Chapitre 4

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Je profite de ma pause pour m'installer autour de la table en formica de la salle des profs et siroter mon café en lisant le journal de Forks. Je suis seul dans la pièce et je profite du silence qui y règne.

La cloche sonne la fin des cours et la porte de la salle des profs s'ouvre à la volée. J'étouffe un juron et lève les yeux de mon journal pour regarder mon collègue, le professeur d'anglais, monsieur Burke. Il est rouge de colère, souffle comme un bœuf, et j'entends son cœur battre fort dans sa cage thoracique.

« – Je vais lui foutre une sanction disciplinaire à celle-là ! », gronde-t-il.

« – Qu'est-ce qu'il y a ? », je soupire en me sentant obligé de m'intéresser.

« – Regarde ce qu'elle a fait ? », dit-il en me donnant une feuille froissée.

Je la déplie un peu et regarde le dessin caricatural de mon collègue. C'est plutôt bien réalisé et je souris en coin. Je relève les yeux vers Burke qui me fixe, le regard noir. J'ai envie de rire, mais je me retiens et garde un air sérieux.

« – Et qui menacez-vous d'une sanction disciplinaire ? », interrogé-je alors que je n'en ai strictement rien à foutre.

Oui, le professeur Burke est le seul collègue que je ne parviens pas à tutoyer. Il a toujours été un connard fini et j'estime que le tutoyer reviendrait à pardonner son comportement de merde qu'il a pu avoir avec moi.

« – Mohutah ! », gronde-t-il.

« – Sara ? », m'étranglé-je avec ma propre salive.

«– Oui, Sara ! Qui d'autre ? », s'égosille-t-il.

J'en reste sur le cul, je ne sais pas quoi répondre sans perdre patience et lui péter la gueule.

« – Je t'assure que cette petite conne va se faire exclure pour quelques jours ! », souffle-t-il, s'il était dans un dessin animé il aurait de la fumée sortant de ses narines.

Mes muscles se contractent et la porte s'ouvre sur mes autres collègues ce qui me fait redescendre en pression. Emily croise mon regard et elle me rejoint en quelques foulées.

« – Vous savez », repris-je plus calme. « Moi je serais plutôt flattée de cette caricature, c'est vraiment réussi, Mohutah a du talent », ajouté-je, une pointe de fierté de la voix.

« – Ha ! Ça ne m'étonne pas de toi, Call ! », s'exclame-t-il, vexé. « Tu aurais bien été du genre à faire la même chose avec ta bande de délinquants ! », gronde-t-il.

Le reste de mes collègues abondent dans mon sens, lui demandant de reprendre ses esprits. Sara est une bonne élève, investie et n'a jamais posé le moindre problème au corps enseignant. Certes, elle n'est qu'en seconde, mais son cursus au collège est excellent.

Nous discutons encore quelques instants avant que la cloche sonne. Je replie mon journal, termine ma tasse de café et récupère mon sac à dos pour aller en cours. En arrivant devant l'atelier, je laisse entrer les premiers élèves. Le reste de leur camarade arrivent au compte-goutte et je commence ma leçon quand la deuxième sonnerie retentit.

En fin de journée, je rassemble mes affaires et quitte l'atelier. Je repasse par le lycée et je cherche Sara du regard. Je marche droit vers elle et l'appelle doucement.

« – Mon associé m'a dit que tu étais passée au garage, voilà le devis pour les réparations », expliqué-je en lui donnant une enveloppe. « Je te laisse réfléchir et me dire si c'est ok pour toi »

« – Oui d'accord, je vous dis ça demain ! », acquiesce-t-elle, le rouge aux joues.

Je quitte rapidement le lycée et enfourche ma moto. Je souris à l'idée de sa réaction lorsqu'elle va lire un devis à zéro dollar ! Je file chez Sam avant de me rendre au garage, c'est mon tour de patrouille.

Mon rôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant