Je n'aurais jamais imaginé que cette année soit si mouvementée.
Depuis ma naissance je n'ai vécu que dans la douleur. Avec eux, je me sens mieux. Mieux que je n'ai pu l'être durant toute ma vie.
Cameron n'est pas comme les autres. Elle a vécu des c...
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Cameron
Les paysages autour de moi changent. J'aime la nature. J'ai toujours trouvé ça relaxant. Plongée dans ma contemplation, je ne remarque même pas que Tom à baisser la musique de la voiture.
- Je suis vraiment obligée d'y aller ? demandé-je une énième fois.
- Oui. Ne t'inquiète pas. S'il y a un souci tu m'appelles directement et je rapplique.
- Je m'inquiète pas. Je comprends juste pas pourquoi je suis obligé de partir, dis-je d'un ton boudeur.
- On a déjà eu cette discussion des milliers de fois Cameron. Ne recommence pas.
- D'accord d'accord.
Nous sommes en route pour ma nouvelle résidence. Les arbres défilent. Spontanément, je me retourne vers lui et lui dit sincèrement :
- Tu vas me manquer.
- À moi aussi ma puce, moi aussi.
Ses yeux humides sont comparables aux miens. Tom est la seule personne qui n'ait jamais compté pour moi. C'est mon sauveur. Littéralement.
•••
Arrivé à l'adresse noter sur l'annonce, Tom coupe le moteur.
- Envoie-moi un message quand tu finis de t'installer.
- J'y manquerai pas. On se revoit bientôt de toute façon, lui dis-je en souriant.
Malgré qu'il m'ait un peu forcé la main pour déménager, je ne lui en veux pas. Je sais que de me voir seule le dérange et le chagrine. Il voudrait tellement que je me fasse un groupe d'amis, que je sorte plus souvent et que m'amuse quoi ! Malheureusement pour lui, c'est la dernière des choses qui me préoccupe.
Je le vois prendre une grande inspiration.
- Prends-soin de toi. J'ai mis tes médicaments dans ton sac.
- D'accord.
Je me penche pour lui claquer un bisou sur la joue.
- Je t'aime, me dit-il. Je fais ça pour ton bien, ne l'oublie pas.
Je ne suis pas totalement d'accord. Alors je ne réponds pas sachant que cela continuera sur une dispute si j'ouvre la bouche.
- Je sais, repondé-je simplement.
J'ouvre la portière. Dehors, la brise d'hiver rougit mes joues. Nous sommes au début du mois de novembre. Sans me retourner, je m'avance d'un mauvais pas avec mon sac et ma valise que j'ai récupéré du coffre. Je réajuste mon bonnet sur mon crâne. Ma frange me tombe dans les yeux et mes cheveux encadrent mon visage jusqu'à ne pas voir à quoi je ressemble réellement.
J'ai commencé ma première année d'université depuis 2 mois.
Tom, mon tuteur, m'a parlé d'une annonce pour une colocation pas loin de la fac. Après de longues heures de discussions, il m'a poussé à envoyer un message au numéro indiqué.
Quand j'en ai parlé à ma psychologue juste avant d'envoyer un quelconque message, elle m'a dit que cela pouvait être un bon moyen de m'ouvrir aux autres. Je serais soi-disant : « trop renfermé sur moi-même et je repousse les autres. Ma solitude passé m'empêcherai de crée des liens social. »
Elle a donc appuyé l'idée de Tom en prenant tout de même en compte tous les traumatismes que j'ai vécus. Conclusion : plus d'avantage que d'inconvénients pour mon développement émotionnel.
Ma psychologue est la seule qui a ressui à gagner une partie de ma confiance et qui a su me mettre à l'aise parmi tous ceux que j'ai vus. Donc forcément, son avis me guide la plupart du temps dans des situations comme celle-ci.
Je passe le portail en entrant le code que ma donner Calvin, le mec de l'annonce. Suite à mon premier message, fortement appuyé par une certaine personne dont je ne citerai pas le non, nous avons commencé à échanger.
Visiblement, mes réponses à ses questions l'ont convaincu et ses deux autres colocs aussi.
Je vais donc vivre avec 3 mecs. Super ! Je me demande parfois quelles idées traversent le cerveau de Tom. Il sait pertinemment que je n'aime personne et encore moi les hommes hormis lui.
Devant la porte, j'hésite à frapper. Faire demi-tour est tellement tentant. Lorsque je tourne la tête vers le portail toujours ouvert, la voiture de Tom est toujours là.
Je me souviens de tous ses efforts et ses sacrifices qu'il a fait pour moi. Sa joie quand je lui ai annoncé que j'allais déménager. Et c'est pour ça que je me donne le courage de me retourner et de frapper.