ment

104 31 0
                                    


mais quoi?
j'comprends pas ce que tu lui reproches. ah les femmes!

c'était un soir de décembre, il était tard, il faisait plus noir que froid mais t'avais les genoux bleus, teintés par la danse fulgurante des grêlons. tu faisais pitié avec ton rouge à lèvre fade, ton mascara coulant et ton air soûlé. (on aurait dit que tu faisais du trottoir)

il sortait d'un bar et t'a aperçu de l'autre côté de la rue, titubante comme une boussole sans a(i)mant. t'étais seule et bourrée, il t'as pris la main et t'as proposé de te raccompagner. t'as fais non de la tête, femme têtue que tu es. mais l'homme juste et généreux qu'il était, il ne t'as pas quitté du regard, assurant à ta sécurité alors que tu traversais ,de plus en plus pressée, les rues glacées.

finalement, il a cru bon te ramener chez lui -quelle bonté, tu devrais le remercier-. l'alcool vert coulant dans tes veines, tu te débattais comme une folle terrifiée. il t'a fait passé le seuil d'entrée puis t'a délicatement assis sur son luxueux canapé. le froid tremblant au bout de ton nez, l'haleine puant la bière et les verres de trop, tu t'es immédiatement endormi. il t'a enlevé ton pauvre manteau et a fixé ta mini jupe carreautée.

pham  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant