ERST KAPITEL : DER KOPF FLIEGT.
THE FUNERALS - BAND OF HORSES
LEXIQUE :
der Kopf : la tête, l'esprit | fliegen : voler | Gymnasium : collège + lycée général en Allemagne | Vati : Papa
J A N V I E R__1989.
D'habitude, Imke apprécie les cours de philo, mais là, le sujet est plus que barbant et trop compliqué pour son esprit vagabond. La jeune fille apprécie la philo, mais les autres matières littéraires, ça n'est pas son truc. Son regard se perd vers la fenêtre adjacente, le ciel bleu et les petits oiseaux et elle se prend à rêver, à imaginer ce que serait sa vie si elle était née à l'Est.
______________________________Le garçon est assis au fond de la classe, mais il est le seul à répondre aux questions du professeur installé à son bureau près du tableau noir. Finn Feuerbach comprend que ses camarades dénigrent la philo ; lui-même a mis du temps à accrocher. Heureusement pour tout le monde, la cloche signale la fin des cours en même temps que celle de l'église sonne midi. Alors Finn se lève, il rassemble ses affaires et sort rapidement du Gymnasium. Son ventre gargouille et crie famine, mais il décide de passer voir le mur avant de rentrer à la maison, histoire de voir s'il ne s'est pas écroulé durant la nuit.
Des bancs sont plantés en ligne face au mur de béton, comme si les gens pouvaient avoir envie de s'y asseoir et de contempler un spectacle aussi navrant. Pourtant, comme ces bancs doivent bien servir à quelque chose, il s'assoit sur l'un d'entre eux. Son regard vagabonde entre la bande de béton qui s'étire devant lui et les gardes en uniformes sur les miradors, et se perd finalement dans le ciel bleu tandis que le garçon se prend à rêver à son père parti de l'autre côté.
______________________________Herr Feuerbach sort de sa voiture et regarde l'heure sur sa montre Cartier. Midi et quart, chuchote-t-il en souriant. Franziska a sûrement déjà ramené les enfants à la maison après l'école. Il se prit à penser à sa première femme, Leonore, qui lui avait promis de le rejoindre au bout de quelques mois avec leurs trois enfants mais qui n'était jamais venue. L'homme essuie une larme à cette pensée. Dieu, ce qu'elle lui manque. Dieu, ce qu'ils lui manquent, Leonore, Finn, Tanja et Silke. Il se ressaisit et pousse la porte d'entrée en passant nerveusement une main dans ses cheveux bruns. Lorsqu'il entre dans la cuisine, une petite fille saute dans ses bras en criant "Vatiii". L'homme rit en la prenant dans ses bras : "Ma Liesel!" Jonas lui sourit un instant avant de retrouver son air maussade de grand garçon de dix ans proche de la crise d'adolescence et sa nouvelle femme embrasse furtivement ses lèvres en caressant sa joue. L'homme esquisse un sourire, forçant ses pensées à se focaliser sur le moment présent - et à occulter le passé.
Bonjour ou bonsoir. J'ai écrit ce premier chapitre à la suite du prologue. Il n'est pas très long, mais j'espère tenir ce rythme de
croisière. Je voudrais quelques avis, au lieu de simples kiffs s'il vous plait. Bonne continuation donc.
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Les Funérailles
Non-FictionBerlin en 1989, d'un côté on s'amuse, de l'autre c'est pas la joie.