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« 𝐝𝐮 𝐩𝐥𝐨𝐦𝐛 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐦𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐞𝐮𝐫 »N

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« 𝐝𝐮 𝐩𝐥𝐨𝐦𝐛 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐦𝐨𝐧 𝐜𝐨𝐞𝐮𝐫 »
N

OVEMBRE 2014


CITÉ DES TARTERÊTS


SHEMS

Je suis dans notre hall où j'attendais Zeyneb et Luna en appuyant mon épaule contre la boite aux lettres. Il n'y avait personne dehors, les vendeurs commençaient à peine à se réveiller tandis qu'un froid glacial reignait sur la cité. Vêtue d'un bonnet qui venait couvrir mes cheveux bouclés que j'avais lâchés pour une fois, capuche vissée sur la tête, sweat-shirt noir et jeans, j'étais prête à partir mais mes deux grognasses de meilleures amies prenaient tout leur temps pour descendre. Normalement c'est moi qui est toujours en retard, je suis un vrai boulet. Mais j'allais en profiter pour reflechir et être seule et heureusement Nana et Zey le comprenaient. J'étais un peu la débile du groupe, celle qui mettait l'ambiance le plus souvent, qui faisait rire tout le monde.

Mais comme tout clown au bout d'un moment la maquillage doit être retiré. Et la réalité est plus dure quand tu penses plus aux autres qu'à toi quitte à t'abîmer. Mon objectif était de leur faire oublier les pires phases de leurs vies sans prendre en compte ma propre douleur. Mais je m'en veux pas, après tout, leur bonheur est le mien malgré qu'il dure le temps d'un instant, d'un sourire, un rire une mauvaise idée qui passe par la tête puis qui disparait grâce à une blague de Shems le clown. Quand j'étais seule j'étais tellement pas la même personne qu'accompagnée. Je me sentais seule, vide, malheureuse. Peut-être pas autant que Zeyneb mais je l'étais et personne le voyait, ce sont les deux seules personnes dans ma vie, je pourrais tuer pour elles, vraiment. Retirer une âme pour elles ne me dérangerait aucunement, aucun remord, aucun regret, juste un cur qui bat mais qui est vide, un cur noir mais rouge puis blanc mais pas vraiment blanc, un faux blanc. Pas un blanc de paix.

Et puis la paix, c'est tellement lointain qu'on y pense pas, on vit dans notre guerre tous les jours sans penser au lendemain n'y à la veille pas par carpe diem mais parce qu'on sait que rien ne va changer et qu'on s'ennuie atrocement, être dans le déni et rêver constamment d'une vie meilleure c'est mortel au bout d'un moment et faut que certains s'en rendent compte, on est destinés à vivre cette vie ennuyeuse mais dangereuse, mouvementée mais lassante. Toujours avoir la boule au ventre quand on voit une Peugeot 206 blanche alors qu'on a rien à se reprocher à part le fait qu'on vient de cette cité. Pourquoi les gens attribuent autant d'importance à un humain, un homme, une âme, un tas de muscles et d'organes en sachant très bien qu'avec une balle dans la tête et c'est fini. Je soufflai la fumée de ma bouche due à la condensation et cette fumée là, ce mouvement de bouche là me rappela le pire souvenir de ma vie.

|Flashback Shems|

2008

J'étais dans la chambre de l'appartement de ma famille d'accueil, une famille française qui arrivait pas à faire d'enfants à ce qu'il paraît. Je suis là depuis un an. Et depuis un an je vis un enfer, coups, insultes, et il arrive que Roger, le père, me touche, j'ai essayé de me débattre, j'ai essayé.. mais quand un monsieur de cinquante ans me réveille au beau milieu de la nuit en m'écartant les cuisses et en me touchant ma poitrine à peine développé, je ne peux rien faire à part pleurer et le regarder avec haine.
J'ai essayé d'en parler aux services sociaux ils veulent rien entendre, il y a plus de place en foyer et personne ne veut de moi. Ils en ont rien à faire, en plus cette famille est riche, il a énormément de pouvoir, ils peuvent pas se permettre de le salir sinon les conséquences seraient trop grandes.

𝐓𝐔 𝐌'𝐀𝐈𝐌𝐄𝐒, 𝐉𝐄 𝐓'𝐇𝐀𝐈𝐍𝐄 |𝐌𝐌𝐙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant