7 : erreurs

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Toute la journée, Felix n'avait pensé qu'à une chose : retourner à la maison pour retrouver Chan. Son sourire était rayonnant, et désarmait même les plus malpolis de ses clients.

Et ce fut avec ce même sourire qu'il entra dans le salon, découvrant Chan assis sur le canapé en plein travail sur son ordinateur.

Il vint s'asseoir à côté de lui, s'accrochant à son bras en regardant par dessus son épaule tout en commençant à lui poser des questions sur sa journée, auxquelles Chan ne semblait pas très réceptif.


"Lix. Je bosse, là, dit-il d'un ton sec, sans détourner les yeux de son écran.

- Euh... Oui, d'accord, pardon... Tu as besoin de quoi que ce soit ? Un thé ? Tu as faim peut-être ? Ca fait combien de temps que tu...

- Putain de merde, Felix ! Tu veux pas la fermer deux secondes ? J'ai été bien gentil hier alors tu pourrais me lâcher juste pour ce soir, tu crois pas ?"


Quoi ?

Alors si il avait été si doux avec lui la veille c'était pour être débarrassé ? Pour arrêter d'avoir Felix dans les pattes ? Ce dernier se détacha de Chan, le cœur en miettes, de nouveau.

Mais il ne pleurait pas.

Pourtant il aurait pu, pleurer. Parce que Chris ne l'aimait plus, il en était sûr à présent. Parce qu'il l'avait juste utilisé, qu'il l'avait "rempli" pour qu'il arrête de l'emmerder. Et parce qu'il y avait cru, lui, il avait cru à un mieux, il avait cru que tout allait s'arranger, que Chan lui dirait enfin tout ce qui n'allait pas, ce qui n'allait plus.

Mais il ne pleurait pas.

Pourtant il aurait voulu, pleurer. S'effondrer à même le sol, hurler sa rage et sa douleur pour que Chan le voit, pour qu'il s'en veuille puis qu'il s'excuse.

Il se sentait utilisé, dégoûtant et vide. Tellement, tellement vide.

Rien ne changerait. Chan ne l'aimait plus. Et c'était tout. Tout ce qu'il lui fallait pour s'effondrer.

Il se leva et quitta l'appartement, se retrouvant dehors, seul et glacé, mais peu importait.

Il se sentait mal et rejeté et si seul.

Alors il fit la seule chose qui semblait pouvoir lui apporter un peu d'amour et de réconfort. Un peu de chaleur. La seule chose qui pourrait lui montrer qu'il pouvait encore être aimé, apprécié, voulu...

"Allô, Changbin ?"

***

/!\ lemon (non-consenti)

Les mains glissaient sur sa peau, ou peut-être était-ce des langues ? Il n'en savait plus rien. Un dangereux mélange de désir et de dégoût grandissait au creux de ses reins et tout semblait trop, beaucoup trop.

Changbin tenait Felix fermement entre ses jambes toujours couvertes, assis dans son dos alors que Hyunjin était devant lui et laissait sa bouche explorer le plus jeune, ses mains griffant les cuisses pâles de ce dernier qui tremblait légèrement, sans parvenir à vraiment discerner pourquoi.

Les regards fauves sur lui le flattaient autant qu'ils le terrifiaient, si bien qu'il avait depuis longtemps oublié la raison de sa présence ici.

Mais il retint à l'intérieur ses larmes et son envie de prendre ses jambes à son cou. C'était lui qui avait appelé, lui qui avait voulu, et la prise des deux hommes sur sa peau lui confirmait qu'il était bien trop tard pour reculer.

Il n'avait qu'à endurer, avec un peu de chance, plus qu'une vingtaine de minutes et il serait dehors. Il n'avait qu'à endurer jusque là.

Il sentit des mains se faire plus baladeuses et rapidement, Changbin commençait à le préparer.

