II : Bar

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(J'aime bcp trop cette image je la trouve si beeeelle. En plus ça va bien aller avec le chapitre hehe)

*37 rue Shingan, 33, 35, 39.. bordel où est ce qu'il est le 37 ?*

Après avoir parcouru 3 fois la fameuse rue Shingan à moto et s'être fait klaxonné au moins une dizaine de fois, Asahi parvint à repérer, non sans effort, une petite porte décorée d'une unique affiche au coin de la rue, indiquant seulement "bar-brasserie. 2 coupes de bière, la 3ème offerte".

Le jeune homme descendit de son véhicule en soupirant. Avec ce genre d'offres, pas étonnant que tout le groupe du club d'il ne savait quoi soit ivre dans sa globalité.

En faisant bien attention d'attacher son scooter au poteau le plus proche, il se dirigea vers la petite porte vieillie par les années qu'il poussa avec appréhension.

Le bar était bondé de monde.
Il se dit qu'il ne devait simplement pas avoir l'habitude de ce genre d'endroit, préférant le café bien tranquille de sa sœur aux endroits bruyants et remplis, mais il ne pouvait s'empêcher de trouver que l'atmosphère à l'intérieur était étouffante.

Il parvint tant bien que mal à se frayer un passage entre la foule dansante pour atteindre le bar, et une fois cet exploit réussi il n'eut pour le coup aucun mal à repérer ce qu'il cherchait.

Même si l'homme en question était à un peu moins de dix mètres et que plusieurs personnes bloquaient le passage et le champ de vision d'Asahi, il mit à peine 2 secondes à reconnaître la touffe rose assise au comptoir.

En se rapprochant, le roux s'aperçut en fronçant les sourcils que son ami n'était en fait pas tout seul, ou du moins il parlait à quelqu'un en rigolant de manière exagérée, l'alcool ayant un peu trop d'effet visiblement.

Ce n'est qu'en se rapprochant à 3 mètres d'eux qu'Asahi pu enfin voir qui était la deuxième personne, et ça ne lui fit que pousser un soupir de plus, à la fois d'exaspération mais aussi de soulagement de ne pas être arrivé trop tard.

Car oui, devant ses yeux, (même si le pauvre étudiant aux cheveux roses n'était pas dans son état le plus lucide, on lui pardonne) Kisumi était littéralement en train de draguer un type qui devait avoir dans les 40 ans.
Cette situation aurait pu faire rire n'importe quel ami de la barbe à papa, mais en l'occurence Asahi ne riait pas du tout, d'autant plus que le type en question ne semblait pas du tout dérangé par la situation, il semblait même plus l'apprécier en fait.

La façon dont l'homme regardait avec envie les boucles roses et le corps gesticulant de son ami donna des frissons de dégoût au nageur de papillon, qui se dépêcha d'arriver à leur hauteur pour s'interposer entre eux.

-Désolé monsieur, mon ami est complètement ivre, il ne sait plus ce qu'il fait. Je le ramène, passez une bonne soirée.

L'air frustré et presque en colère de l'homme aux cheveux déjà grisonnants confirma clairement les doutes qu'avait Asahi à propos de ses intentions, ce qui ne fit que dégoûter encore plus le jeune homme. Une tension palpable s'était installée entre eux deux, quelques personnes s'étaient même arrêtées de danser pour assister à la scène.

-Une minute, grogna l'inconnu. Ce n'est pas comme ça que ça marche, mon petit. On discute juste, tu ne peux pas nous empêcher de..

-Il n'y a pas de "comment ça marche" ! s'énerva Asahi a son tour. Demain, quand il sera complètement dessoûlé, on verra s'il sera autant intéressé que maintenant. Je le ramène, point.

-C'est quoi ton probl-

-Hé, qu'est-ce qui se paaaasse ici ? murmura un Kisumi serieusement atteint par l'alcool qu'ils avaient presque finit par oublier.

Quand le roux se tourna vers lui, il eut un vif mouvement de recul lorsque le jeune homme aux cheveux roses rapprocha sa tête à deux centimètres de la sienne en plissant les yeux, semblant vraiment se concentrer sur quelque chose que nul ne pouvait deviner.

Après quelques instants de réflexion, sa tête s'illumina légèrement, comme s'il avait trouvé une réponse à sa question muette.

-Asahi ! Qu'est ce que tu fais là ?

Le concerné soupira avant de passer le bras de son ami par dessus son épaule pour ainsi l'aider à se relever.

-Aller, viens, Kisumi, on rentre.

Des yeux violets irrésistibles se levèrent vers lui avec incompréhension, mais au prix d'un effort surhumain Asahi détourna les yeux, ne cédant pas au regard de chien battu qui lui était adressé.

-Mais pourquoi..? Je m'amusais bien, pourtant..

-Tu es complètement torché, tu me remerciera demain.

Kisumi le regarda avec incompréhension, et jeta un regard flou à l'homme de 40 ans dont il semblait déjà ne plus se souvenir, avant de prendre appui contre lui et se relever avec un petit sourire fatigué.

-Si tu le dis, Asahi, ça doit être vrai.

Le roux ne put s'empêcher d'esquisser un sourire au vu de la confiance aveugle que l'autre avait en lui, et commença à partir sous l'oeil malveillant de l'homme toujours assis au comptoir bouillonnant de rage.

-En fait, t'étais juste jaloux, sale profiteur, maugréait-il en serrant les poings sur la table. Au final, ça revenait au même, tu vas juste le ramener chez toi, te le faire et le délaisser au matin. Ne crois pas que tu es mieux que les autres !

Asahi se retint de revenir lui mettre son poing dans la face, mais il continua cependant d'avancer en se rappelant son principal objectif : ramener Kisumi saint et sauf chez lui.

Il murmura juste un "ne me confond pas avec toi, gros porc" très poliment avant de quitter le bar en vitesse.

Une fois dehors, Asahi soupira de soulagement. Il se tourna vers son ami avec un regard accusateur, sachant que de toute façon ce dernier ne se souviendrait pas de ses paroles le lendemain.

-Tu as faillit nous mettre dans une sacrée merde, la barbe à papa. Heureusement que je suis un ami dévoué et..

Il s'arrêta en voyant que Kisumi le regardait juste en riant pour une quelconque raison qu'Asahi préférait ignorer. Décidément, dans cet état, on ne pourrait rien en tirer.

Il entraîna son acolyte aux cheveux rose bonbon jusqu'à sa moto, puis, lui tendant un casque, lui lança un coup d'oeil inquiet.

-Tu es sûr que ça va aller ? Tu ne te laisses pas tomber en arrière en plein milieu de la route, hein ?

-Ne t'inquiètes pas, je m'accrocherai, murmura l'autre avec un sourire.

Puis, comme pour illustrer ses propos, il passa doucement ses mains autour de la taille d'Asahi, faisant frissonner ce dernier, et posa tranquillement sa tête sur son épaule.

-C'est bon, on peut y aller.

Le conducteur sentit les bras de Kisumi se resserrer un peu plus autour de sa taille, et sa voix envoûtante lui murmura à l'oreille.

"Je ne te lâcherais pas."

AsakisuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant