Dit lui!

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Appelez Maya une masochiste ou ce que vous voulez mais elle ne pouvait pas détacher ses yeux d'eux.

Isabella était revenue la nuit précédente et était actuellement endormie sur le canapé avec la tête posée sur la poitrine d'Edward alors qu'il passait les doigts dans ses cheveux et feuilletait un magazine.

Elle avait l'impression d'avoir quelque chose coincé dans la gorge – rendant chaque inspiration plus douloureuse que la précédente.

Maya avait l'impression que quelqu'un lui avait arraché le cœur et le tenait dans sa main, l'écrasant juste devant elle.

Autant que Maya n'arrivait pas à comprendre cela, autant qu'elle le haïssait – la haïssait – il semblait qu'Edward aimait la fille humaine.

Maya sentit son cœur se serrer douloureusement et se choqua elle-même lorsqu'un son bouleversant s'échappa de ses lèvres.

Cela attira immédiatement l'attention de tout le monde dans la pièce.

"Maya ?" demanda Draco en se levant de son siège près de la fenêtre où il lisait un livre.

Elle secoua la tête et se leva rapidement, se rendant jusqu'à sa nouvelle chambre avant que personne de sa famille ne puisse remarquer ses mains tremblantes.

"Chérie ?" s'enquit Esmée cette fois, en faisant le tour de l'îlot de la cuisine où elle préparait son repas. "Tu es pâle chéri, quelque chose ne va pas ?" demanda-t-elle inquiète. Depuis la veille, ils étaient tous inquiets.

Leur inquiétude était comme un énorme éléphant rose posé sur la poitrine de Maya. Pourtant, aucun d'eux ne l'avait approché à propos de son annonce d'hier.

"Juste mal au cœur." répondit Maya à bout de souffle en écartant Jasper et Emmett, qui s'étaient levés de la table de la salle à manger où ils étaient en train de jouer aux cartes.

Elle avait besoin de sortir d'ici et rapidement, avant qu'elle ne vomisse ou ne s'évanouisse devant eux. La pièce devenait vraiment trop étouffante. Elle se sentait mal et avait le vertige, et le tremblement empirait.

"Attends Maya, laisses-moi t'ausculter," déclara Carlisle en s'approchant pour la stopper mais à ce moment quelque chose à l'intérieur de Maya se brisa et une explosion de magie s'échappa, repoussant sa famille en arrière et faisant s'entrechoquer à peu près tout ce qui n'était pas fixé au sol dans la pièce.

Lorsque tout se fut calmé, Maya avait l'impression d'avoir couru pendant des dizaines de kilomètres mais au moins, la sensation de malaise était partie.

Sa famille était trop choquée pour bouger mais Draco fut instantanément auprès de sa meilleur amie avec ses bras autour du torse de Maya, la tirant vers la chambre du sous-sol qui avait tout juste été terminée la veille par ses frères, alors qu'elle était parti.

Dès qu'ils furent dans la pièce et que la porte fut close, Draco se mit à ôter ses vêtements tout en essayant rapidement d'enlever ceux de Maya en même temps.

Cependant, elle attrapa son poignet – le stoppant, et alla s'asseoir sur le bord du lit.

Maya plaça sa tête dans ses mains tremblantes et resta simplement assis là. Après un moment de silence tendu, il sentit le lit s'affaisser à côté d'elle et la main incertaine de Draco sur son épaule.

"Maya ?" demanda-t-il, et elle pouvait entendre l'inquiétude dans sa voix.

"Ça ne fonctionne plus," répondit Maya en relevant des yeux absents vers le mur opposé. Elle se sentait – vide.

"Nous pourrions aller à ce club dont je t'ai parlé – trouver quelqu'un d'autre. Peut-être que tu as juste besoin de quelque chose de nouveau," suggéra Draco avec hésitation.

Maya secoua la tête en passant une main dans ses cheveux. "Tu as toujours été celui qui aidait le plus," dit-elle en utilisant un sort pour amener sa veste jusqu'à elle afin de pouvoir prendre une cigarette, mais ses mains tremblaient tellement qu'elle put à peine l'allumer.

Néanmoins, Draco lui prit le briquet des mains et l'alluma lui-même. "Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? Depuis combien de temps ?" demanda-t-il avec un froncement de sourcils alors qu'il attrapait la main tremblante de Maya et la frictionnait comme pour la réchauffer.

"Deux ou trois jours," répondit Maya en expulsant une grande bouffée de fumée.

Maya se souvenait du moment où ça avait commencé, les tremblements, les malaises, le sentiment de vide, l'amertume qui le dévorait et la nausée qui restait logée dans le fond de sa gorge.

Elle avait réussit à survivre quelques mois grâce à des potions calmantes et quelques autres philtres mais éventuellement ceux-ci avaient cessé de fonctionner.

Draco avait alors suggéré qu'ils fassent des duels et s'exerce plus pour essayer de se débarrasser de cette énergie et de cette magie accumulées – en définitive, ça aussi avait cessé de fonctionner.
En réalité, ce fut par accident que  découvrit que le sexe aidait.

Elle n'avait pas été sûr qu'elle était capable de le faire avec quelqu'un d'autre que son compagnon – l'idée l'avait rendu malade mais après tout, l'idée de son compagnon le faisant avec quelqu'un d'autre avait soulagé la conscience de Maya jusqu'à un certain point.

À ce moment, elle et Draco avaient arrêté leur propre relation, considérant qu'ils savaient qu'une relation ne pourrait jamais durer entre eux et Maya s'était tourné ailleurs.

Maya ne pouvait même pas se souvenir du nom du garçon de Serdaigle qui lui était tombé dessus dans la salle de bain des préfet cette première fois, mais elle se souvenait de la sensation passagère de libération et du soulagement de la douleur. 

Oui, Maya se sentait coupable, se sentait sale, mais elle préférait ressentir la culpabilité et la sensation d'inutilité à celle de vide n'importe quel jour.

Maya était comme une droguée – n'importe quoi pour que ses mains cessent de trembler.

Après, d'une quelconque façon – Maya ne pouvait se souvenir... en fait, elle était quasiment sûr qu'ils étaient ivres, elle et Draco avaient de nouveau coucher ensemble.

Le matin suivant, la douleur avait disparu – juste un élancement dans le fond de son cœur.

Ils avaient fait des recherches pendant des heures et avaient découvert que plus Maya était proche de la personne plus cela aidait.

Draco et elle étaient déjà meilleurs amis, ils partageaient ce lien, et étant un ami et aimante Maya comme elle le faisait, Draco s'était offert à Maya encore et encore et encore.

Draco était la seule raison pour que Maya ait survécu aussi longtemps qu'elle l'avait fait sans son âme-soeur, mais maintenant, il semblait que l'effet du toucher de Draco s'estompait.

"Maya, tu dois me laisser leur dire. Tu dois lui dire !" ordonna Draco de frustration en se levant afin de pouvoir lancer un regard furieux à Maya.

Elle secoua simplement la tête, le regard toujours perdu dans le vide.

"Tu pourrais mourir !" s'exclama Draco avec colère en tombant à genoux devant Maya et en attrapant ses épaules pour la secouer. "Tu vas mourir si tu ne lui dis pas, Maya ! T'en rends-tu compte ! Putain, tu es en train de mourir Maya !"

Maya cacha simplement son visage dans ses mains une fois de plus et resta silencieuse tandis que Draco la prenait dans ses bras.

"Maya, tu ne peux pas me faire ça," s'étrangla Draco, la voix submergée d'émotion. "S'il-te-plaît Maya, ne me fais pas te regarder faire ça."

Nothing Left To HoldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant