Chapitre 2

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25 juin 2004

Presque deux semaines avaient passé depuis le jour où Hermione avait commencé son nouvel emploi, et avait reçu sa lettre l'invitant à se présenter à Poudlard avec Harry Potter et Ron Weasley. Comme elle s'y attendait, la lettre en question l'attendait dans sa boîte aux lettres moldue à son retour chez elle après son passage chez les Potter. Elle resta scellée depuis, Hermione ne s'étant pas résolue à l'ouvrir. Elle savait ce qu'elle contenait, de toute façon.

Nous étions vendredi, et Hermione se sentait soulagée lorsque la réunion à laquelle elle se trouvait pris fin. Elle avait échangé pendant plus d'une heure avec M. Hinton et le Ministre de la Magie lui même, qui souhaitait suivre de près ce projet pour lequel il avait fait libérer des fonds. La réunion eut pour principal but de faire le point sur les avancées d'Hermione concernant la classification qu'elle effectuait, et son ressenti face au travail qui l'attendait. Elle commençait à y voir vraiment plus clair. Tous parurent satisfaits, et Kingsley congédia Richard Hinton mais invita la jeune femme à rester assise d'un geste de la main.

- Si vous avez encore quelques minutes à m'accorder...

- Bien sur, je vous en prie.

Le ministre se redressa sur sa chaise, croisant ses mains posées sur la table de bois ciré.

- Je ne serais pas long. Je souhaitais juste vous informer que j'ai été en lien avec la directrice McGonagall concernant son envie de vous rencontrer rapidement. Comme vous le savez, l'école ferme bientôt ses portes pour l'été, et bien que cette période soit destinée à faire de nouveaux ajustement pour l'année qui suit, ceux-ci prennent principalement place en août et, le mois de juillet, l'école est fermée.

Hermione vit très bien où il voulait en venir, et même si elle s'efforçait de conserver son attitude professionnelle, elle ne put empêcher ses joues de se teinter de rose.

- Nous sommes le 25 juin, et après m'être renseigné pour M. Potter, j'ai appris que s'il avait bien informée Minerva que vous vous présenterez, une date n'a toujours pas été convenue. Les cours finissent mercredi prochain, le 30. Je vous suggère de rencontrer de nouveau vos amis et de vous y rendre à ce moment-là au plus tard. Elle m'a brièvement expliqué le projet, qui mérite l'approbation du ministère. Autant vous dire qu'elle n'a pas eu à me le demander deux fois.

- Je comprends, monsieur le Ministre. Il est prévu que nous déjeunions tous ensemble demain midi, et je suis certaine que nous ferons partir un hiboux ce jour-là pour prévenir la directrice de notre présence. Pour être tout à fait honnête, il est possible que cette demande ait réveillé certains souvenirs et que nous les ayons laissé filer plutôt que de nous y... confronter.

Cela lui coûta de dire cette phrase à Kingsley, qui l'accueillit d'un regard entendu. Il se leva, mettant fin à la discussion, et demanda à Hermione de bien vouloir le contacter pour une prochaine réunion lorsqu'elle l'estimera nécessaire. Hermione sauta sur l'occasion de ne pas éterniser la conversation et regagna le plus rapidement son bureau. Pas question de faire des heures supplémentaires ce soir, la tension l'avait bien trop gagnée pour qu'elle puisse la gérer et être concentrée pour les prochaines heures.

ooo

26 juin 2004

Molly Weasley était affairée en cuisine, - comme à son habitude, diraient certains pour la taquiner - à s'assurer que personne ne manquerait de rien pour le déjeuner et surtout, que tout le monde pourrait repartir avec une part de ce qu'elle préparait. La cuisine était emplie de la voix de Célestina Moldubec, diffusée grâce à la radio magique du Terrier. Molly cuisinait à son plan de travail, une paire de ciseaux magiques ciselait du persil à sa gauche, tandis que la vaisselle finissait d'être magiquement lavée à sa droite. La mère de famille enfourna le poulet dans le four à l'aide de sa baguette puis s'essuya les mains dans son tablier. Et en cet instant, alors qu'elle laissa enfin son esprit se poser et se vider, elle eut comme une absence. Rien qui puisse sembler être alarmant aux yeux de ses proches, ou de quiconque qui pourrait la voir en cet instant, mais elle, savait ce que cela signifiait. Son cerveau allait se mettre au repos, toutes pensées visant à faire tourner la maison, chassées. Disparues. Laissant place à un vide, presque apaisant, qui lui disait "repose-toi". Or, si elle n'en prenait pas possession et ne le dominait pas, ce vide allait très rapidement se remplir, insidieusement, de petites pensées gravitant jusqu'à son cerveau pour lui rappeler les douloureuses épreuves de sa vie, et le manque de son fils et de ses proches disparus, certes pour aider à combattre le mal, mais surtout bien trop tôt.

Tell me where it hurtsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant