La mort du Maître Aumi pesait sur les deux hommes. Sidennberg ne voulait pas parler parce que c'est le père de sa fiancée qu'il a tué. Son père mort, sa mère disparue ou morte, sa famille loin de la Forteresse, et maintenant la mort de Maître Aumi. Trop de choses pèsent d'un seul coup dans son esprit. Il se sent plus que tourmenté de l'intérieur. Le Roi Marc s'en aperçoit. C'est avec un regard paternel que le Roi Marc sonde le visage du jeune homme qui se contient à grands efforts de volonté. Sidennberg ne voit plus rien, il ne veut plus rien voir.
Roi Marc : « Allez, François, tu peux pleurer. Nous sommes entre nous. Rien que toi et moi. Cela restera entre nous. »
Sidennberg leva les yeux sur le roi. Ses yeux rouges indiquent qu'il n'en peut plus, qu'il est au bord. Il pose ses bras sur la table lâchant les trois artéfacts sur la table. Son cœur lourd le pousse à laisser tomber sa tête dans ses bras. Son corps est secoué de sanglots. Le roi pose sa main droite sur l'épaule de Sidennberg. Il tente de réconforter le chevalier. Il sait que le guerrier a connu trop de choses pour résister à cet assaut. Au bout d'un temps, Sidennberg parvînt à se calmer. Son souffle reprenait son cours normal. Il releva la tête, les larmes séchées. Son regard avait pris une nouvelle expression que personne ne lui connaissait, celui de la détermination et presque un regard sanguinaire. Une main toqua à la porte. Le roi fit entrer le petit valet qui déposa un plateau devant Sidennberg. Un morceau de mouton fumant entouré de légumes fut proposé à Sidennberg. Avec une fourchette en bois à côté d'un gobelet de terre cuite et d'un petit pichet de vin, ce repas lui promettait de lui redonner des forces. Le petit valet sorti, Sidennberg commença à manger pendant que le roi lui parle.
Roi Marc : « L'enterrement aura lieu dans une semaine. Bien que Maître Aumi se soit insurgé contre les trois rois de la Grande Alliance, il restera dans ma mémoire comme étant le chevalier prêt à s'offrir pour le trône et le roi. Etant les membres restants de l'Ordre de l'Armure, tu porteras le cercueil avec tes deux amis, Schmied et Müller. Vous serez en armure pour la cérémonie. C'est l'enterrement qu'il aurait voulu et c'est celui, je pense, que veut sa fille. »
Sidennberg acquiesça tout en mangeant. La nourriture lui était un réconfort mais aussi un remontant pour ses fatigues et les coups reçus depuis la nuit. Le roi Marc le regarda manger et une fois qu'il eût fini, Sidennberg se leva avec la permission du roi et se retira sans dire mot. Il alla dans la cour à la recherche d'Ezeyas. Un serviteur lui indiqua que le vieil Elfe se tient dans la fraîcheur de la bibliothèque. Sidennberg remercia le serviteur qui venait de lui donner l'information puis rejoignit l'Elfe. Il entra dans la bibliothèque de la forteresse où sont conservés la grande majorité des archives d'Aramaïn. Cela en fait donc la plus grande pièce de la Forteresse et peut donner une impression de vertige au non averti. Sidennberg trouva rapidement le vieil Elfe feuilletant un poème ancien évoquant une alliance inattendu de races ennemies contre un mal jamais vu. A côté du fauteuil de l'Elfe repose un bâton noueux servant d'appui à Ezeyas lors de ses déplacements. A côté de lui, une chaise vide semble attendre un compagnon qui s'assiéra proche du vieil Elfe aux longs cheveux blancs, courbé par son âge avancé. Sa tunique blanche augmente la majesté de son visage. Sidennberg s'approcha et prît place sur la chaise vide en poussant un léger soupir. Aucune des deux personnes ne se regardaient mais Sidennberg sentait la présence du sage comme une présence apaisante.
Ezeyas : « Je sens que tu es habité par des sentiments qui ne te sont habituels. Je sais pourquoi. Ne dis rien chevalier. Tu es habité par le désespoir et la haine du mal, comme les habitants d'Aramaïn de ce poème. Tu ne sais lequel choisir. Entre ces deux choix, je te dis choisis le troisième. Choisis celui pour lequel tu es fait. Tu ne dois pas te laisser entraîner par tes sentiments. Ta vie d'homme ne fait que commencer. Tu es promis à de grandes choses comme fonder une famille, entretenir tes amitiés... Ce n'est pas au bout d'une vingtaine d'année que l'on sait pourquoi nous sommes faits. Tes choix ont été jusqu'ici plus que judicieux. Tu as choisis ton camp dès le jour où tu es entré dans l'Ordre de l'Armure. Ne t'arrête pas à ces choses ; survole-les ! Apprends de ces évènements. Je pense que le roi aura bientôt besoin de toi. Il te fait confiance plus qu'à quiconque. Tu es son fils. Ne trahis pas cette filiation.
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Le Chevalier Magicien
FantasyUne guerre terrible fait rage dans Aramaïn. Une alliance entre Hommes, Nains et Elfes se dressent face aux forces des Morts-Vivants, des hommes rats Skavens, des Orcs et Gobelins. Cette Alliance porte le nom de Grande Alliance est n'est pas prête à...