𝚁𝚊𝚗𝚌𝚘𝚎𝚞𝚛 𝚊𝚙𝚊𝚒𝚜𝚎́𝚎

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Nous étions censés, nous retrouver à 21 h 20, or, il est déjà pratiquement 22 heures.
Pourquoi faut-il donc diable qu'il soit toujours en retard ?
Et, déjà, ainsi, je m'imagine mille scénarios plus affolants et abusifs autant les uns que les autres...
Mais très vite, je reconnais avec apaisement qu'il a du retard tout simplement parce qu'à ses yeux, je ne suis sans doute pas aussi importante que cela et aussi en raison de ses interminables réunions du vendredi soir.
Enfin, le voici qui m'apparaît...
Superbe dans sa chemise bleu foncée, il prend place face à moi, ses sublimes iris glacés plongeant dans les miennes avec une intensité déroutante...
Captivée, je souris d'un air béat, il m'accorde ce grand sourire qu'il n'affiche qu'à ma vue et je ne peux lui résister, incontestablement.
Il m'expose soudain la raison de son retard ; toujours souriant, mais en excluant la moindre excuse, bien sûr...
Son retard s'explique donc efficacement au fait qu'il est rentré chez lui prendre une douche et troquer son emblématique costume d'affaires contre une chemise et un jean.
Doucereuse, je lui demande comment était sa journée.
Il se lance donc dans un long discours relatant ses faits et gestes puis il s'attarde sur les actions peu concluantes à remédier impérativement et le chiffre d'affaire qui le ravit malgré tout...
Je l'écoute à moitié, trop occupée à le dévorer des yeux, en ne prenant même pas la peine de me faire discrète.

Le temps n'est pas à converser pour moi, non, le temps pour moi est de pouvoir soudre son corps au mien et non celui d'un ignoble traître, j'aime cet homme véritablement et en échange, il me sauve et me certifie protection & sécurité.
Pour la première fois depuis bien longtemps, il me semble être heureuse, heureuse à enfin me concéder à un seul homme sans hésitations ni concessions...
Soudain, il pressent et saisit l'ampleur du désir impérieux qu'il m'inspire.
Doucement, il agrippe mon poignet et m'affronte du regard pendant ce qui me paraît être une bienheureuse éternité ; puis avec un long soupir et d'une voix ferme, l'air grave, presque arrogant, il m'annonce que nous allons y aller, de suite...
Enfin, s'écrit ma conscience, victorieuse.
D'un geste empreint de possession, son bras se glisse autour de ma taille, plaquant au passage sa hanche contre la mienne.

La nuit noire et new-yorkaise à la pluie glacée s'infiltre jusqu'a mes os et en l'occurrence sur mes cheveux, gentleman de nature Christophe le remarque et sous mes yeux stupéfaits ; s'empare du premier parapluie en vue, le passant te réprimande, mais tu t'en moques et me guides jusqu'à ton Audi d'où tu m'ouvre la portière habilement.
La nuit new-yorkaise achève de nous engloutir dans sa noirceur romantique.

Arrivé chez lui, dans son loft démesurément trop grand et moderne, en plein cœur de Manhattan, je suis aussi mal assurée et hésitante que de coutume.
Je m'éclipse pour prendre un rapide bain.
J'ai soudain le besoin d'être seule, du moins un court instant pour échapper à ses yeux trop clairs, sa sacrée belle gueule d'ange un tantinet diabolique, à cet édifice de virilité qu'est cet homme...

Le jet glacé me cloue sur place, me rappelant ô combien le manque de chaleur que j'éprouve de lui depuis déjà trop longtemps...
Je m'enveloppe quelques instants à peine plus tard, dans sa propre serviette, referme doucement la porte de la salle de bains sur moi et m'avance vers lui, laissant échapper d'un geste sensuel cet unique tissu protégeant ma nudité, jusqu'à mes chevilles...
Un sourire qui m'éblouit encore plus, se dessine sur ses lèvres si tentatrices...
Je m'assois sur le grand lit et rampe jusqu'à lui pour lui déboutonner sa chemise.
Ma célébration commence ainsi par son torse que je couvre de baisers et caresses.
Je me hisse sur lui, sentant ses mains s'attarder le long de mon corps dénudé, s'arrêtant souvent sur des parties en particulier, il réveille enfin mon corps quasi gelé de sa solitude imposé par lui-même, le maître de ce corps...
Je frémis tant à son contact expert.
Son regard acéré, mais brusquement empli d'une tendresse inouïe m'affronte langoureusement.
Je devine assez perceptiblement son amusement, mais surtout le félin qui est tapi en lui, ne demandant qu'à apparaître maintenant. Je trahis aussi sa débordante impatience le caractérisant si bien.
Il se tend sur moi, prêt à m'attaquer...
Il sourit, encore plus amusé, ayant saisi à merveille le jeu auquel je me livre, ce soir.
Mes mains entourent sa nuque, caressant au passage ses cheveux si doux et je l'embrasse.
Tout en continuant à s'embrasser à pleine bouche, très fermement, presque autoritairement, ta main se plaque dans le bas de mon dos comme pour me soutenir.
Tu m'allonges sur toi avec possession et me serres très étroitement contre toi pour que je puisse à loisir sentir chaque muscle, chaque nerf bien tendu de ton corps à la beauté insolente que je chéris inéroxablement.
Qui va se céder l'un à l'autre en premier ?
Je passe ma langue le long de sa parfaite mâchoire carrée et échappe à son étreinte possessive, me remettant ainsi sur ses genoux.

