Chapitre 11

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  Je traversai l'étage et m'arrêtai devant la vue qui s'offrait à moi. Wow ! Même de ma chambre, le panorama n'était pas aussi magnifique. J'aperçus une grande partie de l'île, ses hôtels, ses plages, ses palmiers. C'était magnifique. Le seul point positif que je voyais à être confinée ici, c'était de pouvoir admirer l'île Cozumel, une pure merveille pour les yeux. Et que dire de la mer avec ses divers dégradés de turquoise ! Je distinguais le mouvement des vagues au large et m'imaginai pendant un instant en train de me baigner dans cette étendue d'eau limpide. Avec les poissons multicolores et les tortues. J'en avais malheureusement que très peu profité.

Je poussai un long soupir, l'esprit ailleurs.

— On ne se lasse pas de la vue, hein ? fit une voix juste à côté de moi.

Je sursautai. Mais qu'avaient-ils donc à tous me surprendre ainsi, comme si j'étais une proie qu'ils poursuivaient ?

— C'est beau, mais j'aurais préféré me baigner, en ce moment, grommelai-je à X.

— Et moi, ça fait des années que j'admire le panorama dans pouvoir y toucher, me répondit-il. Toi, ça ne fait que trois jours que tu es ici.

— Je sais, mais c'est déjà trois jours de trop.

Il pinça les lèvres et je devinai que ma réponse lui déplaisait. Je savais que leur situation était pire que la mienne, mais je ne voulais pas ressentir de sympathie pour eux, pas après qu'ils m'aient forcée à rester ici.

— Quel âge as-tu ? me demanda-t-il soudainement.

— Vingt-deux ans, pourquoi ?

— Nous avions à peu près ton âge lors de cette fameuse journée qui a changé nos vies. Zed, lui, était un peu plus vieux. Nous avions la vie devant nous, vois-tu, et on nous l'a volée parce que nous avons eu la malchance de nous trouver au moment endroit au mauvais moment.

Pourquoi me racontait-il cela ?

— Ce que je veux te faire comprendre, c'est que la vie ne tient qu'à un fil, ajouta-t-il. Un accident, une pandémie, un cancer...tout peut basculer en un rien de temps. Je crois que la population a oublié ce fait. Et aujourd'hui, la vie des gens du monde entier est sur le point de basculer.

— Du monde entier ? répétai-je, médusée.

— Oui, tu as lu les infos, pas vrai ? Oserais-tu nier que cette épidémie n'est pas en train de faire le tour de la planète ?

Je restai bouche bée. Comment l'avait-il deviné, lui qui était confiné ici depuis des lustres ?

— Donc, j'ai raison, reconnut-il devant mon air abasourdi. Chaque pays où le virus s'est introduit sera mis en quarantaine. Ils fermeront les frontières et plus personne ne pourra y entrer ou en sortir pendant des mois. Les gens seront confinés chez eux pendant au moins au an, sinon plus, et lorsqu'ils pourront enfin sortir, ils devront porter des masques, des gants, garder une distanciation entre eux et ils ne pourront plus se serrer la main. Plus rien ne sera comme avant, j'en ai bien peur.

J'avais de la difficulté à imaginer qu'une telle chose pourrait arriver. Qui accepterait ces conditions ? Certainement pas moi. Je détestais être confinée quelque part, que ce soit chez moi, dans une chambre ou sur le toit d'un hôtel.

— Mais...mais...comment ferai-je pour partir d'ici ? questionnai-je, désespérée.

— Tu viendras avec nous.

— Vous ne pouvez pas sortir de ce pays puisque les frontières sont fermées.

— Je connais quelqu'un qui nous aidera.

ConfinésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant