8h16
Un jeune homme brun au visage sombre et aux yeux légèrement bridés, dans la vingtaine dannée, sortit dun vieux bâtiment en rénovation et sengouffra dans les rues matinales et bruyantes de la ville. Vêtu dune veste en laine et dun pantalon noir, il semblait passer inaperçu aux yeux des passants qui se précipitaient dans tous les sens. Seule la voix dun garçon linterpella. Ce dernier répétait une phrase en boucle.
« New-York Times ! Achetez le journal du 26 Octobre 1931 ! Marine Yan retrouvée morte dans son appartement ! Un suicide ! New-York Times ! Achetez le journal du 26 Octobre 1931 ! »
Alors, lhomme au regard neutre sapprocha du garçon enthousiaste à la vue de lhomme et lui tendit une pièce.
– Un exemplaire sil vous plait.
Le jeune garçon prit la pièce et tendit le journal avec un visage souriant. Lhomme continua ensuite sa route en silence avec ce regard qui ne trahissait aucune expression tout en jetant un il à lintérieur dune horlogerie pour connaître lheure. Au bout de quelques ruelles, il entra dans un parc. Les feuilles colorées par la saison embellissaient le chemin et donnait un côté nostalgique de New-York, lorsque ce parc nétait quune immense forêt. Il sassit sur un banc, ouvrit le journal et prit un crayon dans sa poche.
De lautre côté, à lentrée opposée, 8h34, une vieille femme entrait en guettant sa montre usée. Son maquillage coulait, comme si elle venait dapprendre une terrible nouvelle. Dune démarche lente, elle reposait ses pas sur sa simple canne. Au bout de quelques minutes, elle vit le jeune homme assit sur un banc, alors elle sen approcha pour ensuite se poser sur cette planche de bois.
8h41
– Bonjour Asnee ! fit-elle, accompagné dun regard vide, visant le sol sablé et lherbe rosée.
– Bonjour Mireille. Vous me semblez perturbée. Je me trompe ?
Il continuait de lire le journal, ne regardant quà peine la vieille femme.
– En effet, toujours aussi bon détective on dirait bien Asnee. Je dois vous montrer quelque chose. Cest à propos de votre mère. Rejoignez-moi à 9h au troisième étage, 9 Rue des Oiseaux.
Sur ces paroles, Mireille sen alla alors quAsnee continuait de lire son journal, comme si la discussion navait jamais eu lieu. Pourtant, on pouvait voir sur son visage un trait. Une veine frontale qui ressortait. Puis il murmura pour lui-même.
– 9 Rue des Oiseaux. A New-York ? Cest alors quil se leva doucement et quil se mit à marcher en boucle dans le parc avec des pensées remplies de doutes.
8h56
Mireille était certainement arrivée à ladresse malgré sa démarche lente . Cest pourquoi, Asnee reprit ses esprits après avoir consulté lheure sur sa pendule de poche. Il retourna là où il sétait assis avec Mireille, et y laissa le journal avant de sortir du parc. Mireille semblait préoccupée. Elle avait sur ses vêtements des poils. Des poils de chats plus exactement. Chose étonnante vu que Mireille ne possède pas de chat. Ses chaussures, dhabitude soignées, étaient boueuses alors que la vieille femme accordait beaucoup dimportance à ses vêtements et au regard des autres. De nature élégante, on ne pouvait remarquer ce détail que si on la connaissait et pour Asnee, cétait justement une vieille amie de sa mère.
9h00
Asnee arriva au lieu de rendez-vous comme convenu. En effet, il avait conclu que Rue des Oiseaux nétait autre que limmeuble où quelques jours auparavant, une centaine doiseaux furent tués et accrochés sur le mur. Limmeuble immense, avec 5 étages, donnait une vue impressionnante sur New York. Il y avait toujours quelques traces de sang de sang des pigeons mais heureusement les responsables de ces horribles crimes furent arrêté très rapidement. A vrai dire, cette affaire était passée sous silence car au même moment, larrestation du grand malfaiteur Al Capone avait rempli les journaux. Le troisième étage avait sa fenêtre ouverte, alors, Asnee sengouffra dans le bâtiment, toujours dans ce silence pesant qui fut bientôt accompagné dun cri.
Au même moment, au parc, un homme marcha vers le banc, sûr de lui, et sarrêta brusquement devant celui-ci où Asnee sétait assis quelques minutes plus tôt. Il sempara du journal en regardant autour de lui. Puis il louvrit et vit une inscription. « Page 12 ». Il tourna les feuilles pour y voir ce quil y avait, puis quelques secondes après, il sécria « Asnee ! » en courant vers là où il avait aperçu Asnee pour la dernière fois. Laissant le journal tomber sur le chemin ensablé, un coup de vent fit tourner les feuilles jusquà la douzième. En effet, à cette page situé dans la rubrique « Décès », on pouvait voir un cercle où il y avait écrit à lencre du journal : « Marine Yan (1886 – 1931) sest suicidée hier. Les condoléances vont à son fils Asnee, en deuil. Elle aura servi son pays. In God We Trust. »
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Asnee Yan : Suicide au cœur de New York
Misterio / SuspensoVoilà quelques heures que sa mère est morte, et Asnee s'en remets à peine lorsqu'il apprend la mort d'une femme, qui connaissait la vérité. Où ce chemin le mènera-t'il ? Ce ne sera pas facile, mais Asnee le sait. Il se doit de résoudre le suicide qu...