Sombre, tout était sombre autour d'elle, à tel point qu'elle ne pouvait rien voir autour. Elle était entièrement aveugle, le seul rayon de soleil qu'elle pouvait voir passant entre les fissures du bois. Et pourtant, toujours trop sombre pour y voir clairement. Elle pouvait ressentir à la place, toucher les dangereux clous avec lesquels elle pouvait se blesser grâce à ses mains, sentir le foin qu'elle pouvait utiliser comme lit pour le moment, sentir la dureté du bois, les échardes dont elle devait se méfier... Elle pouvait aussi sentir le tout petit filet d'air qui circulait, s'assurant qu'elle ne suffoquait pas dans cette maudite boîte. Ce n'était pas entièrement suffisant pourtant, et elle se demandait si elle allait mourir dans cette boîte parce que personne ne lui avait laissé d'ouverture pour respirer. Elle ne pouvait même pas voire d'où il venait. Elle pouvait sentir quelques secousses, ce qui lui faisait penser que sa boîte était dans une voiture, du moins sur la route. C'était les mêmes secousses que cette fois-là, quand Keith l'avait emmené faire une sortie dehors, sans she père et mère ne le sache. Une incroyable expérience.
Elle ne pouvait pas vraiment dire depuis combien de temps elle était là, sans montre ou quoi que ce soit pour lui donner une idée. Il était très tôt quand Keith l'avait fait monter dans la boîte, le soleil n'était pas encore levé and ils étaient en mai. Son grand frère, elle se demandait pourquoi il avait fait ça. Il avait dit que tout serait mieux « après », mais après quoi ? pour l'instant ce n'était pas mieux, c'était même pire, elle avait laissé sa chambre fermée pour une boîte plus petite ; elle était toujours bloquée à l'intérieur, prisonnière and serrant ses genoux contre elle, espérant que ça se finirait bientôt. Le son du moteur était calmant d'une certaine manière, mais se rappeler qui conduisait ne l'était pas du tout. Un ami à son frère apparemment, mais elle ne le connaissait pas, n'avait jamais entendu son nom avant, ne l'avait même pas enregistré quand Keith l'avait prononcé. Ça n'avait pas d'importance pour elle, qui l'amenait loin de cette prétendue maison, de sa prison. Elle aurait pensé que Keith venait avec eux, mais absolument pas, elle l'avait vue rentrer dans la maison juste avant que son ami ne ferme le dernier mur de sa boîte avec une sorte de pistolet à clous.
Elle se sentait fatiguée, s'endormant presque chaque fois qu'elle laissait ses yeux se fermer pendant trop longtemps, mais elle se débattait contre ça. Elle devinait que c'était dut au manque d'air, le petit courant n'était pas suffisant pour qu'elle puisse respirer normalement. Elle allait sombrer cette fois quand une énorme secousse la réveilla soudainement. Elle entendit un son métallique qui se cassait, est-ce que le câble qui la retenait à la voiture s'était brisé ? Elle essaya de comprendre ce qui se passait mais seul quelques coups de feu atteignirent ses oreilles, avant qu'elle se fasse envoyer contre le bois de la boîte, sa tête cognant dur près d'une des dangereuses pointes de clous. Elle entendit quelque chose exploser au loin, mais était-ce aussi loin ? sa tête tournait et elle avait l'impression d'être faite de gelée. Elle réussi quand même à se mettre en position assise et à se bloquer contre un des angles. Son état ne fit que de s'en empirer, elle avait du mal à respirer maintenant, qu'est-ce qui se passait ?? Elle essaya de se calmer, se concentrant sur les sons extérieurs : quelqu'un criait ce qui ressemblait à des ordres avec une voix grave, la respiration de chiens et des griffes qui s'attaquait au bois de son abris, et des pas, de plus en plus proches de cette foutue boîte dans laquelle elle était coincée.
PDV Jacob
Un civil normal à première vue, personne ne l'aurait remarqué si on n'avait pas intercepté ces échanges radio où ils parlaient de faire sortir quelque chose d'important hors de ma région. Ces idiots n'ont même pas essayé de camoufler leurs ondes. Joseph a insisté pour que je commande la petite opération destinée à retirer cette chose d'entre leurs mains. Et personnellement, si ce n'était pas un ordre de la pars de Joseph, je l'aurais laissé à un de ses dévoués croyants. Mais les ordres de mon frère étaient de ceux qu'on ne pouvait refuser.