Désormais, ses mains soutiennent mes hanches et il s'enfonce complètement en moi et ressort quelques instants, triomphant, avant de revenir...

Ses doigts se plantent dans ma peau à la manière d'un petit animal à peine domestiqué tandis que la vitesse prend trop d'ampleur faisant cambrer mon dos, il ralentit avec un râle et mordille tendrement un bout de mes seins avant de les posséder entièrement, à leur tour.
Tandis, que je masse chèrement et longuement ta nuque solide et hâlée avant de caresser encore tes cheveux et tes épaules.
Tu me retournes dos à toi avec une quasi-brutalité, en grognant, tu me replaces face à toi tandis que mes mains se plaquent sur tes pectoraux bien durs, ce simple contact te suffit à déverser abondamment ta semence en moi...
Je pousse librement un grand cri en basculant en arrière ma tête.
Nos corps se figent, complètement paralysés et traversés d'un électrique plaisir quasiment douloureux par son acuité.
Comme pour achever la fin de cette ultime célébration de nos corps respectifs, nos bouches encore avides se dévorent vivement, seule partie de nous pouvant encore effectuer un quelconque contact physique.
Je me laisse tomber tout contre ton torse et le caresse doucement du bout des doigts, épuisé, mais heureuse, presque rassasiée de toi.
Nos cœurs retrouvent enfin leur rythme classique l'un contre l'autre. Je ne tarde plus à m'endormir, entouré par tes bras, me témoignant une fois de plus sécurité et chaleur.
Lorsque vers cinq heures, la ville recommence à tourner à plein régime et que nous sommes à environ une heure de notre réveil réglementaire, je me laisse glisser le long de ton corps, embrasse et lèche délicieusement tes hanches puis m'attarde plus bas, encore plus bas...
Autant éveillé que moi, tu m'étreins à n'en plus finir et déjà m'embrasse passionnément en basculant ma tête en arrière, exerçant une pression érotique sur ma nuque..
Tu me souffles au creux du cou, audacieux que tu comptes bien encore remettre le couvert pour la énième fois.
Je mordille ton oreille droite, les paupières à demi-closes.
En guise d'un glorieux bonjour, tu entres en moi...
Cette fois-ci, nos hanches cognent furieusement, nos mains, membres, sexes et bouches deviennent alors un tourbillon dévorant et infernal que rien n'effraie et ne peut freiner.
Je crie ton doux prénom, tu me grognes de délicieux mots crus sauvages et interdits tandis que je passe adroitement mes jambes autour de ta taille et me relève, te laissant allongé, mais ta puissance est toujours intacte et supérieure...
Haletante, lorsque tu jouis avec moi, je m'écroule contre toi dans un brusque accès de tremblement, me calant sagement entre ton plexus et le début de tes abdominaux, mes cheveux étalés n'importe comment, vont même au-delà de ton bras au-dessus de moi, encore tout tendu.

Je prends ta main dans la mienne quand mes esprits sont en partie recouverts. J'observe longuement nos mains entrelacées, signe ultime d'espoir et d'un amour plus ou moins conséquent nous unissant à cet instant.
Je l'observe davantage, la reconnaissant superbe et virile.
C'est la main de l'homme que j'aime, elle est faite pour être dans la mienne, faite pour me toucher, me soutenir, tout cela m'émeut, soudain.
Elle se dessine, parfaite, avec ses veines volontaires, ses doigts à l'épaisseur et longueur excitante, son index et son annulaire comportant l'espacement idéal laissant présager son beau sexe puissant et sans oublier son pouce si adroit, long et large...
Je pourrais bien contempler éternellement cette partie de son anatomie, mais il y en a bien sûr d'autres auxquelles j'adore aussi particulièrement m'y attarder...
Le réveil bruyant m'arrache de ma contemplation et à regret, je glisse le long de son corps mais cette fois-ci pour descendre du lit, bientôt rejointe par lui qui me soutient par la hanche, jusqu'à la salle de bains.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 13, 2020 ⏰

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