Je te veux

L'invitation

Je reste un instant qui me paraît être une éternité bouche bée ne sachant quoi penser. Le tableau est de cet homme qui m'a fait tant d'effet, qui me fait vibrer de l'intérieur. Depuis plusieurs semaines, je me prend à fantasmer sur cette toile, sa toile! Je n'en reviens pas. Je suis partagée entre l'envie de revoir Pedro et l'envie de prendre le tableau et le ramener chez moi. Pourquoi cette idée me vient soudainement en tête? Je ne sais pas. J'essaie de reprendre mes esprits et finis par y arriver grâce à je ne sais quel miracle. Je regarde l'heure sur mon portable et je suis une nouvelle fois en retard. Ça va finir par être une habitude.

La matinée me semble s'éterniser même si j'ai du travail par dessus la tête. L'heure du déjeuner arrive enfin et par je ne sais quelle force, mes pieds m'emmène dans le restaurant espagnol de la veille. J'espère secrètement qu'il sera là.

Sur le chemin, je me demande comment je vais m'y prendre pour attirer son attention si seulement il pouvait être là! Je franchi le seuil de la porte et, comme si dieu m'avait entendu, il est là! Assis à la même place, avec son carnet de croquis posé sur la table et un crayon de papier à la main. Je me sent soudainement rougir quand il lève les yeux dans ma direction. Je lui souris timidement et prend place au fond de la salle.

Une fois de plus, je ne me reconnais plus. Cet homme me chamboule comme je ne l'ai jamais été auparavant. Moi qui d'habitude suis si sûre de moi et ne perd jamais le contrôle, j'ai l'impression d'être une adolescente avec les hormones en ébullition.

La serveuse vient à moi et je commande la même chose qu'hier. Mon regard ne se détache pas de lui, je n'y arrive tout simplement pas et je n'en ai pas envie, je reste comme ça jusqu'à ce que la serveuse revienne avec mon repas, " contente " que monsieur Da Silva ne remarque pas mes yeux figés sur lui, enfin, c'est ce que je pensais avant qu'il ne se lève et vienne à mes côtés. C'est fou comme il est séduisant, encore plus que dans mon très récent souvenir. Il est vêtu d'un jean bleu délavé qui lui retombe sur les hanches et d'un tee-shirt blanc. Ses cheveux brun sont ébouriffés ce qui le rend encore plus sexy, ses yeux sont semblables à de l'or et son corps est musclé, sans excès. Juste sublime...

- Bonjour Amanda dit-il avec son bel accent.

Je le scrute une nouvelle fois, agréablement surprise qu'il se souvienne de mon prénom et je rougis instantanément.

- Bonjour.

- Je suis ravi de vous voir, ça vous dérange si je m'installe à votre table? Me demande-t-il d'un air charmeur.

Je sais que la veille, j'ai été sèche avec lui et pas franchement aimable. Je lui fais donc signe de la tête et il prend place tout près de moi; je sent soudain mon coeur battre la chamade.

- J'espère que je ne vous dérange pas, mais voir une belle femme comme vous déjeuner seule... et il ne fini pas sa phrase.

Interloquée, je lui sourit et il reprend.

- En vérité, je voudrais vraiment faire votre connaissance. Si vous ne voulez pas, je peux comprendre, je suis un simple homme, et vous, vous êtes si... belle. J'ai l'impression de faire tâche. Excusez - moi de vous dire ça, mais je dis vous ce que je pense.

N'ayant toujours pas deboisé un mot sauf pour le saluer, je prend enfin la parole, ravie qu'il m'ai abordé.

- Vous ne me dérangez pas. Je tenais à m'excuser pour hier, je n'ai pas été très aimable avec vous. Et voilà que je m'excuse auprès de cet homme, qui n'ai qu'un étranger pour moi, enfin j'espère qu'il ne le sera pas pour bien longtemps.

- Ce n'est pas grave seniora. Je vous ai gêné en plein repas. Est ce que ça vous dis que je vous offre un dessert?

- Avec plaisir acquiesçai-je, les joues toujours écarlate.