Chapitre 4

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Une jeune femme, me double. Elle est grande, athlétique, rousse et porte une jambe droite bionique violette. Un vieil homme se déplace grâce à un exosquelette très fin. Une jeune fille brune aux yeux verts arbore fièrement une prothèse de main orange et répète à sa mère qu'elle est tellement mieux que l'autre. Un groupe de jeunes filles discutent de leurs nouveaux implants capillaires connectés de toutes les couleurs. Sur toutes les personnes que je croise, environ 8 personnes sur 10 ont une partie d'eux remplacée. Ce sont, finalement, les personnes à 100% naturelles qui sont dévisagées par la foule. Un changement radical de pensées, de manière d'être.

Les couleurs, les formes, les matières, tout est différent selon les personnes. C'est une nouvelle mode. A qui aura la partie la plus améliorée, la plus fine, la plus légère, la plus tendance. Ce n'est plus la coupe de cheveux ou les habits qui font de quelqu'un une personne à la mode ou non mais une partie de vous modifiée, augmentée de la meilleure manière possible. Au fur et à mesure de mes déplacements, je me rends compte que beaucoup de choses ont changées. Les clientèles des restaurants par exemple. Il n'y a pas seulement des personnes « normales » mais quelques robots. Ou du moins c'est ce que je pense à leur façon de se déplacer, à la couleur de ce qu'ils ont commandés.

En arrivant à l'adresse indiquée par E-van les environs me semblent familiers. Le bâtiment en lui-même est flambant neuf. Une construction qui me parait futuriste alliant astucieusement le bois et le métal. L'immeuble semble se mouvoir en fonction des rayons du soleil et de la vitesse du vent. La structure est conçue comme un être vivant à part entière. Cela ressemble un peu aux constructions réalisées par les starchitectes à l'image de Frank Gehry qui réalisa le bâtiment de Bilbao, le célèbre Guggenheim. En entrant, je suis accueillie par un humanoïde. Il me demande mon nom et me conduit immédiatement à mon nouveau chez moi.

La question qui se pose maintenant est : que vais-je bien pouvoir faire ? Je dois retrouver mes proches. Je vais aller me renseigner. D'ailleurs, cela tombe bien, il y a un comptoir dédié à l'entrée de la résidence. Le slogan : « retrouver les proches de son époque » est assez évocateur. Au bout de plusieurs minutes de recherches, l'interface numérique me dit qu'il ne trouve pas d'informations. Quand je demande à en savoir plus, il m'informe qu'il n'a aucune trace de personnes portant le même nom que moi. Sauf que je suis censée apparaitre dans le résultat des recherches. Pourquoi n'apparais-je pas dans les résultats ?

Sans que je n'aie le temps de pousser davantage mes questionnements, j'aperçois E-van dans le hall. Parfait ! Je vais justement pouvoir lui demander s'il a des renseignements sur ma famille.

Cryogénie : une révolution devenue réalité ? // Nouvelle courteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant