Le Nouvel An

9 1 1
                                    

Il est 18 heure, nous sommes les 31 décembre 2018.
Le petit village de Faufay est éclairé par la faible lumière des lampadaires. La lueur longe la petite place au bord de laquelle se trouve ma maison. Les décorations de noël n'ont pas été enlevé, le sapin est toujours près du parc pour enfant, et les vitrines du magasin de ma mère sont pleines de jouets et de guirlandes. Derrière la caisse, une porte cache une petite entrée qui permet d'accéder au jardin ou à l'étage, entre les deux, il y a le vieux piano de mon père. Je suis au premier étage, dans la cuisine, mes biscuits sont presque prêts, leur odeur de vanille a envahi la maison, je les mets au four puis je monte dans ma chambre chercher mon déguisement pour la fête.
C'est sous le thème d'Harry Potter que ma famille se dirige vers la maison de Christelle. Il nous faut à peine une minute pour sortir du centre et aller au delà du passage à niveau. Il est 19 heure. Face à nous se dresse l'énorme côte au sommet de laquelle vit Christelle et ses deux enfants. Le vent froid nous accompagne durant la montée, il gèle nos joues et nos nez, les rendant rouge.
Une fois devant la porte, nos yeux pétillent de joie, le son de la musique étouffée sort de la maison, nos regards se croisent, on a tous hâte. On toque,  Christelle nous ouvre, elle est en Brice de Nice, sa perruque blonde est ridicule, on l'embrasse en rigolant. Au fur et à mesure, les invités arrivent, les discutions commencent, il fait chaud, tout le monde se sent bien, une bonne odeur de gâteau et de biscuits nous entourent

Il est 23h30, il fait de plus en plus chaud, la nouvelle année se rapproche et le contenu de la boîte à biscuit diminue, A à presque tout mangé (Je l'ai bien aidé il faut l'avouer). Caché avec elle dans un coin de la pièce, on discute et on regarde Christelle de plus en plus pompette. Il est minuit, l'année 2019, ça y est, tout le monde s'embrasse, on se sert fort on se souhaite le meilleur "Bonne année ! Bonne santé !"...
Christelle dance, elle ne s'arrête plus, elle est heureuse, heureuse d'être parmi ses amis, heureuse de profiter de la fête. Sa perruque sur la tête, elle continue, elle est belle, elle ne fait rien de spécial pourtant, elle n'est pas habillé exeptionnelement, elle est juste en Brice de Nice, là à danser devant moi. C'est peut être parcque c'est si simple que je la trouve si belle. Elle est épuisée, elle ne s'est arrêtée qu'une fois à bout de souffle, tout le monde fatigue, il doit être entre 1h30 et 2h30 lorsque la fête s'arrête doucement. Tout le monde rentre chez soi, les uns après les autres, nous aussi.
J'ai l'impression qu'il fait encore plus froid que tout à l'heure, mon cerveau se glace, c'est surment parcque nous étions bien au chaud dans la maison. On descend la côte, on repasse de l'autre côté du passage à niveau et on arrive devant chez moi. Tout le monde se couche, épuisé, mais heureux. Je suis dans mon lit je suis bien, mes yeux se ferment...

Mais... une larme, chaude, glisse le long de ma joue. J'ai réalisé la gravité des choses. Elle va mourir, je le sais, son cancer ne va pas mieux du tout, si elle a tant dansé aujourd'hui, c'est peut être parcqu'elle se disait "demain, j'en serais peut être incapable". Je pleure, je ne m'arrête plus, tout est silencieux autours de moi, seul ma respiration saccadé peut me trahir. J'aurais tant voulu le hurler, hurler à m'en briser la voix, "ne pars pas, jamais, je t'en prie". Mais rien, comme toujours, rien ne sort, je n'arrive pas à m'exprimer.

  Je suis seule, sur mon lit, j'ai bientôt quinze ans, je pleure, je ne peux rien faire pour elle. 



Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Oct 30, 2020 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

MourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant