Juste un film

Chapitre 1

Le générique du film se termine et j'émerge de ma transe devenue une habitude durant ces cours. Le professeur éteint le projecteur et rallume la lumière, réveillant les quelques élèves qui dormaient sur leurs bras.

- Min Yoongi.

Je relève la tête.

- Que pouvez-vous me dire à propos du film que nous venons de visionner ?

- Ben pas grand-chose, Monsieur.

Quelques rires se font entendre.

- Et pourquoi cela, monsieur Min ?

- Hum... Comment vous dire cela sans vous froisser ?

- Dites toujours...

- C'est pas pour vous vexer mais mon voisin est bien plus agréable à regarder que votre film.

Des sifflets viennent s'ajouter aux rires qui fusent dans la classe. L'intéressé croise mon regard en rougissant violemment avant de détourner le regard.

- Vous vous croyez drôle ?

- Je n'y crois pas, Monsieur... J'en suis sûr, sinon personne ne rigolerai.

Les rires redoublent. Le professeur ouvre la bouche pour riposter, sans doute avec une heure de colle ou une punition quelconque mais la sonnerie le coupe court et je m'éclipse avant d'écoper un énième trophée. Mon cher voisin s'enfuit, presque en courant.

Bon, ok, je drague tout ce qui bouge, mais lui... C'est différent. J'ai jamais dragué personne ouvertement. Ou du moins, pas aux oreilles de tout le monde.

Avec un sourire je m'adosse aux casiers et regarde le garçon qui prend des affaires dans le sien.

- Tu n'es qu'un imbécile, Yoongi, me fait-il.

- Peut-être. Mais ça te plaît, avoue.

- Non. Je déteste les abrutis dans ton genre. Garde tes distances, je tiens pas à être contaminé.

- Jimin... je commence en attrapant son poignet alors qu'il s'éloignait.

- J'ai pas été assez clair ? Laisse-moi tranquille. Je te le dis en quelle langue pour que tu comprennes ?

- Ça va, Jimin, c'était de l'humour...

- Je suis peut-être naïf mais pas au point de te laisser me sauter pour ensuite me larguer comme une vielle chaussette. Je connais tes activités, Min Yoongi.

- Je suis pas comme ça. Enfin du moins plus maintenant.

- Ah ouais ? Et depuis quand ? me demande Jimin d'un ton cynique.

- Depuis que je t'aime.

- Tu l'as fait à combien avant moi ce numéro ?

- Aucun.

- Fous-moi la paix.

Il dégage son poignet de mon emprise et s'éloigne, me laissant planté au milieu du couloir comme un imbécile.