Chapitre 3

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30 juin 2004

Lorsque Hermione transplana aux abords de Poudlard, Ron et Harry étaient déjà présents et l'attendaient. Elle avait vraiment quitté son bureau le plus tard possible, après une journée intense où elle n'avait que très peu levé le nez de ses documents. Son esprit était resté bien occupé, pour l'empêcher de penser au rendez-vous auquel elle se rendait maintenant. Ses amis l'accueillirent, et ils se mirent tous en route pour rejoindre à pieds le château, une petite vingtaine de minutes de marche les attendait. Les trois amis échangèrent quelques banalités, mais Hermione resta silencieuse la majeure partie du trajet. Ron ne pouvait s'empêcher de leur rappeler quelques bons souvenirs qu'ils avaient passé ici, et lui et Harry rigolèrent à gorge déployée lorsque le saule cogneur arriva dans leur champ de vision. Qui avait déjà conduit une voiture à l'âge de 12 ans ? Leurs pas les menèrent jusqu'au portail délimitant l'enceinte du château, et Harry envoya un patronus pour signaler leur présence. Rapidement, la directrice leur répondit et un chat argenté fit son apparition devant eux, leur indiquant de la rejoindre dans son bureau, en leur donnant le mot de passe provisoire de la gargouille.

Maintenant qu'ils étaient dans l'enceinte de l'école, le trio d'or était très discret et aucun d'eux ne souhaitait s'encombrer de paroles inutiles. Le château avait été reconstruit le plus possible à l'identique, ils y avaient en partie contribué, et chacun gérait de son côté l'émotion que de refouler les sols en pierre leur procurait. C'était compliqué, mais également l'occasion de se replonger dans des souvenirs plus que heureux. Les couloirs étaient vides, les cours ayant pris fin ce jour à midi, et tout le monde était déjà de retour chez soit pour les vacances d'été. Le château si silencieux avait surement été bien animé aujourd'hui.

Hermione n'entendit presque pas Harry prononcer le mot de passe lorsqu'ils arrivèrent à niveau de la statue, et elle les suivit, montant les marches en colimaçon sans réellement s'en rendre compte. Autorisés à entrer, ils rejoignirent le bureau familier devant lequel ils furent invités à s'asseoir, tandis que leur ancienne professeur de métamorphose disposait devant eux une pile de trois dossiers épais semblant contenir au moins une douzaine de parchemins chacun.

- Merci de votre présence, je suis contente de vous revoir tous les trois. Je dois dire que je n'étais pas certaine que vous répondiez à mon invitation...

Minerva McGonagall s'assit face à eux, et ne tarda pas à aborder le sujet pour lequel elle les avait conviés ce soir.

- Je ne vais pas m'éterniser, nous fermons le château demain pour le mois de juillet, et il nous reste beaucoup à faire, je suis sûre que Miss Granger sera de mon avis, les elfes de maison ne peuvent pas tout faire tout seuls...

Hermione et la directrice échangèrent un regard entendu sous les sourires de Harry et Ron, avant que leur ancienne professeur ne reprenne la parole.

- J'ai également un deuxième entretien à conduire ce soir, c'est pourquoi je me suis permise de vous préparer un dossier chacun, regroupant en détail ce que j'attends de vous. Pour être claire, j'aurai besoin de votre présence, ponctuellement bien sûr, au château l'année prochaine.

Hermione, Harry, et Ron se regardèrent d'un air déconcerté. Ils avaient tous un emploi stable, qui leur convenait et pour lequel ils dédiaient tous beaucoup de temps. Ils ne comprenaient pas vraiment où McGonagall voulait en venir. L'esprit d'Hermione fusait, cherchant à comprendre ce que leur professeur souhaitait.

- Vous n'avez certainement pas un poste pour chacun de nous, et nous sommes tous déjà actifs professionnellement...

- J'en ai bien conscience, miss Granger. Je ne vous demande pas de venir vivre au château ou quoi que ce soit de la sorte. Si vous ouvrez les dossiers devant-vous, vous trouverez tout d'abord plusieurs témoignages des rumeurs circulant dans l'enceinte du château. De ce qui se sait, ou non, au sujet de la Grande Guerre. Comme je vous l'ai expliqué dans mon courrier, les élèves ne sont pas assez informés, et je ne peux pas faire un discours à chaque repas pour rétablir la vérité, ou leur demander d'arrêter d'être aussi crédules... Il en est de même pour mes professeurs.

Tell me where it hurtsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant