Avis de recherche ( GDCP-Keefie )

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- Tu vois c'est ça que j'aime chez toi, m'avait elle dit en me raccompagnant.
- Quoi ? Avais-je bêtement répondu.
- Tu sais respecter le silence.
- Les mots ne sont pas toujours nécessaires, on peut faire passer des choses par les actions. Les regards.
Je l'avais alors regardée. Nous nous étions regardés.
- C'est vrai. Mais, je pense que, personnellement, je suis juste plus douée pour les écrire que pour les dire ... S'était elle esclaffée.
On s'était souri et j'avais eu l'impression qu'il y avait quelque chose qui se passait entre nous. Comme si un fil nous liait. Pour toujours. Mais elle est partie et je ne sais pas où elle est. Elle me manque. Tout me manque chez elle. Son sourire, ses yeux, ses cheveux, sa peau, son odeur, ses lèvres, son rire et ses larmes, sa peur, ses défauts. Je dois la retrouver.
Depuis qu'elle est partie, je suis en vrac. Bordélique. De mauvaise humeur. Je ne suis plus moi.
Et il m'a fallu un mois pour comprendre que c'était à cause d'elle. Ou plutôt de son absence. J'ai besoin d'elle comme ... je sais pas ! C'est elle qui sait écrire, moi j'étais juste bon à l'inspirer.
Je ne parle déjà pas beaucoup alors si je me mets à écrire... j'ai bien peur que ce soit trop dur à comprendre pour les rares et courageuses personnes osant s'aventurer dans mes lettres.
Mais bref ! Je sais que je vais être maladroit, que je vais faire des fautes d'orthographe mais je vais tout de même écrire ce texte. Quoi qu'il m'en coûte. Je vais la retrouver.
Pour commencer, la fille que j'aime à disparu, alors si vous la voyez, je vous serais très reconnaissant de lui dire de venir me voir, ou au moins, de m'envoyer ne serait-ce qu'en signe de vie.
Je sais que c'est idiot dit comme ça mais cette fille, c'est la seule vraie chose qui me soit arrivé. C'est pas une chose. C'est une lumière. C'est la seule personne qui en vaille la peine.
Je vais pas vous raconter des histoires mélodramatiques de coup de foudre ou je ne sais quoi : la première fois qu'on s'est vu, on s'est juste ignorés. Je me suis dit tiens, une nouvelle ? et je suis passé à autre chose. En  revanche, je ne peux pas vous dire ce qu'elle a pensé, je ne le sais pas : Je ne suis pas télépathe ! Mais j'ai l'intuition qu'elle m'a pris pour un idiot.
On était dans le même cours de sciences. Elle était nulle. La pire des nouilles. Elle avait même fait cramer les habits de notre prof une fois ! Je crois, d'ailleurs, que c'est la première fois que je l'ai remarqué. Elle étais si discrète.
La seconde fois, elle était en train d'embrasser mon meilleur ami dans les toilettes du collège. Mon meilleur ami : il se résume en trois mots, chiant, populaire, ASD* ( d'après les filles et les homos, je ne suis pas vraiment d'accord mais chacun ses goûts ) ou à se damner. Pour faire court, c'est le mec parfait, le genre de gars qui a toutes les filles qu'il veut parce qu'il est craquant, beau, populaire, cool, gentil et intelligent et craquant ( l'aurais-je déjà dit ?). Bref, je les avais regardé, blasé et mon pote s'était écarté d'elle, gêné. Ce fut la première fois que je vis Fitz gêné d'être surpris avec une fille. Il était si décontracté d'habitude.
  Je savais que j'aurais pu, moi aussi, enchaîner les histoires, si je l'avais seulement souhaité mais je n'avais pas besoin de problèmes en plus dans ma vie. J'en avais assez comme ça.
  C'est à cet instant précis, en les regardant tous les deux, que j'ai vu à quel point elle était belle. Une beauté délicate. Une beauté dans ses gestes. Ses joues rouges, son regard timide. La manière dont elle bougeait. Comme si elle traversait le temps. À eux deux, ils formaient le couple idéal.
Mais, à l'époque les amours de Fitz, je m'en souciais comme d'une guigne. J'avais donc ricané et les avais laissé à leurs «occupations».
Par la suite, mon ami m'avait confié qu'il était réellement mordu, il parlait d'elle, pensait à elle tout le temps et la voyait partout. Elle l'obsédait. Ils étaient tout le temps fourrés ensemble, au collège, en soirée, même à la piscine !
Évidemment, elle m'intriguait : elle avait rendu fou mon meilleur ami. J'avais commencé à surveiller le moindre de ses faits et gestes dans le vain espoir de percer son secret. Fitz n'avais jamais été tendre et pourtant.
À force de l'observer, je la connaissais par cœur. Je ne le savais pas, mais j'étais tombé amoureux.
  Elle a quitté Fitz.
Je l'ai détestée pour ça. Il était fou de douleur.
En même temps, on aurait pu penser que ce n'était qu'un juste retour des choses, Fitz avait brisé tant de filles.
  Mais c'était mon meilleur ami et il ne méritait pas ça. Pas à mes yeux.
Je lui ai dit. Je lui ai hurlé à la figure qu'elle était horrible, laide, pourrie. Mais elle s'est mise à pleurer, accablée de savoir qu'elle lui avait fait tant de mal. J'étais perdu, surpris, désemparé. Je suis parti en courant. J'ai fui cette fille en larmes comme un lâche. Je suis un lâche.
On se croisait régulièrement dans les couloirs du collège, en cours parfois. Et chaque fois je sentais son regard peser sur moi. Un regard lourd, rempli de plomb. Je ne levais jamais la tête et si, malgré mes précautions, nos yeux se retrouvaient plongés les uns dans les autres, alors je tournais la tête aussi vite que possible.
J'ai commencé à la regarder dès que je pouvais, j'ai appris par cœur la courbe de ses lèvres, la finesse de son visage, la beauté de ses cheveux.
Je suis tombé amoureux. Cela m'est tombé dessus, c'est arrivé, comme ça, sans prévenir.
C'est à une soirée que j'ai vraiment déconné. J'étais saoul et je l'ai embrassé. Je l'ai embrassé comme je n'avais jamais embrassé qui que ce soit et elle m'a rendu mon baiser avec toute la passion qui la dévorait. Nous étions hors d'haleine lorsque nous nous sommes séparés. Elle m'a souri et a murmuré si bas que j'ai failli ne pas entendre:
- C'est toi.
Je n'ai pas compris sur le moment et je ne comprends toujours pas aujourd'hui car avant que j'ai pu lui demander la signification de ses mots, j'ai aperçu mon meilleur ami qui nous regardait, médusé. Je me suis approché de lui mais il m'a hurlé à la figure, je l'avais bien mérité. Il m'a crié toutes sortes d'obscénités au visage pendant de longues minutes et a fini par prendre la fuite.
Ce soir là, j'ai perdu deux personnes: mon meilleur ami et la femme de ma vie.
Lorsque je me suis retourné pour parler à Sophie, elle me souriait tristement et m'a proposé de me raccompagner chez moi. Nous avions longuement contemplé le ciel étoilé en rentrant, nous avions peu parlé. Elle a disparu le lendemain et je ne l'ai pas revue depuis. Mais ce baiser, cet unique baiser m'a convaincu que je l'aimais profondément et que j'avais besoin d'elle plus que tout.
Je ne sais pas où elle est allée. Je ne sais pas pourquoi elle est partie. Je ne sais pas qui elle était vraiment. Mais je sais que je l'aime.
Alors, je fais appel à vous qui lirez ce texte, pour m'aider à la retrouver. Si jamais vous croisez dans votre école une dénommé Sophie Foster, ou heurtez au coin d'une rue la plus belle fille du monde, prévenez moi.  

                                                              Keefe Sencen

Os Gardiens des cités perdues Où les histoires vivent. Découvrez maintenant