Je me tournai vers Niki, celle-ci soupira longuement et croisant mon regard, je consultais ensuite Noa qui déclara blasée mais avec une pointe d'ironie :
• Quelle tribu de femmes, à quels monstres devrons-nous faire face ? On va enfin savoir ce qu'est une dégénérée...
• Je ne suis pas pressée. Si elle distribue des zéros comme bon lui semble je ne me gênerais pas pour lui faire connaître mon avis sur la question.
• Oublie la confrontation Esmée, madame Lee va de démonter !
• C'est ce que l'on verra.
En générale personne ne pouvait à avoir le dernier mot quand il se confrontait à moi... S'il m'arrivait de me confronter avec madame Lee, je verrai bien à quelle sauce je serais mangée. Les trois heures avec notre professeure principale durèrent une éternité. Il fallait dire qu'elle prenait son temps pour lire le règlement intérieur de l'établissement. Personne ne semblait se rendre compte que les élèves de quatrièmes connaissaient celui-ci par cœur... Ensuite, une heure de mathématique vint s'ajouter à cette médiocre journée.
• Chère madame Thomas, je ne te connaissais pas mais à présent je sais que je vais passer une horrible année avec toi, que tu es ennuyeuse et surtout, tu ne sais pas tenir une classe, je suis déçue !
Heureusement que personne ne pouvait lire dans mes pensées... Sinon tout le monde me détesterait ! Le temps de midi arriva. Je mangeai le plus vite possible pour me dissimuler dans un des nombreux couloirs de cet établissement. J'aimais être en compagnie de mes camarades mais leur présence devenait vite désagréable pour moi pour la simple et bonne raison que j'étais asociale. Le silence s'avérait être mon meilleur ami. Je m'enfermai dans mon monde parfait.
Une jolie musique me sortit de ma rêverie. Un air poignant par sa tristesse. Il provenait de la salle dix. Je m'approchais. J'entrebâillai la porte avec la plus grande minutie pour éviter un quelconque bruit n'interrompe cette si merveilleuse mélodie. Je ne vis qu'une silhouette féminine, je ne parvins pas à en deviner l'identité. Amusante déduction, je ne voyais que son bras et j'en déduisais que la personne devait absolument être une femme... Assise sur un tabouret, une femme maniait un archet. Je reconnu le violoncelle. Je fus parcouru d'un grand frisson, je chancelais, cette mélodie me donnait l'impression de perdre pied. Je m'appuyais contre le mur pour ne pas m'écrouler. Ma tête me tournait. Une voix qui semblait avoir été trempée dans l'émotion pure traversa mes entrailles.
Que sont ces fièvres qui m'emporte ?
Impuissance, désarroi, déception tout m'emporte...
Les absences ne m'ont pas laissé le temps.
Entends-tu les longs sanglots de cette enfant.
Je me noie dans cette triste euphorie
A présent je connais le jour et ses fourberies
La pluie, la mélancolie, la nuit...
Mais toi... lâcheté, qu'en est-t-il de ta barbarie ?
La saison rend les vies éphémères et mes larmes vaines
Tout m'est hilarant et fait écho à ma peine
La joie cesse de nous étreindre et s'en suit réalité
Effarante vie, n'es-tu donc que fatalité ?
J'entends l'eau qui pleure au fond des forêts
Ressens-tu le vide de tous ces liens défaits ?
Tu as encore oublié de me dire au revoir
Dois-je encore attendre ce sourire chaque soir ?
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L'ange qui ne savait plus voler
Short StoryJe me suis promis qu'un jour j'écrirai notre histoire, celle qui a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Celle qui nous a fait chuter toutes les deux de la falaise. Je me suis promis de le faire même si tu me l'a interdit. Peut-être d'où tu e...