L'image

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C'est plus facile de montrer aux gens ce qu'ils ont envie de voir, que de leur dévoiler la vérité.

Au fond on est tous un peu des menteurs.

Je me cache derrière celle qu'ils croient que je suis, de cette façon je suis sûre qu'ils ne seront pas déçus.

C'est plus facile. Pour eux. Pour moi.

Et si ils savent que je ne suis rien de plus qu'une image, et ils le savent, j'en suis certaine, ils n'en montrent rien et se contentent de ce qu'ils croient être vrai. De ce qu'ils croient être moi.

Je ne peux rien leur offrir d'autre car je sais qu'inévitablement j'en souffrirais. Je souffre quand même de n'être rien de plus que l'image qu'ils ont de moi, mais à la différence de la souffrance de la vérité, cette souffrance la, basée sur ce qu'ils croient vrai, est plus facile à gérer, plus facile à accepter.

Je crois que si je leur disais la vérité et que je leur montrais mon âme à cœur ouvert, ils la souilleraient et la détruiraient de leur mains d'hypocrites, les mêmes, au fond, que les miennes, que tous ceux qui se voilent la face et qui sont autre avec les gens. Les mêmes, aussi, que ceux qui continuent de « croire » ces vérités mensongères. Des mains d'humains perdus.

Peut-être que si criais, que si je m'énervais, que si je m'ouvrais, tout serait finalement plus simple, plus vrai, plus beau...mais je ne le ferais pas car j'ai conscience que ça ne changerait rien. Ils continueraient de ne voir de moi que ce qu'ils veulent voir et seraient aveugles aux changements.

A quoi bon risquer de souffrir en m'ouvrant et en leur montrant mon vrai « moi » si cela ne sert à rien ?

Alors autant continuer d'être celle qu'ils croient que je suis, ce sera plus simple pour tout le monde.

RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant