cher puis quand j'ai trouvé un studio, j'ai emménagé directement. J'ai aussi signé les papiers pour m'émanciper afin d'enlever toute autorité à mes géniteurs.
Mon année de première je l'ai fini chez moi en prenant des cours par correspondance. La terminale m'a été plus compliqué car en septembre j'étais à presque 7 mois de grossesse. Un nouveau né et des horaires de cours n'étaient pas tellement compatibles. J'ai pourtant conclu le lycée avec un Bac mention Très Bien, tout en découvrant la vie de mère.
Mon bout de chou me sort de ma bulle :

- Maman, on aura un jardin dans la nouvelle maison ?
- Bien sûr. On aura plus de place qu'avant pour jouer. Tu pourras même jouer au ballon.
- Supeeeer !

Son sourire remplit de joie mon cœur. En déménageant à l'autre bout du pays, j'ai voulu me rapprocher de Mia pour que Charlie ait une autre présence que moi. Je me suis dit que ça nous ferait du bien un nouveau départ, dans une nouvelle ville autre que celle où j'ai grandi. Chicago est certes une ville que j'adore, mais ça reste la ville où je pourrais croiser à chaque coin de rue mes parents et le reste de mon ancien entourage. La réaction de mes amis n'avait pas été meilleure car quand je leur ai dit, ils se sont considérablement éloignés de moi. Ils ont même lancé la nouvelle à tout le lycée et j'ai était la cible de beaucoup d'humiliations les jours suivants. Juste parce que j'étais enceinte. C'est aussi pour cela que j'ai pris les cours à distance, pour ne pas subir du stress plus que j'en avais déjà. En plus tout le monde me connaissait car je faisais partie des populaires. Je ne me comportais pas comme une pimbêche qui cherchait à toujours avoir les derniers vêtement à la mode ou le nouveau smartphone. Au contraire, j'étais le petit génie du groupe. Fin... le petit génie de toute l'école plutôt. C'est surtout ma sympathie et mon caractère qui m'ont rendu populaire.

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