Pensées Incongrues

Ténèbres

Une lumière, une étincelle dans l'obscurité abyssale, au fin fond des esprits. Elle brille, éclatante comme un espoir perdu au milieu d'un tourbillon de dépit. De la taille d'un petit pois, elle grandit, grossit, s'alourdit, commence à ralentir la tempête. Deux yeux apparaissent sur celle-ci. Deux gros yeux globuleux et répugnants. Le néant les observe. Ils deviennent de plus en plus ronds, de plus en plus doux, et de plus en plus beaux. D'un blanc transparent, ils tournent sur eux-mêmes, se donnent en spectacle pour les ténèbres. Des ombres passent, invisibles dans le noir. Des ombres? non, seulement leurs silhouettes. 

La lumière devient une boule, une belle balle blanche et lisse qui se fait envahir de tous les côtés par elle. La noirceur. Telle du goudron, elle piétine l'étincelle et la recouvre de tout son long, comme un voile de soie empoisonnée. Lorsque les yeux arrivent à la repousser, elle réussit à laisser des traces noires, fines, presque invisibles. Mais elle en laisse tellement que, par moment, la balle rétrécit. Elle redevient simple point au fin fond de l'obscurité. Car c'est trop dur, compliqué, inimaginable de grossir, d'éclater, de sortir des ténèbres. Alors le goudron en profite pour noyer la lumière. Celle-ci, épuisée, fait sa dernière danse. Les yeux font leurs dernières courbettes avant de se clore et disparaître en poussière. 

L'épave, après un temps, remonte à la surface. Elle flotte un instant, puis explose pour se mélanger au dépit, son nouvel ami.

As tu remarqué la toute petite flamme dans l'océan d'à côté? 

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just my mind