"L'Écho des jours"
Regardez mon enfant, regardez
Comme nos jours sont vains
Le temps nous a jeté son perfide venin.
Ces sages paroles, mère, vous me les avez données
Et je vous entends encore, aujourd'hui plus que jamais, les prononcer.
Hier, nos jours étaient tels qu'on ne les comptait plus,
Aujourd'hui, ils ne sont plus...
C'est l'or du soleil sur mon chef insouciant que je portais,
Maintenant c'est la neige qui, sur ma nuque, est tombée.
Ah mes pauvres chéris !
Comme j'ai bien vieilli...
En quelques années d'Histoire, j'ai acquis
La sagesse de toute une vie
Que je place entre vos mains bénies.
Je vous laisse, hélas trop tôt
J'en conviens mais il faut ce qu'il faut...
Quel avenir ai-je à offrir à vos cœurs déjà emplis de maux..?
Comptons, pour apaiser votre douleur mes tout petits, sur ces bons mots.
N'oubliez jamais qu'aujourd'hui nous sommes entourés
Demain, délaissés...
À vous seul vous devez vous fier,
Et sur l'un et l'autre compter.
Votre force sera d'être frère et sœur soudés.
Je revois, dans vos sourires infaillibles, l'ombre du mien
Comme cela me semble loin...
Je vous laisse le privilège de votre douce innocence, ils ne pourront vous le dérober.
Ne cherchez jamais à me venger, je pars vers d'autres contrées
Où tout me paraîtras plus léger.
Paris, 16 octobre 1793.
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Les Adieux inestimés de Sa Majesté
Historical FictionPar un soir d'automne monotone et pluvieux, les attiques d'un hôtel particulier nous offrent leurs secrets. Parmi leurs fragrances usées de poussières, de cire d'abeille lointaine se mêlant aux fleurs séchées s'accrochant péniblement au mobilier ent...