Ses pieds dansent

Mes pieds dansent

Elle ne se sentait pas bien. Elle avait cette impression que quelqu'un s'amusait à piétiner sans cesse son cœur, peu importe ses cris, ses pleurs, ses crises. Jamais ça ne s'arrêtait.

Était-ce comme ça qu'il s'était senti ?

Elle ne le saurait probablement jamais. Il n'avait rien laissé comme explication, pas une lettre, ni un message. Rien. Et pourtant, elle s'était retournée la tête pour savoir, pour deviner, mais ça lui faisait tellement de mal qu'elle avait abandonnée.

C'est pour ça que maintenant, elle était avachie sur le tabouret de cette brasserie bruyante, son verre se remplissant et se vidant au fil des minutes qui passaient.

Un peu plus loin, un groupe de jeunes hurlaient presque de rire, jouant à toutes sortes de jeux idiots qui mélangeaient les histoires embarrassantes et l'alcool.

La jeune femme soupira en plongeant ses yeux dans son verre encore plein. Elle n'avait même plus la force de le finir mais, ne voulant pas gâché ce liquide, elle l'attrapa un peu maladroitement, laissant une petite flaque sur le comptoir, et l'apporta à ses lèvres brûlantes pour faire glisser rapidement dans sa gorge la chose qui allait sûrement lui donner un mal de tête le lendemain.

Elle le reposa un peu trop brusquement à sa place, grimaçant face au goût qu'elle détestait, et interpella la femme qui s'occupait du bar pour payer ce qu'elle devait.

Elle passa une main dans ses courts cheveux blonds tandis qu'elle essayait de descendre de ce tabouret qui était devenu soudainement un peu plus haut que quand elle s'était assise dessus au début. Perdant légèrement l'équilibre un instant, elle se redressa en baillant à s'en décrocher la mâchoire avant de sortir du bâtiment, regardant quelques secondes les alentours pour ensuite commencer à marcher vers la droite, là où était construit de long escalier en pierre.

Plissant des yeux, elle remarqua qu'ils menaient à une gare, et presque directement, elle les utilisa pour arriver tout au dessus, près des rails.

22:30. Peu de trains passaient à cette heure-là. Mais elle s'en fichait pas mal. Elle ne comptait pas en prendre un de toute façon.

Le vent frais caressant son visage, elle regarda droit devant elle pour y voir une petite place où quelques maisons y étaient. Jamais elle n'avait remarqué qu'elles étaient là, pourtant, ça faisait déjà quelques années qu'elle habitait dans ce village.

Elle haussa les épaules en se mettant finalement marcher lentement, les mains dans les poches de sa veste et les yeux fixant le sol.

Puis, soudainement, elle entendit une mélodie. D'abord ennuyée, elle releva la tête pour essayer d'y trouver son origine, mais une fois que ses oreilles reconnurent la musique, elle s'arrêta d'un coup, se retournant par la suite pour chercher des yeux la personne qui la faisait résonner.

" Hey. ", un murmure accompagna le vent, et la jeune femme crut que son cœur s'était stoppé. Venait-elle vraiment de l'entendre ? " Hey, c'est moi, retourne-toi. ", un autre murmure retentit, cette fois-ci un peu plus près et elle reconnut cette voix qu'elle avait l'habitude d'entendre si souvent avant.

Lentement, elle se retourna pour croiser des yeux magnifiquement bruns décorés de quelques mèches noires. Debout, il était là, en face d'elle, un sourire collé sur ses lèvres.

" C'est toi ? ", elle demanda, des larmes inondants instantanément ses orbes. Il hocha de la tête, un petit rire adorable s'échappant de sa bouche.

" Tu l'entends, la musique ? ", c'est à son tour d'hocher de la tête, lui faisant tendre sa main vers elle. " Alors, qu'est-ce que tu attends, love ? ", il s'exclama et elle n'hésita pas une seule seconde pour la prendre, lui la ramenant près d'elle pour que leurs corps se touchent.