𝑻𝒐𝒏𝒚

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Une femme joue du piano et chante. Un homme entre et soulève une couverture du canapé où quelqu'un est endormi.

C'est Tony plus jeune et ses parents.

Maria : Réveille-toi, mon chéri. Dis au revoir à ton père.

Tony plus jeune, avec un bonnet de père Noël, se lève.

Howard : Tu savais qu'il y avait un sans-abri sur le canapé ?

Tony : C'est pour ça que j'adore venir pour Noël... juste avant que tu t'en aille.

Maria : Sois indulgent, Howard, il fait ses études à l'étranger.

Howard : Avec des étrangères, ça veut dire. Quel est le nom de la dernière ?

Il enlève le bonnet de la tête de son fils.

Tony : Candice.

Howard : Je ne te demande qu'une chose, essaye de ne pas mettre le feu à la maison d'ici lundi.

Tony : Ah, vous rentrez que lundi. C'est une excellente nouvelle. Je vais pouvoir inviter toute ma promo à enterrer l'année. Vous allez où ?

Maria : Ton père m'offre une petite escapade aux Bahamas.

Howard : En chemin, nous ferons une courte escale.

Tony : Au Pentagone, c'est ça ? Tu vas adorer, il paraît que le menu du réveillon à la cantine est exceptionnel.

Howard : Et on dit que le sarcasme est la marque d'un fort potentiel. Si c'est le cas, tu as un grand avenir devant toi. Je descends les bagages.

Howard part. Tony va dans un coin.

Maria : Tu lui manques beaucoup, quand tu n'es pas là. Et je peux t'assurer que c'est nous qui allons te manquer.

Maria se lève du piano et se dirige vers son fils.

Maria : Pense que c'est la dernière fois que nous sommes réunis tous les trois. Tu sais ce qui va se passer, n'est-ce pas ? Dis-lui un mot gentil. Si tu ne le fais pas, tu le regretteras.

Howard revient avec des bagages.

Tony : Je t'aime, papa. Je sais que tu as fait ce que tu pouvais.

Sa mère l'embrasse sur la joue. Puis ils s'en vont et le jeune Tony est seul.

Le Tony de nos jours se tient derrière. Il porte des lunettes spéciales. Il s'avance.

Tony : J'aurais voulu que ça se termine comme ça. Le Variateur Optionnel de Mémoire Intégrée ou V.O.M.I. L'acronyme n'est pas heureux, je sais, mais c'est, en gros, un procédé extrêmement coûteux de prise de contrôle de l'hippocampe pour... recréer les souvenirs douloureux.

Tony se penche sur le piano et souffle les bougies. Le décor se désagrège un peu.

Tony : Ça ne change rien au fait qu'ils ne sont jamais arrivés à l'aéroport. Ni à tout ce que j'ai fait ensuite pour éviter d'affronter mon deuil.

Il enlève ses lunettes et le décor disparaît.

Tony : Non. Et ajoutez à ça, les 600 millions de dollars que m'a coûté ce petit gadget thérapeutique. De toute façon, aucun être sensé ne l'aurait financé. Euh... Aidez-moi. Quelle est la mission que s'est fixée le M.I.T, déjà ?

Il se met sur le côté de la scène d'un amphithéâtre.

Tous : "De générer, de transmettre et de préserver la connaissance."

Tony : "Et de travailler avec d'autres, pour répondre aux plus grands défis du monde." Et ces autres, en l'occurrence, c'est vous. Et, tout à fait entre nous, les défis qui vous attendent sont les pires que l'humanité est jamais à affronter. D'autant que vous êtes tous fauchés.

Tout le monde rit.

Tony : Pardon. J'aurais dû dire, vous étiez tous fauchés. Car, si on vous a réunis aujourd'hui, c'est pour vous annoncer que la fondation Septembre vous a accordé à tous la première bourse de son histoire. Ce qui veut dire, que tous vos projets sont approuvés et financés.

Tout le monde applaudit.

Tony : Pas de limites, pas de taxes... Tout ce qu'on vous demande, c'est de reformater l'avenir ! Et ça commence maintenant.

Sur l'écran s'affiche : "Je veux maintenant vous présenter la présidente de la fondation : Pepper Potts."

Mais Pepper et Tony s'étant séparés, Pepper n'est pas là.

Tony : Allez casser des œufs.

Une musique retentit et tout le monde se lève pour applaudir.

Tony sort de la scène.

Directeur : Alors là, j'en ai le souffle coupé. J'aurais du mal à m'en remettre. Tony ! Quelle générosité ! Et quelle somme ! Waouh ! Juste par curiosité : Est-ce qu'une partie de cette somme pourrait également profiter aux enseignants ? Vous vous dites : houlà. Oui je sais, mais je vous explique, il se trouve que j'ai un projet génial d'appareil à réchauffer les hot-dogs au moyen d'un petit détonateur chimique...

Tony : Les toilettes, c'est par là ?

Directeur : Oui, un petit détonateur...

Une femme se place devant Tony.

Femme : Je suis désolée, monsieur Stark, pour le prompteur. Je ne savais pas du tout que mademoiselle Potts avait annulé. Je n'ai pas pu corriger le texte.

Tony : C'est... Pardon, je reviens.

Tony sème le directeur et il se dirige vers un ascenseur.

Une femme noire attend.

Femme : C'est formidable, ce que vous avez fait pour ces jeunes.

Tony : Parce qu'ils le méritent. Et ça m'allège un peu la conscience.

Femme : On dit qu'il y a toujours un fond de culpabilité dans la générosité. Mais si vous en avez les moyens... continuez de faire vos omelettes en cassant des œufs. C'est ça ?

Tony s'approche et appuie sur le bouton de l'ascenseur.

Tony : Vous montez ?

Femme : Non. Je suis exactement où je veux être.

Elle fouille dans son sac et Tony lui saisit le poignet.

Tony : Non, attendez !

La femme le regarde.

Tony : Je vous demande pardon. Déformation professionnelle.

Femme : Je suis fonctionnaire au Département d'État. Un travail de bureau. Ennuyeux à mourir. Mais ça m'a permis d'élever un fils toute seule. Un merveilleux garçon dont j'étais extrêmement fière.

Elle sort une photo et la plaque sur le torse de Tony.

Femme : Il s'appelait Charles Spencer. Vous l'avez tué. En Sokovie. C'est ce que vous appelez casser des œufs. Vous prétendez vous battre pour nous. Mais en réalité, vous vous battez pour vous-même. Vous nous dites que vous êtes des vengeurs, mais nous, qui nous vengera ? Mon fils ne reviendra pas. Et c'est votre faute.

Elle se tourne et s'en va.

𝑶𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝑨𝒗𝒆𝒏𝒈𝒆𝒓𝒔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant