Mes mots

Une famille qui n'en est pas

Mon grand-père était à côté de nous sans vraiment l'être.  Il regardait la télé, l'air concentré. L'écran aurait beau être éteint, il l'aurait tout de même fixé. C'était son échappatoire, son moyen d'échapper à la réalité. Il ne voyait rien, n'entendait personne, il était coincé dans sa propre bulle, son univers. Des miliers de pensées semblaient le tourmenter et je n'ai jamais eu l'audace de demander lesquelles. Sa carapace ne pouvait être transpercé par des mots, des actes auraient seulement suffi mais lesquels ? J'étais à côté d'un fantôme, et à chaque main tendue ne recevait que du vent. Comment l'atteindre ? Les seules mots qu'il comprenait n'étaient pas les miens. Tout nous séparait. Comment réagir lorsqu'on voit l'un des sien s'éloigner lentement ? Peut-être que c'est ma faute... Je ne vais pas assez vers lui, je ne parle pas couramment sa langue. Peut-être que oui...

Je sais que je suis folle, c'est dans mes gênes. Cette folie arrive parfois à ressortir sans que je puisse la contrôler. Quand elle sort, ça fait presque mal parce qu'en cet instant je me rends compte que je leur ressemble. À tout ces fous dans ma famille. Je suis comme eux, bonne à enfermé. Je ne pouvais pas être l'exception de la famille, il fallait forcément que ça m'arrive un jour. Ça a juste pris plus de temps que les autres à sortir. C'est vrai qu'on ne choisit pas sa famille, pourtant j'aurai tellement voulu le faire. Avoir une famille aimante et bien attentioné, à la place j'ai le mensonge, la manipulation, l'égoïsme, la jalousie et toutes les autres varices de ce monde. J'ai grandit avec et les porte en moi. J'espère tellement ne pas devenir comme eux...