L'homme dans le siège conducteur doit être mort, tant mieux pour lui, après tout la voiture s'est écrasée contre un arbre un peu plus loin avant de littéralement exploser. Devant nous, le précieux paquet : une foutue boîte en bois, comme celles qu'on utilise pour déplacer des animaux, sans les ouvertures pour l'air. C'était ça leur importante chose ? Une sorte d'animal comme nos Juges ? Non, si c'était ça ceux que l'on a amené avec nous seraient en train de perdre la tête. A la place ils essaient d'ouvrir la boîte, mordant et tentant d'arracher des parties, comme s'ils voulaient libérer ce qui était à l'intérieur. Bizarre, vraiment, je ne les avais jamais vu agir de la sorte.
« Ouvrez-moi ça. »
Mon ordre fut exécuté immédiatement par deux de mes hommes, et rapidement l'un de pan de la boîte tombait sur l'asphalte de la route. Au début, j'ai pensé qu'on s'était fait avoir, qu'on était tombé dans un piège : la boîte semblait vide. Puis je l'ai vue.
Petite, la plus petite chose que j'ai jamais vue, se dissimulant le plus possible dans un des coins de sa boîte comme si elle avait peur, et pourtant ne tremblait pas. On aurait dit qu'elle était essoufflée, ses grands yeux bleus nous regardaient derrière ses cheveux bruns foncés en batailles. Mes hommes commencèrent à grogner, se demandant surement si c'était une mauvaise blague de la pars de la résistance. Personnellement, je ne pouvais que la regarder, s'il s'agissait bien d'une fille, difficile de dire à cause de son jeune âge, mais son visage me semblait plus féminin. Elle était si petite, semblait si fragile, et pourtant quelque chose de ces yeux qui ne nous quittaient pas me faisait penser qu'elle était forte, bien plus qu'elle ne laissait penser avec son corps frêle. Ces yeux qui nous fixaient avec leur calme glacial. Un enfant normal serait en train de pleurer de peur, nous demanderait où il était ou quelque chose. Mais elle était silencieuse. Nous fixant.
Avant que je ne donne un ordre, le plus téméraire de mes hommes l'attrapa par le bras, la tirant si furieusement hors de sa boîte que s'il ne l'avait pas agrippé elle se serait étalée sur la route. Et avant que je puisse dire quoi que ce soit face à son acte, la fillette avait utilisé la force de ses bras pour se soulever et le frapper à la tête avec ses jambes. Un reflexe sans doute, mais loin de quoi que ce soit de normal pour un enfant supposément en panique. La frappe fut assez forte pour qu'il la laisse tomber, prenant un pas en arrière pour ne pas perdre l'équilibre.
L'homme trébucha sur ses propres pieds et tomba à terre sur la planche de bois, pathétique pour un de mes soldats. Mais même, pour un enfant d'avoir un tel effet avec un simple coup de pied... le dit enfant était toujours essoufflé, assise sur le goudron comme on l'y avait laissé, regardant avec les yeux écarquillés l'homme qu'elle avait, d'une quelconque manière, envoyé à terre. Il était inerte, s'étant cogné la tête trop fort. Beaucoup trop fort en fait. J'avais dû être sacrément surpris par l'interaction parce que je venais juste de comprendre pourquoi elle avait l'air si horrifiée : le soldat s'était ouvert la tête sur le seul putain de clous qui dépassait de cette putain de planche de bois qu'on avait jeté à terre une minute plus tôt.
En à peine quelques secondes un de mes hommes, un soldat entraîné, était étendu au sol, dans une flaque de son propre sang ; une enfant, pas plus de sept ans, le regardant de haut. Je devais avouer que j'étais impressionné par ses capacités, mais elle avait l'air elle-même terrifiée parce ce qu'elle avait fait. Aucun doute là-dessus, il n'y avait pas une seule chance que je laisse Joseph lui mettre la main dessus après ça, même pas avec un ordre direct de sa part. elle sera bien mieux avec moi. Le simple fait de penser à quel point je pourrais la rendre forte était incroyable. Et avec elle, tellement de possibilité s'offrait à nous pour détruire la résistance, spécifiquement ces sale Whitetails, aucun d'entre eux ne pourrait laisser une enfant au bord de la route ou seul dans les bois. Ça allait être très amusant.
///voila ilovejohnseed j'espère que ça te plaira !!///