La vie ?

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Tout tourne autour de moi, tout bouge, change, clignote... C'est peut-être ça la vie. Cette moyenne entre hauts et bas, ce mélange de changements. À force d'évoluer, je ne reconnais plus mon environnement, celui dans lequel j'étais à l'aise, celui dans lequel j'ai vécu. Je ne sais plus où est mon chez-moi, je suis perdue, au milieu de cette foule qui m'entraîne, m'emporte. Tout s'arrête pourtant en moi. Mon coeur cesse de battre, mes paupières de cligner, mes poumons de respirer. Je suis immobile au milieu de ce mouvement constant. Je suis dans mon fauteuil, dans le train, contemplant le paysage. Serait-ce alors ça la vie ? Un train qui file à une vitesse hallucinante, des paysages qui meurent au bout de quelques secondes seulement. Des personnes qui montent, des personnes qui descendent du train qu'est ma vie. Suis-je donc condamnée à filer sans la possibilité de ralentir ? Les jours ne cessent de passer. Les minutes s'allongent tandis que les mois s'entassent. Je ne vis plus, tout ce qui m'intéresse désormais c'est la fin du tunnel. Sera-t-il trop tard quand je la verrais ? Oui, je le crains mais n'est-ce pas là ma destiné depuis le début ? C'est ça qui nous rends humain, avec cette chose si petite, si rapide qui nous compose: la vie. C'est la même chose pour tout les hommes. Né pour mourir. Triste à dire mais pourtant vrai.

Je suis sur le chemin et pourtant je ne le veux pas. Je marche, je prends mon temps. Je me laisse piétiner par les autres, j'aimerai ne plus exister. Les autres ont l'air ravi d'y marcher sauf que moi, j'ai peur. Je fais exprès de ralentir mais y arrive quand même. Les gens autour de moi sont tous dans l'autre sens, ils me bousculent au passage. Ma direction a l'air si sombre comparé à la leur. J'essaie de me retourner plusieurs fois, sans succès. Je ne peux pas les suivre. Je continues ma route d'un pas mal assuré. Je ne sais pas où je vais ni comment changer de chemin. Alors autant continuer celui-ci, pour voir qu'est-ce qui s'y cache à la fin. Je suis terrorisée et pourtant si confiante à la fois. Je marche, en espérant trouver un monde meilleur à la fin. Je marche, pour ne pas rester immobile au milieux de tout ces souvenirs. Je marche, pas pour finir une histoire mais pour en commencer une autre.

Je comprends maintenant les addictions, elles sont faites pour échapper à la réalité et à tous ces problèmes qui s'accompagnent. Tout le monde sait que c'est mal même toi mais tu continues parce qu'avec cette addiction tu ne souffres plus. Elle t'ouvre de nouvelles portes, celles d'un monde sans souffrance. Malheureusement, il y a toujours ce moment où la souffrance revient et tu as le choix: entre reprendre ou résister. La douleur paraît à chaque fois plus forte et insurmontable, alors t'en reprends. Et tu continues, continues encore pourvu que l'addiction te tue avant que tes problèmes le fassent. Ce choix paraît peut-être égoïste mais dans ces moments tu ne pense qu'à la souffrance que tu éprouve.

Mes motsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant