Juste un film

Chapitre 9

- Ok, c'est littéralement le meilleur voyage de classe- Non en fait c'est le meilleur voyage tout court de toute ma vie.

Yoon me regarde en souriant.

- Je sais Nam, moi aussi... me fait-il en contemplant Jimin riant avec Jin.

On passe quelques secondes à les regarder. Jimin tourne la tête dans notre direction, fait signe à Seokjin et ils se dirigent tous les deux vers nous.

J'enlace doucement la taille de Jin, appuyé contre le bar.

PDV YOONGI

On discutait avec Nam de Jimin et Seokjin avant qu'ils ne nous rejoignent. Moi j'étais assis sur un tabouret un peu haut. À leur approche, je pose mon verre sur le bar et enlace Jimin en posant mes mains sur son ventre et ma tête sur son épaule. Encore une fois, je le sens se tendre à ce contact. Comme à chaque fois que je le touchais, en fait. Le seul moment où il semblait à l'aise, c'est quand on se tenait la main.

- Ça va ?

Il hoche la tête avec un sourire. Je soupire dans son cou en pressant mes lèvres contre sa nuque.

La soirée se termine, on se sépare.

- Jimin, attend... On peut se parler deux minutes ? En privé.

- Oui, bien sûr, répond-il en me suivant dans ma chambre.

Je referme la porte puis plante mes yeux dans les siens.

- Bon, Jimin, c'est quoi le problème ? je demande avec douceur.

- Quel problème ?

- Jimin, s'il-te-plaît, joue pas à ça avec moi... Tu crois vraiment que j'ai rien remarqué ? Tu sursautes où te tends à chaque fois que je te touche. Qu'est-ce qu'il y a qui va pas ?

Il détourne le regard, rompant note contact visuel présent depuis le début de la conversation. Je m'approche doucement de lui.

- Tu crois pas qu'il serait temps de m'en parler ?

Il fait non de la tête.

- Jimin...

- Je veux pas en parler, Yoongi...

- J'ai besoin de savoir, Jimin...

Il tente de s'enfuir en courant mais je lui bloque le passage.

- Laisse-moi passer, m'ordonne-t-il, des larmes commençant à couler le long de ses joues.

- Hey... je murmure en le prenant dans mes bras. Chut...

Il enfouit son visage dans mon cou et fond en larmes, et moi je sais pas quoi faire.

Il finit par se calmer et, assis à côté de moi, il me raconte toute l'histoire.

- C'était il y a 4 ans... Je l'ai rencontré. Évidemment il m'a plu mais je pensais que jamais il ne s'intéresserait à moi. Un jour pourtant il est venu me parler et m'a invité à sortir. Après ça, on a commencé à sortir ensemble.

Il raconte, fixant le sol et s'accrochant à ma main. Moi, je l'écoute parler, sans l'interrompre.

- Il avait de petites attentions pour moi qui me plaisaient, il était gentil et doux... Enfin, au début... Ça a commencé à dégénérer, je sais même pas pourquoi... Il m'insultait, m'engueulait parfois sans raison... Mais j'avais beau essayer, j'arrivais pas à lui en vouloir, je lui trouvais toujours des excuses... Un soir, il m'a invité tard chez lui, pour s'excuser, et...

Oh non, je sens le truc arriver à 200 000km.

- Et il a voulu... Qu'on le fasse. Au début, je voulais pas et puis il a fini par trouver les bons arguments pour me convaincre. En plus je me sentais fatigué, j'avais pas la force de lutter... continue Jimin, sa voix tremblant de plus en plus à chaque mot qu'il prononçait, parce qu'en parler lui faisait tout revivre, 4 ans plus tard. Il me faisait mal mais quand je lui ai dit, il m'a hurlé de la fermer, il a pris son pied et m'a foutu dehors...

À ce moment- là, il n'en supporte pas plus et fond à nouveau en larmes dans mes bras.

- Je me sens si impur...

- Non, mon ange, ne dis pas ça...

- Je veux pas que tout ça recommence...

- Je te le promets, mon ange, je murmure en resserrant mon étreinte.

C'est tellement insupportable de le voir pleurer... Encore plus quand on connaît l'histoire. Si je connaissais le salaud qui lui a fait ça, pas sûr qu'il en resterait grand-chose à cette heure-ci.

- Cette histoire t'a au moins appris à dire non...

- Je dis non même à celui que j'aime... Pardonne-moi...

- Non. Ça, non. Tu n'as pas à t'excuser, mon ange, tu te protèges, et c'est normal, je réplique doucement. Écoute-moi bien.

Je lui relève la tête et le regarde droit dans les yeux.

- Je t'aime, d'accord ? Et peu m'importe qu'on le fasse demain, dans une semaine, un mois, un an ou dix ans. Tout ce que je veux, c'est que tu le veuilles vraiment, pas que tu te forces pour me faire plaisir. On a tout le temps, ok ?

Je me penche encore plus près à son oreille et murmure le plus bas possible :

- On a une éternité, mon ange...

Il se blottit dans mes bras, sans rien ajouter et finit par s'endormir. Et moi aussi.