Mais tout était différent. Principalement parce qu'il avait terriblement mal. Il ne prenait aucun plaisir dans cette situation et même les attentions de Hyunjin sur sa partie basse ne parvenaient pas à le distraire de la brûlure qui enjoignaient les larmes à rouler sur ses joues. Ses gémissements de douleur se mêlaient aux suppliques à peines audibles qu'il laissait échapper. Il tenta un mouvement pour se défaire de la brûlure mais Hyunjin le maintint fermement par les hanches, avant d'écraser sa bouche sur la sienne pour le faire taire.

Le monde autour de lui se teintait peu à peu de terreur alors que sa gorge commençait à le brûler. Lorsque Changbin retira ses doigts, il crut à la délivrance.


"S'il vous plaît, arrêtez... Fit-il en secouant la tête, les larmes brouillant sa vision."


Mais rien. Rien que des lèvres étrangères sur les siennes, rien que des mains lui broyant la chaire.

Puis la douleur, fulgurante, déchirante. Elle le fit hurler, il se débattit, tentant d'échapper à la prise qui lui arrachait la peau, ses pieds heurtant tout ce qu'ils pouvaient heurter, ses mains cherchant à griffer ou frapper, selon ce qu'elles trouvaient.

Il entendait vaguement son nom être prononcé, suivi de mots qu'il ne reconnaissait pas. La douleur était encore là alors il luttait, sans discontinuer.

Puis un instant de flottement, qu'il perçut à peine, trop occupé qu'il était à tenter de se dégager de l'emprise des deux hommes.

Et après, des éclats de voix qu'il ne distingua pas avant d'entendre des coups et des gémissements de douleur, puis la brûlure disparut alors qu'on le portait comme une princesse. Il tenta de même de se libérer, balançant des jambes dans tous les sens avant de sentir un souffle contre son oreille.

"Felix, calme-toi mon cœur, je suis là, allez calme-toi..."

Chan. Chan était là. Chan était venu pour lui. Chan l'avait libéré.

Il s'accrocha au cou de ce dernier, tentant d'imprimer son odeur dans ses poumons, se sentant être recouvert puis transporté avant d'être reposé dans ce qu'il identifia comme la voiture de Chris.

Le trajet se fit dans le silence total. Felix reprenant peu à peu ses esprits et séchant ses larmes, se souvenant peu à peu de l'enchaînement des événements. Il se rendit compte que Chan l'avait seulement recouvert d'une couverture pour le trajet jusqu'à la voiture. Il avait un peu froid mais n'osa pas demander à mettre le chauffage. Alors ils se concentra plutôt sur comment il allait lui expliquer cette histoire.

Maintenant qu'il y repensait toutes ses réactions lui paraissaient complètement démesurées.

Il jeta un coup d'œil à l'heure sur le petit écran de la voiture et fut étonné de constater qu'il n'était que vingt-deux heures trente. Puis il regarda Chan. Ce dernier ne portait aucune émotion sur son visage et Felix se fit la réflexion que c'était bien le plus bel homme qui lui avait été donné de voir. Sa gorge se noua en pensant que c'était sûrement leur dernière nuit ensemble. Il l'avait trompé, il l'avait trahi. Chan ne le pardonnerait pas. Les larmes coulèrent sur ses joues et il tenta de les essuyer le plus discrètement possible.

Mais le plus vieux s'en rendit compte et posa sa main sur la cuisse de Felix, dans une caresse qu'il voulait réconfortante. Ce dernier prit sa main entre les sienne, la serrant comme pour s'assurer qu'elle ne s'enfuirait pas, les larmes coulant toujours le long de ses joues. Pleurer. C'était tout ce qu'il faisait ces temps-ci.

Bien trop rapidement au goût de Felix, ils arrivèrent à leur appartement. Chan porta de nouveau le blond et celui-ci ne s'en plaignit absolument pas, profitant au maximum de la sensation du corps de Chris contre le sien.

Puis il fut posé sur le canapé, Chan s'absenta puis revint avec des vêtement confortables.

Et en voyant qu'un des gros sweatshirts de Chan figurait parmi ces derniers, Felix se dit que, peut-être, tout n'était pas perdu.

~bon ok... c'est peut-être parti un peu en couille

Compliqué (chanlix)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant