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Je te pardonne Hanako-kun.

Sa voix n'avait pas changée depuis la dernière fois qu'il l'avait entendu. Seulement plus d'une semaine qu'il n'avait pas entendu sa voix angélique, et Hanako avait l'impression qu'une éternité s'était écoulée entre autrefois et aujourd'hui.

Comme par magie, les gouttes de sang qui tachaient le parquet commencèrent à s'estomper, comme ci elles n'avaient jamais eu lieu d'être.

 ─ Non... murmura le septième mystère de l'école ne la regardant toujours pas.

Les coudes au sol, les poings serrés et son front s'appuyant lui-aussi sur le parquet, Hanako eut un triste sourire.
Il était triste, triste d'avoir échoué à cette mission qui lui tenait tant au coeur :
La sauver.

Je n'ai pas réussi à te sauver Yashiro, pardonne-moi, sa voix se brisa en un supplice.

Il ne pleurait pas, il ne devait pas pleurer car après tout, c'était de sa faute. Pour lui, il ne méritait pas le pardon de Yashiro. Son seul vœu, son seul unique vœu, celui de vivre, il le lui avait enlevé.
Et de toute manière, il était incapable de pleurer. Hanako n'avait pas assez de force pour le faire, et paradoxalement, il se mit à envier ceux qui pleuraient quand quelque chose les blesser si durement qu'ils en étaient incapable de respirer.

Le parquet craquela sous le déplacement de Yashiro, elle était maintenant à genoux devant lui. Tout ce que le septième mystères pouvait voir de sa position étaient les jolies jambes de l'adolescente, recouvertes par de grandes chaussettes et cachées par les volants de son uniforme de lycéenne qui était, étonnamment – comme le parquet –, plus recouvert de ces tâches de sang.

Ses joues se réchauffèrent vivement quand deux petites douces mains s'abattirent sur celles-ci. Il les reconnaissait bien, elles appartenaient à Yashiro. Le seul détail qui changeait, c'est qu'elles ne dégageaient pas cette chaleur humaine. Elles étaient comme lui, 
Mortes.

Sa tête ne lui obéit pas, en se soulevant sous l'influence du regard de Yashiro qui pesait sur lui.
Et quand il rencontra ses yeux d'un rose/jaune parfaitement accordé, il bouillonna intérieurement.
Ça l'énervait de voir qu'aucune haine ne se dégageait de son regard, juste de la bienveillance.

Pourquoi elle le regardait comme ça ?
Pourquoi elle ne l'insultait pas d'avoir participé à sa mort ?
Pourquoi ?

Pourquoi ?

Pourquoi ?

Il ne comprenait pas, c'était au-dessus de sa logique. Qu'elle arrête de jouer la comédie, c'était tout ce qu'il demandait.

Hanako-kun, l'interpella t-elle coupant son débat intérieur.

Elle sourit, ce sourire qui avait comblé Hanako tant de fois.

Yashiro je su-

Tu as fait de ton mieux pour me protéger, elle le coupa, je te dois beaucoup et jamais je t'en voudrais. J'ai passé de merveilleux moments à tes côtés. Que tu le veuilles ou non, quelque part tu m'as sauvé. Alors s'il te plaît, vie avec ma mort. Je ne veux pas te voir souffrir à cause de moi.

Ces mots eurent l'effet d'une bombe sur l'esprit des toilettes.

Il ne l'avait pas tué, il avait fait de son mieux pour la sauver.
Il ne l'avait pas tué, il l'avait "sauvé".

C'était tout ce dont il avait besoin d'entendre là maintenant.
Si Yashiro l'avait pardonné, alors lui aussi, il allait se pardonner.

Pour elle.
Parce que c'est ce qu'elle voulait .
C'est ce que ses yeux criaient.

Le soulagement gagna enfin la lycéenne quand, soudainement, Hanako arbora son charmant rictus. Il avait compris, et elle en était apaisée.

« 𝙸 𝚠𝚊𝚗𝚗𝚊 𝚌𝚛𝚢 𝚊𝚗𝚍 𝙸 𝚠𝚊𝚗𝚗𝚊 𝚕𝚘𝚟𝚎
𝙱𝚞𝚝 𝚊𝚕𝚕 𝚖𝚢 𝚝𝚎𝚊𝚛𝚜 𝚑𝚊𝚟𝚎 𝚋𝚎𝚎𝚗 𝚞𝚜𝚎𝚍 𝚞𝚙 »

ღ544 mots

𝐃𝐑𝐄𝐀𝐌 [ 𝐇𝐀𝐍𝐀𝐍𝐄𝐍𝐄 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant