Etoiles noires

Amour immortel

Ce soir là, un soir parmi tant d'autres dans sa petite vie, elle était sortie du lycée. L'horloge indiquait presque 18 heures. Pourtant, elle ne voulait pas rentrer chez elle. Quelque chose qu'elle ne connaissait pas, quelque chose qu'elle ne comprenait pas, la poussait à attendre. Elle prit pourtant la direction de l'arrêt de bus. Arrivée, elle s'arrêta un instant. Le bus arrivait. Mais elle se remit soudain à marcher. Elle dépassa l'arrêt de bus et continua le long de la route. Elle était bordée de grands arbres. La route traversait les champs, plusieurs villages et semblait infinie.  Son cartable sur le dos, elle marchait dans le silence absolu. Les voitures la frôlait mais elle n'y prêtait aucune attention. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle marchait. Une église sonna un coup dans le lointain. Peut-être 18h30 ou 19h30. Elle devrait être chez une amie à l'heure qu'il était. Elle savait pourtant qu'elle n'irait pas, sans qu'elle puisse expliquer exactement pourquoi. Quelque chose la poussait vers l'avant, inexplicablement. Un peu après, son téléphone sonna. Son amie se demandait où elle était, voilà au moins une heure qu'elle aurait du être là. Elle ignora son message. Ses parents ne s'inquièteraient pas avant demain. Elle marchait toujours, sans pouvoir s'arrêter. Elle reçu un autre message. Un message qui allait celer le reste de sa vie. Un message de celle qu'elle aimait cette fois. Un message disant qu'elle était en couple. Ça y est, ce qu'elle redoutait le plus au monde était arrivé. Elle arrêta de respirer un instant. Elle se mit à courir. Elle ne pouvait plus s'arrêter. Elle pleurait, elle n'arrivait plus à respirer mais elle ne se rendait compte de rien. Il n'y avait que son cœur brisé qui se tordait de douleur dans sa poitrine. Elle ne savait plus où elle était. Elle ne savait plus où elle allait. Mais ça n'avait plus d'importance. Elle courrait toujours plus loin, toujours plus vite malgré la nuit noire. Il faisait froid et elle ne respirait presque plus. Elle tomba. Seule, sur l'herbe gelée qui bordait la route. Elle ne pouvait plus se relever, elle ne pouvait plus bouger, elle ne pouvait plus respirer. Mais rien n'avait d'importance, elle était juste anéantie par l'amour qui la dévorait. Elle ferma les yeux et laissa le temps passer. Rien ne pouvait desserrer l'étau qui enserrait son cœur. Elle était perdue. Petit à petit, le froid la glaça. Elle ne voulait plus penser, plus parler, plus bouger. Elle pris ses ciseaux. Et doucement les glissa le long de son bras. La lame était froide, le sang coulait. Mais ce n'étais pas assez. Elle coupait autant qu'elle pouvait, toujours plus profondément, toujours plus largement. Elle n'avait pas mal. Ça ne faisait pas mal. Ça la libérait simplement. Elle se fait sa souffrance quitter son âme. Elle avait de plus en plus froid, elle était de plus en plus faible, sa robe était de plus en plus rouge. Mais elle se sentait de mieux en mieux. Quand elle expira une dernière fois, son monde s'apaisa. Et elle partit dans le silence d'une nuit étoilée d'hiver, ces nuits qu'elle aimait tant.....